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CoinJoin et opacité des transactions bitcoin

July 15th 2019 at 11:26

Le protocole Bitcoin consiste en des transactions entièrement publiques sur la blockchain, ainsi tout utilisateur peut connaître les adresses réceptrices et émettrices d’une transaction. Les utilisateurs n’ont pas nécessité de s’identifier mais reçoivent une clé publique visible sur la blockchain. L’utilisateur n’est alors connu publiquement que par son pseudonyme.

Deux points concernant la protection des information sont critiquable dans ce modèle.

  • Si certaines de ces adresses sont liées à des identités réelles, la nature de la transaction ainsi que l’identité des utilisateurs est révélée. Ceci représente un atteinte à la protection des ses données privées et digitales. Si il reste fort improbable de connaître l’identité d’une personne avec pour unique information sa clé publique, les gros acteurs pouvant implémenter de l’AI derrière nos activités web (Google en premier) peuvent plus facilement déduire des identités réelles.
  • Chaque transaction nécessite une ou plusieurs entrées et sorties, en référence aux adresses à partir desquelles les bitcoins sont envoyés. Les entrées symbolisent la provenance des fonds et les sorties leur destination. Cela pose un autre problème de confidentialité, car toutes les adresses d’entrée appartiennent généralement au même utilisateur : l’expéditeur de la transaction. Si il s’avérait que parmi l’ensemble d’adresse d’entrée, une liée à une identité réelle venait à être découverte, l’ensemble des adresses seraient alors connues. C’est pourquoi la bonne pratique serait d’utiliser une adresse unique pour chaque transaction.

Explication d’une transaction bitcoin classique sans CoinJoin

Lors d’une transaction, chaque entrée utilise la sortie d’une autre transaction. Si une sortie est considérée comme non utilisée alors elle représente des bitcoin en circulation. Le système de transactions de Bitcoin est entièrement basé sur les sorties non dépensées, appelées couramment UTXO (Unspent Transaction Outputs). Lorsque des bitcoin auparavant en circulation seront achetés, alors les UTXO seront consommés et de nouveaux UTXO vont être créés.

Transaction Bitcoin classique

Développons l’exemple d’une transaction classique entre un utilisateur A possédant 50 bitcoin et souhaitant en transférer 30 à un utilisateur B.

  • L’utilisateur A consomme un UTXO (entrée 1) de 50 bitcoins et créer deux UTXO : sortie 1 (30 bitcoin) et sortie 2 (20 bitcoin).
  • L’utilisateur B recevra alors les 30 bitcoin par la sortie A et l’utilisateur A récupérera ses 20 bitcoin par la sortie 2.

Le concept de CoinJoin

Annonce du lancement de CoinJoin sur le compte Twitter @blockchain

CoinJoin, proposé en 2013 par Gregory Maxwell, développeur de Bitcoin Core et Blockstream , est conçu pour résoudre ces deux problèmes. L’idée est de permettre de brouiller les pistes bitcoins et supprime l’hypothèse selon laquelle toutes les adresses d’entrée appartiennent au même utilisateur.

CoinJoin permet à plusieurs utilisateurs de regrouper les entrées et sorties de plusieurs transactions en une seule. Cette transaction dépense des bitcoins de différentes adresses à différentes adresses. Aucune des adresses d’envoi ne paye aucune des adresses de réception: il n’y a pas de lien entre elles.

Contrairement aux méthodes utilisées par Monero et par ZCash qui rendent les opérations totalement opaques par des opérations internes au protocole, CoinJoin agit en tant que surcouche et ne nécessite donc d’aucune modification des règles de consensus.

Transaction Bitcoin avec CoinJoin

Développons l’exemple d’une transaction CoinJoin entre un utilisateur A possédant 50 bitcoin et un utilisateur B possédant 30 bitcoin. Dans soucis d’anonymat de la transaction, trois entrées et trois sorties sont crées.

  • Entrée 1 : B envoie 20 bitcoin à A (sortie 1)
  • Entrée 2 : A envoie 30 bitcoin à B (sortie 2) et récupère 20 bitcoin (sortie 3)
  • Entrée 3 : B envoie 10 bitcoin à A (sortie 1)

Grâce à cette méthode, les transactions s’avèrent être brouillées comme en démontre les deux sorties de 30 bitcoins que rien ne différencient. Il convient d’admettre que plus l’opération est répétée à de multiples reprises avec de nombreux utilisateurs, plus les transactions sont brouillées.

Ainsi nous pouvons résumer les deux avantages principaux :

  • Réductions des frais, au lieu d’avoir n transactions il n’en existe qu’une, dont les frais sont partagés entre les différents participants.
  • Augmentation de la confidentialité, le regroupement de plusieurs participants permet de dissocier les origines, destinations et montants au sein de la transaction.

Wasabi Wallet, version décentralisée

L’équipe de Wasabi Wallet, en collaboration avec des utilisateurs de Reddit, a réalisé la plus grande transaction groupée sur Bitcoin (BTC). Ce sont ainsi 100 transactions qui ont été agrégées par « CoinJoin ».

Selon Adam Fiscor, le directeur technique (CTO) de zkSNACKs (qui a développé le Wasabi Wallet), c’est actuellement « le plus grand CoinJoin qui peut être fait sur le réseau bitcoin ».

Wasabi Wallet fut lancé en octobre 2018 dans le but de rendre CoinJoin plus accessible et pratique pour un utilisateur classique. Ajoutant des fonctionnalités de sécurité, de confidentialité et d’expérience utilisateur en avril 2019, les statistiques github du projet indiquent déjà plus de 33.000 téléchargements d’utilisateurs. La société affirme avoir rendu plus de 30.000 bitcoins échangeable via sa plate-forme, ce qui représente 281,2 millions de dollars au cours actuel, ces chiffres mettent en évidence l’importance croissante de CoinJoin.

Le Wasabi Wallet est la version décentralisée de CoinJoin, c’est ce qui en fait sa particularité et son autorisation.

Le 22 mai 2019, les autorités néerlandaises ont décidé de fermer le site Bestmixer.io dans le cadre d’une opération conjointe avec les services de police de plusieurs pays européens, notamment la France, la Lettonie et le Luxembourg. Suite aux préoccupations soulevées à l’origine par la société de sécurité en ligne McAfee en 2018, le FIOD a affirmé que le service avait été utilisé pour le blanchiment d’argent.

McAfee a également publié son propre rapport sur l’action de la FIOD contre Bestmixer, décrivant les connexions possibles du site avec la cybercriminalité et son utilisation comme un moyen facile de blanchir de l’argent.

La technique de «blanchiment de bitcoins» décrite par McAfee a été utilisée de la même manière que le protocole CoinJoin, qui permet à plusieurs utilisateurs de regrouper les transactions en un seul groupe, brouillant les fonds et masquant les liens entre les adresses d’envoi et de réception. La principale différence entre les deux réside dans le fait que Bestmixer était un service de garde centralisé et explicitement annoncé comme un moyen de blanchir des Bitcoin à des fins illégales, tandis que le mélange de CoinJoin est géré par l’utilisateur et présenté uniquement comme un mécanisme renforçant la confidentialité.

Quelques statistiques des transactions CoinJoin

Selon une étude publiée par Longhash le 29 avril 2019, l’utilisation relative de CoinJoin parmi toutes les transactions en bitcoins a triplé en un an, se situant actuellement à 4,09%.

La société est désormais responsable de plus d’une transaction sur 25 en bitcoin utilisant la technologie CoinJoin.

CoinJoin n’est pas la seule manière de faire circuler de crypto de manière privée. Nous listons ici quelques alternatives.

MimbleWimble

Mimblewimble se base sur les idées de Blockstream Confidential Transaction et ajoute, toujours pour le bitcoin, la possibilité de combiner les transactions les unes avec les autres, de supprimer les « outputs » qui ne sont plus dépensables (spent UTXO) pour ne garder que les « outputs » non dépensés réduisant de ce fait considérablement la taille totale de la chaîne.

Cette capacité à réduire la taille de la blockchain est nécessaire dans le cadre des transactions confidentielles : le fait de masquer le montant des transactions crée de nouvelles informations liées à la transaction et qui permettent de s’assurer que le montant de l’output ne se comporte pas comme un montant négatif. Ce qui permettrait une attaque visant à créer de la monnaie.

MimbleWimble permet donc aux nouveaux arrivants sur le réseau de ne pas télécharger l’historique des outputs passées (dépensées) et de supprimer les « inputs » pour ne conserver que les « unspent outputs » et les inputs de création monétaire.

Les solutions crypto à part entière : Monero et Zcash

Monero

Monero possède un ensemble de fonctionnalités qui en font une des crypto-monnaies les plus privée à ce jour. Voici ce qui rend Monero si privé : adresses discrètes, signatures ring (mélange les clés publiques des utilisateurs afin d’éliminer la possibilité d’identifier un utilisateur particulier), implémentation de Kovri I2P et équipe de développement de premier ordre.

Adresses discrètes

Les transactions sur le réseau Monero sont effectuées avec des adresses à usage unique conçues pour masquer la destination d’une transaction.

Disons qu’un utilisateur A envoie 15 XMR à l’adresse du portefeuille public de l’utilisateur B. Lorsqu’elle génère la transaction dans son portefeuille, le protocole Monero génère automatiquement une adresse unique (adresse d’intermédiaire anonyme) à laquelle envoyer les 15 XMR.

À ce stade, l’utilisateur B peut accéder aux 15 XMR dans l’adresse du portefeuille via la clé de dépense privée de son portefeuille.

Notez que les adresses de portefeuille de A et de B ne sont jamais directement liées dans cette transaction. C’est ainsi que les adresses discrètes fournissent des liens incompatibles entre l’émetteur et le destinataire.

Les signatures Ring

Pour masquer l’origine d’une transaction, le réseau Monero utilise des signatures ring pour effectuer le mélange des transactions. Lorsqu’une transaction Monero est générée, le protocole mélange automatiquement la transaction de l’expéditeur avec d’autres entrées de transaction utilisables sur le réseau.

Le nombre d’entrées mixtes, également appelé «niveau de mixage», peut être spécifié lors de la génération d’une transaction, et un niveau de mixage supérieur permet d’obtenir une transaction plus sécurisée avec des frais plus élevés.

Pour quelqu’un qui visualise la blockchain Monero, l’une de ces entrées peut être l’entrée de l’expéditeur réel. Monero va encore plus loin dans les signatures Ring avec Ring Ring (Ring Confidential Transactions).

RingCT masque le montant de XMR dans chaque transaction en appliquant une fonction mathématique de range proof à la transaction.

Dans ce système, les observateurs réseau et publics de la blockchain peuvent vérifier la validité du transfert XMR, mais seuls l’expéditeur et le destinataire peuvent voir le montant réel du transfert XMR. C’est ainsi que l’implémentation Ring Ring des signatures rend les transactions sur Monero introuvables.

L’implémentation Kovri I2P

Kovri est lié à I2P (Invisible Internet Project), une couche réseau open source permettant une utilisation hermétique du réseau, en acheminant le trafic vers des nœuds de volontaires à travers le monde.

Kovri est spécialement conçu pour chiffrer le trafic Monero et le router vers des nœuds I2P. En utilisant Kovri, l’adresse IP ne peut pas être liée aux transactions Monero, offrant ainsi un degré de confidentialité encore plus important.

Enfin, la caractéristique principale de Monero est le manque de confidentialité. Cela signifie que toutes les transactions sur le réseau Monero sont privées par défaut.

Décentralisation

Premièrement, Monero n’ayant pas réalisé d’ICO ni de pre-mine, les développeurs n’ont pas eu à miner avant d’ouvrir le projet au public. En conséquence, Monero a une distribution de token plus décentralisée que la plupart des autres crypto-monnaies.

Deuxièmement, Monero a programmé des forks rigides deux fois par an, ce qui permet aux développeurs du projet de modifier l’algorithme de consensus PoW pour contrer les mineurs ASIC. Les mineurs ASIC sont des puces matérielles optimisées pour hash un algorithme de consensus spécifique.

Monero rend ainsi risquée la centralisation de la puissance d’exploitation minière dans de grandes batteries de serveurs ASIC car elles pourraient être rendues obsolètes à la suite d’un nouvel algorithme de consensus. Monero incite les mineurs à créer des nœuds dans le monde entier, ce qui se traduit par une répartition géographique décentralisée du projet.

Zcash

Zcash est un fork du protocole Bitcoin avec l’ajout d’une couche de confidentialité via une preuve cryptographique appelée zk-SNARKs.

Privacy

Zcash assure la confidentialité via une implémentation de zk-SNARKs, qui signifie «Zero Knowledge Succinct Non-Interactive Argument of Knowledge».

Avec zk-SNARKs, Zcash peut vérifier les transactions sur la blockchain sans révéler leurs origines, destinations et montants transférés.

zk-SNARKS fonctionne comme une preuve mathématique qui permet à un «prouveur» de prouver l’authenticité d’une déclaration à un «vérificateur» sans révéler aucune information spécifique sur la déclaration autre son authenticité.

Fongibilité

Contrairement à Monero, Zcash possède deux types d’adresses : transparente et privée.

Les adresses de portefeuille transparentes commencent par t , alors que les adresses de portefeuille privées commencent par z .

Comme la fongibilité ne nécessite aucune connaissance de l’historique financier précédent, seules les transactions entre deux adresses z peuvent être considérées comme fongibles.

Notez que le déplacement d’une ZEC d’une adresse t vers une adresse z peut être utilisé comme une méthode de «protection» pour effacer l’essentiel de l’historique financier. Cela signifie que la ZEC peut devenir fongible après avoir été déplacée dans un portefeuille privé. Ainsi, Zcash peut être décrit comme une crypto-monnaie semi-fongible.

Décentralisation

Comme Monero, Zcash n’a pas réalisé d’ICO ni de pre-mine. Cependant, les fondateurs de Zcash ont crées une société appelée Zerocoin Electric Coin Company et ont reçu un financement à hauteur d’un million par des investisseurs privés.

Pour permettre aux investisseurs de la société d’avoir un ROI, Zcash distribue 20% des récompenses minières à ses fondateurs sur une période de quatre ans. La stratégie lucrative de la fondation Zcash est depuis longtemps critiquée pour sa structure centralisée.

Zcash est un fork de Bitcoin, mais utilise un algorithme de consensus PoW différent appelé Equihash. Bitmain a annoncé la publication d’un mineur d’ASIC compatible avec Equihash, qui ouvre l’avenir de Zcash à une centralisation similaire à celle de Bitcoin. Zcash a répondu avec l’intention d’étudier les effets potentiels de l’extraction minière d’ASIC sur le réseau.

Une révolution financière à venir…

Aujourd’hui, dans le cadre d’une transaction financière classique c’est à dire bancaire, PayPal etc… le service en charge est en mesure de tracer les données de la transaction, les habitudes d’achats ainsi que la balance bancaire finale.

Ainsi, dans ce système classique, l’utilisateur n’est qu’un gestionnaire de ses fonds mais n’en est pas le seul propriétaire.

L’idée développée par Wasabi Wallet et CoinJoin n’est donc pas de recréer la privacy traditionnelle des transactions bancaires mais plutôt de développer une privacy totale pour l’utilisateur contre Wasabi lui même. Ainsi, dans ce modèle, l’utilisateur rend sa transaction privée pour les autres utilisateurs mais aussi pour Wasabi qui se voit être incapable de tracer ni les montants, ni les destinataires.

Ce système autonome ouvre la voie à une nouvelle gouvernance économique : celle par l’utilisateur.

En effet, ce modèle où l’utilisateur est 100% autonome, propriétaire et gestionnaire de ses fonds sans qu’une entité puisse disposer d’un droit de regard sur son patrimoine est inédit. Cette amélioration du protocole Bitcoin permet ainsi de supprimer tout type d’intermédiaire entre deux utilisateurs. L’exchange classique ne dispose plus d’accès aux transactions de ses utilisateurs, les frais sont considérablement réduits et le dispositif est autonome.

Un risque averé est celui des attaques Sybil. Plusieurs participants à une transaction CoinJoin peuvent en réalité être une seule et même entité, surveillant un participant particulier. Si neuf entrées et sorties sur dix appartiennent à un seul agent NSA envoyant des bitcoins à lui-même, il sera en mesure relier la sortie restante à son destinataire

Toutefois, malgré quelque faiblesse nous pouvons dire que plus il y aura d’utilisateurs de CoinJoin, meilleure sera la privacy et plus rapides seront les transactions.

CoinJoin remet déjà en discussion le monde bancaire existant dans la validation d’une transaction entre deux utilisateurs. CoinJoin étant également open source, il est inévitable que des améliorations seront crées pour rendre son système de plus en plus autonome.

Néanmoins cette révolution pose le problème des règles KYC/AML. Un utilisateur étant à même d’envoyer ses fonds à un autre sans qu’un régulateur puisse en contrôler ni l’origine ni la provenance représente un danger. TEchniquement il peut être impossible ou très compliqué pour un état de bloquer ou interdire son utilisation .

Conclusion

Ce système (et les solutions similaires) sont potentiellment amenées à créer les bases d’une économie mondiale nouvelle où l’utilisateur est souverain et non l’organisme bancaire ou étatique. D’un point de vue strictement technique, sans rentrer dans des considérations légales, si cette technologie est utilisée de manière décentralisée elle est aussi virtuellement impossible à bannir. C’est là la seule condition.

Quand le sage dit Bitcoin, l’idiot voit Libra

July 1st 2019 at 19:09

“Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt” dit un vieux dicton chinois pour indiquer que parfois on peut ne pas comprendre le vrai sens des choses, si on se borne à regarder en surface.

La big news de ce mois de Juin 2019 dans l’univers blockchain et en général dans l’ensemble de la finance mondiale, est sans doute celle de Facebook qui a dévoilé et annoncé officiellement son projet Libra. Facebook va créer la première monnaie qui sera privée au lancement, publique dans 5 ans selon les dire du whitepaper. Libra sera utilisable mondialement et sera forgée et gérée par un consortium de sociétés privées, 100% indépendantes des banques centrales.

Pour faire simple, Libra pourrait se résumer en ces points :

  • La blockchain arrive et permet pour la première fois de faire circuler de l’argent à travers le monde instantanément et pratiquement sans coût.
  • Facebook comprend que ce break technologique peut casser le système de paiement mondial et que techniquement il peut facilement mettre en place un nouveau circuit SWIFT.
  • Facebook réalise que ayant plus de 2 milliards de personnes dans son « CRM » il a un pouvoir d’action plus important que la FED pour imposer une monnaie à la planète ; et puisqu’il peut désormais le faire à bas coût techniquement…

Du point de vue d’une banque par contre Libra serait plutôt :

  • Les banques centrales comprennent enfin la puissance de la technologie blockchain.
  • Ayant fait l’erreur de casser le pont entre les monnaies et l’or (fin des accords de Breton Woods, en 1971), elles n’ont plus d’arguments pour faire valoir leur légitimité. Si la teneur même de l’argent se résume à une question de confiance des gens, pourquoi ne pourrait-on pas avoir autant de confiance en un consortium d’entreprises privées.
  • Les banques privées comprennent que leur monopole est remis en question par la rupture technologique blockchain. Dans une récente interview à YahooFinance, Jamie Dimon, PDG de la banque JPMorgan Chase, a clairement exprimé ses inquiétudes face à la montée de projets blockchain. Selon ses propres mots « on sait qu’ils sont là, on sait qu’ils arrivent et veulent manger dans notre assiette« .
  • Les banques n’ayant pas encore développées de solution telle Goldman Sachs, affirment qu’elles ne vont pas tarder à tokeniser des actifs.
  • Les banques centrales arrivent même à prévoir qu’elle auront un jour leur propre « projet Libra » et il l’annoncent via le FMI (Fond Monétaire International)


A notre avis ces acteurs n’ont pas tout à fait réalisé que le vrai danger qui les guette est le bitcoin, car il est le seul en mesure de casser le paradigme de l’argent et de changer la manière dont on l’a jusqu’ici conçu.

Toujours est-il que Libra est un projet de grande ambition. Il est même à notre avis le projet de loin le plus ambitieux qu’un GAFA ait jamais crée. Cette nouvelle monnaie planétaire sera lancée au premier semestre 2020 par une association homonyme basée à Genève. Un consortium inédit, qui regroupe les 28 premiers partenaires de Facebook et permettra de payer et de transférer de l’argent sur Messenger, WhatsApp, Facebook. Parmi les membres de ce consortium plus que original on trouve Uber, Vodafone, eBay, Iliad, PayPal, Visa, Spotify, Farfetch…

Tous les partenaires de la Balance
Membres du consortium Libra
au moment du lancement

D’autres partenaires pourront s’ajouter par la suite moyennant acceptation dans l’élite facebookienne. L’entrée sera en effet décidée par l’instance de gouvernance mise en place au sein du consortium.

Plusieurs malentendus ont déjà pris la main sur la réalité. Déjà, première chose à noter il serait plus correct d’appeler Libra une monnaie virtuelle et non pas une crypto-monnaie. Cette monnaie existera entièrement sous forme digitale et verra les transactions enregistrées et confirmées dans un livre commun blockchain. Toutefois à part ces quelques analogies Libra a plus de différence que de similitudes avec une cryptomonnaie.

Deuxième malentendu beaucoup de gens nous contactent pour savoir comment acheter cette crypto dans un but spéculatif. Ils oublient qu’il s’agit là d’un stable-coin qui aura pour valeur, à vie et par construction plus ou moins toujours 1 dollar. Libra étant étalonné sur un panier des principales monnaies (euro, dollar, yen…), des écarts sont possibles mais la valeur sera toujours foncièrement au moins aussi stable et constante que la moyenne des monnaies existantes.

Quant au bitcoin, il n’est pas vraiment de la partie. Trop différent du dollar et de Libra à la fois, il reste du moins pour l’instant un acteur passif dans le bras de fer banques/Facebook qui va sans doute avoir lieu. Un spectateur non des moindres toutefois, vu que le bitcoin a le potentiel de remplacer les deux factions et d’être le seul en mesure d’apporter une vrai changement dans la manière même de concevoir l’argent dans le monde.

Ainsi nous ne pouvons que être d’accord avec le plus grand expert bitcoin au monde, Andres Antonopoulos lorsqu’il dit :

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De fait, le Libra Coin de Facebook ne crée pas du tout une nouvelle crypto-monnaie comme beaucoup semblent l’entendre. Il crée plutôt une nouvelle banque centrale, originale et très inédite, peut être bien mais toujours une vieille bonne banque centrale.

Ainsi nous avons deux angles de vue opposés :

  • Du point de vue du bitcoin, Libra n’est rien d’autre qu’une autre fintech (l’énième d’ailleurs) et il n’y a pas vraiment de souci à se faire.
  • Du point de vue d’une banque centrale, Libra est un danger qui met le système entier dans l’inconfortable position des majeurs de la musique à l’arrivée de Youtube au début des années 2000.

Malgré tout ça, on entend souvent les médias faire de Libra le nouveau bitcoin. Paradoxalement, non seulement il ne l’est pas mais en plus sous certains aspects, Libra est l’antithèse du bitcoin puisqu’il nie les bases mêmes de la cryptomonnaie.

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Tableau comparatif des principales monnaies blockchain. Noter comme seul Bitcoin et Ethereum respectent les principes de base de la cryptomonnaie.


Les principales différences Libra/Bitcoin sont :

  • Il s’agit d’un stablecoin qui n’a pas de volatilité tandis que le bitcoin fluctue et peut être même très instable surtout à court terme sur les marchés. Sa valeur sera ancrée dans un ensemble d’assets réels (dépôts bancaires, obligations d’État … plus un panier de devises de banques centrales). Cela va garantir stabilité et une absence structurelle de spéculation. Une Libra vaudra ainsi toujours environ un dollar.

  • Afin d’éviter tout ennui avec le régulateur, Facebook prendra des dispositions avec les autorités bancaires pour prévenir le blanchiment d’argent et d’autres crimes financiers. Par conséquent, il est plus précis de comparer le projet Libra avec d’autres systèmes de paiement basés sur des blockchain privées telles que le JPM Coin, devise numérique annoncée par JP Morgan ou le programme Blockchain World Wire lancé par IBM.

  • L’offre en Libra va augmenter ou diminuer en fonction de la demande du marché. Si les utilisateurs des médias sociaux en veulent davantage, l’association à but non lucratif achètera plus de dollars, euros, yen ou d’obligations gouvernementales, les stockera dans sa réserve afin de créer de la nouvelle monnaie à la volée. Si, en revanche, les utilisateurs collectivement démontrent moins d’intérêt, la même association dévalorisera sa réserve en effectuant des paiements en monnaie fiduciaire et détruira la quantité équivalente de livres blockchain. Adieu l’inflation, ce mécanisme se démarque suffisamment du money printing pour apporter une alternative originale. Cela dit tout ça n’a rien à voir avec le bitcoin qui a une émission finie, publique et connue à l’avance.

  • Le bitcoin constitue une protection naturelle contre les crises mondiales de liquidité et en ce sens il ne ressemble à aucune autre monnaie FIAT. Etant complètement opposé au système financier existant, le BTC est un rempart en cas de crise financière majeure. Tout le contraire de Libra qui étant principalement étalonné sur un panier de devises FIAT sera bien, en cas de tempête, dans le même bateau que toutes les autres banques. Toute crise financière mondiale se répercuterait automatiquement sur la monnaie de Facebook, unie à jamais au monde financier aussi bien dans les bonnes que dans les mauvaises périodes…
  • Les deux monnaies n’utilisent pas le même type de technologie : vrai blockchain publique d’un côté, DLT privé de l’autre. Bitcoin utilise un ledger dit sans permission : il fonctionne sur le principe d’une blockchain publique qui, par définition, est ouverte, non soumise au contrôle/propriété d’acteurs individuels. Toute personne a en principe la possibilité de mettre à jour les données sans autorité de validation ou de contrôle autre que les mathématiques qui régissent le tout. Le système est ainsi complètement centripète, dépourvu de toute forme de censure et réglementé par la simple collaboration des nœuds dans la formation du consentement à l’opération. Libra, au contraire, utilise des ledgers avec permission : elle fonctionne sur le principe d’une blockchain privée qui, par définition, n’est pas ouverte et soumise au contrôle d’un ou plusieurs acteurs principaux. Pour mettre à jour les données, il est nécessaire d’obtenir l’autorisation du nœud de validation central. Le processus est donc fermement maîtrisé, il n’y a pas de réelle décentralisation et les principaux nœuds sont tout-puissants face aux opérations individuelles. Il est vrai que le whitepaper affirme « l’ambition est que Libra puisse devenir un jour une blockchain sans autorisations ». Le problème est qu’une simple promesse ne suffit pas lorsqu’il s’agit d’une monnaie planétaire. Selon notre avis il s’agit là d’une illusion : nous attendons de voir des corporates abandonner le contrôle de la future monnaie mondiale.

Les quelques aspects positifs de Libra sont :

  • Il jette un sacré pavé dans la mare de tous ceux qui soutenaient que « Blockchain c’est bien, crypto c’est mal« , maintenant que c’est un GAFA qui se fait passer pour une crypto.
  • Libra peut avoir une action pédagogique et aider le grand public à comprendre la position des monopoles obligatoires par loi. De là à douter d’un argent planche à billet le pas peut être bref. Reste à savoir si cela peut sonner le glas des banques centrales.
  • Libra peut en même temps être un facteur d’accélération de l’adoption bitcoin. Les gens commencent à envisager et à trouver normales d’autres formes d’argent liées à la technologie blockchain.

Nos considérations sur Libra

En créant Libra, Facebook aurait-t-il anticipé l’effondrement du système financier ? Imaginons qu’après des années de planche à billet sauvage, les dix plus grandes monnaies FIAT au monde se retrouvent dans la situation du Bolivar vénézuélien. Faute de mieux la population pourrait alors se tourner vers des Libra même sans que cette monnaie ne soit étalonnée sur des vrais assets. Le problème est que l’argent n’est de nos jours, qu’une question de confiance. Dans quel organisme nous pourrions avoir le plus confiance ? Une société qui compte 2,5 milliards de clients ou une banque centrale qui n’arrive plus à gérer ses taux directeurs ? L’idée de Facebook derrière Libra serait-elle de devenir la nouvelle banque mondiale en abandonnant plus ou moins progressivement les assets sous-jacents ?

Heureusement, Libra ne pourra jamais concurrencer sérieusement le bitcoin puisqu’il ne lui ressemble en rien. Bonne nouvelle : tant que le bitcoin (et ou des cryptomonnaies) existe, l’humanité aura toujours une alternative viable et sérieuse au système monétaire actuel.

Libra n’a aucune privacy!

La pierre d’achoppement du projet Libra et son principal défaut est sans doute l’absence de privacy. En supposant même que le consortium accepte de laisser les clés privées (dont dépendent les avoirs) dans les mains des utilisateurs finaux, quelle privacy pourrait avoir ce réseau d’entreprises qui contient déjà Facebook, Uber, eBay ? C’est-à-dire les géants de la collecte de données privée? A quoi bon cacher le montant et les détails des transactions monétaire alors que le couple FB+Uber sait précisément où l’utilisateur se trouve, ce qu’il aime, et probablement même mieux que lui ce qu’il est censé faire à bref ?

Voilà pourquoi nous pensons que la fenêtre de tir de Libra et des projets similaires est relativement courte. Le temps que les utilisateurs réalisent que la seule manière de reprendre en main leurs données digitales et la maîtrise de leur argent est par le biais d’une vraie cryptomonnaie. A notre avis Libra est d’ores et déjà sous la menace du tsunami-crypto qui est susceptible de se produire, contre lequel il ne peut absolument rien, étant structurellement et techniquement une monnaie anti-crypto.

Donc pour résumer :

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Le nouvelles classes de la monnaie sur terre.

Pensez-vous maitnenant que le corporate lancera vraiement une monnaie 100% publique sur laquelle il n’aura plus aucun contrôle? Aussi bien sur les transactions financiaires que sur les données client ? N’est il bien plus probable que Facebook continue à faire ce qui a fait jusqu’ici son succès: nous fournir un service gratuit en échange de ce que nous avons de plus précieux sur le web, notre vie digitale?

Ainsi en paraphrasant le vieux dicton chinois on peut dire:

“Quand le sage désigne le Bitcoin, l’idiot y voit Libra”.

Méfiez vous des imitations : la seule vraie innovation est le bitcoin qui nous donne pour la toute première fois une monnaie 100% décentralisée, n’appartenant à aucune entreprise. Créer une nouvelle émission monétaire par le biais d’un consortium de sociétés privées équivaut à lancer une énième fintech. Ce n’est vraiment pas pour ça que Satoshi nous a confié une des plus grandes inventions de l’histoire de l’homme.

Est-ce que le web va lui lui donner une deuxième chance ?

Dharma, à l’aube des prêts blockchain

May 8th 2019 at 11:58

Attention: Ceci n’est pas un conseil en investissement. Si vous décidez d’investir faites le à vos risques.

Nadav Hollander – CEO de Dharma : «  Ne laissez pas votre argent pourrir dans un portefeuille ou un échange. »

Voilà le slogan de Dharma, une start-up californienne développant des produits de prêt sur la blockchain, suscitant un intérêt auprès des investisseurs détenteurs d’Ethereum (ETH) ou de Dai (DAI). Les utilisateurs pourront gagner jusqu’à 2,5% par an sur Ethereum et 8% sur DAI.


Dharma Labs, qui a récemment collecté 7 millions de dollars, provenant notamment d’investissements de Coinbase Ventures, Green Visor et Polychain a dévoilé (Avril 2019) sa nouvelle plate-forme de prêt de crypto-monnaie, qui permet à n’importe quel utilisateur dans le monde d’emprunter et de prêter de la crypto-monnaie en quelques clics. La plate-forme peer-to-peer est régie par les smarts contracts de Dharma, qui spécifient les conditions de prêt de chaque contrat.

Aujourd’hui, la plateforme Dharma permet d’emprunter en Ethereum ou en DAI. (Ci-joint les taux actuels au 06/05/19)

Taux d’emprunt et prêt au 06/05/19

Dans les mois et les années à venir, la plateforme prévoit d’introduire davantage de cryptomonnaies. Récemment, le porte-parole de Dharma a déclaré que « la cryptomonnaie est, et devrait agir comme de l’argent« , avant d’ajouter que la société future devrait être « capable d’utiliser la crypto au quotidien, qu’il s’agisse d’une forme d’investissement, de payer les factures ou de contracter un prêt« .

Auparavant, Dharma avait lancé une version alpha nommée Dharma Lever, un service permettant d’accéder à des taux intéressants en utilisant l’infrastructure open source du smart contract Dharma. Cette version alpha a réussi à comptabiliser 2500 utilisateurs pour 1575 prêts. Comme indiqué en octobre dernier, l’équipe Dharma recherche actuellement un partenariat avec des institutions pour leur version alpha et recherche spécifiquement celles en mesure de négocier des actifs de 100.000 USD d’actifs basés sur Ethereum.


Projection sur 5 ans des gains pour 10 ETH prêté

Conditions d’obtention d’emprunt

Aujourd’hui, Dharma est actuellement l’unique souscripteur de prêts cryptos. Les termes et conditions sont les suivants :

Prêts

Les emprunteurs sont tenus de constituer une garantie d’au moins 150% de la valeur de leur prêt.

Ethereum
  • Période de lockup : 90 jours
  • Limite d’emprunt : 6000 ETH
  • Gain : 2,5%
DAI Dharma
  • Période de lockup : 90 jours
  • Limite d’emprunt : 1 000 000 DAI
  • Gain : 14%
Emprunts

Les prêts sont mis en liquidation si la garantie tombe en dessous de 125% de la valeur de votre prêt.

Ethereum
  • Période de lockup : 90 jours
  • Limite d’emprunt : 6000 ETH
  • Taux : 0,10%
DAI Dharma
  • Période de lockup : 90 jours
  • Limite d’emprunt : 1 000 000 DAI
  • Taux : 13%

Les actifs pourront être prêtés et empruntés à condition que les utilisateurs disposent d’un portefeuille actif de cryptomonnaie. Le porte-parole de Dharma estime que permettre aux utilisateurs d’envoyer des fonds depuis le portefeuille de leur choix – matériel ou mobile -, favorisera l’adoption des cryptomonnaies.

Selon Dharma, plus de 8,8 million de dollars US ont déjà été prêtés aux utilisateurs via la plateforme, et 11,4 million de dollars US supplémentaires sont déjà disponibles pour emprunter.

Sécurisation des fonds

Dharma utilise un système de smart-contract pour contrôler les fonds et les associer à un emprunteur ou à un prêteur. Lors d’un envoi de fonds via Dharma, les fonds transitent par un smart contract créant le prêt. À aucun moment du processus, Dharma n’assume la garde des fonds des utilisateurs.

Tous les prêts transitant par Dharma sont overcollateralized, ce qui signifie que les prêteurs sont protégés en cas de défaillance de l’emprunteur. Les smart contracts ont été audités par Zeppelin, Trail of Bits et ZK Labs.

Dharma, une solution viable à long terme ?

Volume d’emprunt sur 7 jours
Volume de prêt sur 7 jours
Une solution liée au DAI

Actuellement, Dharma possède des volumes d’emprunt assez élevés oscillants entre $500,000 et $4,000,000 par jour. Les utilisateurs préférant largement emprunter et prêter en DAI, le développement de Dharma semble être en bonne voie et pourrait à terme toucher des investisseurs traditionnels.

Le seul moyen pour DAI de conserver son ancrage de 1,00 USD est de générer une demande en dehors de la spéculation. Aujourd’hui, le moyen le plus lucide de générer de la demande pour DAI est de le transformer en un actif d’épargne mondial.

Avec Dharma, les détenteurs de Dai peuvent obtenir un taux d’intérêt élevé sur un actif libellé en dollars. Le APR (taux annuel en pourcentage) de 14% des prêts accordés par Dharma à Dai est comparable à celui des investisseurs en titres traditionnels, taux habituellement inaccessible aux citoyens ordinaires. De plus, le Dharma permettra également d’emprunter du Dai contre d’autres devises stables, le prix se stabilisera autour de 1,00 USD. Enfin, Dharma améliore l’efficacité des modifications des taxes de stabilité en aidant à réduire l’offre de Dai lorsque les prix deviennent trop bas.

Un taux d’épargne élevé donne aux détenteurs une raison de garder DAI. Et parce que les intérêts DAI sont si attrayant, les utilisateurs traditionnels en dehors de la communauté crypto pourraient commencer à en acheter à la recherche d’un intérêt à rendement élevé.

Les accès d’entrée et de sortie en USD vers DAI pourraient constituer l’une des infrastructures les plus importantes du système financier décentralisé.

Stratégie actuelle

Pour le moment, Dharma déclare vouloir « subventionner le marché » pour encourager la croissance, les prêteurs « gagnant un peu plus que les emprunteurs.« 

Bien que Dharma Labs évite actuellement les frais de toutes sortes, le modèle commercial suppose finalement que des frais modestes remplaceront les subventions. «Nous allons très bien générer des revenus», a déclaré Bronstein à CoinDesk plus tôt ce mois-ci. « comme une entreprise normale, qui tire ses revenus d’un bon logiciel.« 

En attendant, l’objectif de Dharma Labs est de prendre en charge le bitcoin et davantage de dollars stables comme le PAX. De plus, comme l’application utilise un mot de passe et un PIN à quatre chiffres, plutôt que des clés de portefeuille cryptos complexes, Dharma pense ainsi offrir une intégration aisée dans l’écosystème de la crypto.

Une solution bancaire alternative

Dharma permet pour les prêteurs une plus large possibilité d’investissement, une internationalisation du marché du crédit ainsi qu’un accès plus rapide à celui ci par rapport à l’utilisation du système bancaire. Les transactions sont effectuées en quelques secondes ou minutes comparés aux jours d’attente que l’on rencontre dans le système bancaire traditionnel.
Par ailleurs, en offrant plus de liquidités au niveau local Dharma favorise la compétition sur les taux d’intérêts et grâce à l’utilisation de cryptomonnaies il n’est pas nécessaire d’avoir un compte en banque pour obtenir un prêt.

Les prêts Dharma peuvent effectuer des transactions directement avec n’importe quel portefeuille Ethereum auto-dépositaire, pour envoyer ou recevoir de l’argent, plutôt que de nécessiter une intégration directe avec un portefeuille spécifique comme l’application de navigateur MetaMask, propriété de ConsenSys. Ainsi, cette solution est aujourd’hui largement autonome.

La multiplication de systèmes décentralisés et transparents est une opportunité pour les sociétés des pays peu bancarisés, où les taux d’intérêt sont généralement très élevés et, où aujourd’hui le micro crédit est plus un frein qu’une opportunité. Cette solution bancaire alternative offre un accès mondial au marché du crédit.

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