Actu-crypto

🔒
❌ About FreshRSS
There are new articles available, click to refresh the page.
Before yesterdayCrypto FR

Rabby Wallet, une alternative Ă  Metamask ?

August 19th 2022 at 07:00

Temps de lecture : 7 minutes Vous connaissez sans doute Metamask, un des wallets les plus utilisĂ©s au monde, avec l’évolution du marchĂ© des cryptomonnaies, notamment de la DeFi, des NFT ainsi que les risques qui vont avec, il faut Ă©galement un wallet qui soit Ă  la page, je vous prĂ©sente donc Rabby, un wallet dĂ©veloppĂ© par DeBank, sortie en 2021. [
]

L’article Rabby Wallet, une alternative à Metamask ? est apparu en premier sur Cryptogains.fr.

EthCC[5], la plus grande confĂ©rence Ethereum d’Europe, est lancĂ©e 🚀

July 19th 2022 at 17:13

La cinquiĂšme Ă©dition de l’Ethereum Community Conference (EthCC[5]), organisĂ©e par Ethereum-France, a dĂ©butĂ© aujourd’hui.

Elle se tient à Paris, à la Maison de la Mutualité, du 19 au 21 Juillet 2022.

Cette annĂ©e, ce sont plus de 280 speakers et plus de 2000 participants qui sont prĂ©sents Ă  l’évĂšnement.

Nous pensons que le partage et la transmission des connaissances sont le moyen le plus efficace de dĂ©velopper un Ă©cosystĂšme positif et fertile. Pour cette raison, l’EthCC couvre de nombreux sujets diffĂ©rents et s’adresse Ă  diffĂ©rents niveaux de comprĂ©hension de la technologie blockchain, Ă  travers des confĂ©rences et des ateliers.

EthCC[5] is kicking off!

đŸ’™đŸ€â€pic.twitter.com/vNRZzOs9kI

— EthCC – Ethereum Community Conference (@EthCC) July 19, 2022

AccĂšs en direct et enregistrements

L’intĂ©gralitĂ© des talks sont enregistrĂ©s et retranscris en direct ICI.

L’agenda et la liste des talks, c’est par LÀ.

https://ethcc.interspace.chat/

Agenda

EthCC[5] est composée de 12 Tracks: Blockchain economics, Blockchain for good, Decentralised Finance, Developer Tools, Enterprise, Ethereum Layers, Gaming, Governance, NFTs, Security & Privacy, UX/UI, Web3.0 de talks et workshops, répartis dans 6 salles.

Remerciements

L’évĂšnement est rendu possible grĂące Ă  au support de nos sponsors et partenaires mĂ©dias, que vous retrouverez sur notre site https://ethcc.io/, ainsi qu’à nos +100 volontaires, que nous remercions chaleureusement.


EthCCWeek

En parallĂšle, nous hĂ©bergeons l’EthCCWeek, une initiative collaborative rassemblant les +100 Ă©vĂšnements ouverts Ă  tous qui s’organisent de maniĂšre organique autour d’EthCC.

https://ethccweek.fr/

đŸ’™đŸ€â€

Pour ne rien manquer ⬇

‱ EthCC Agenda: https://ethcc.io/agenda
‱ EthCC Livestreams: https://ethcc.interspace.chat/
‱ EthCCweek: https://ethccweek.fr/
‱ Twitter: https://twitter.com/EthCC, https://twitter.com/EthCCweek, https://twitter.com/Ethereum_France
‱ Telegram: https://t.me/ethccweek & https://t.me/ETHcc2023
‱ Discord: https://discord.com/invite/2cGc5JP4JC
‱ Meetup: https://www.meetup.com/fr-FR/ethereum-france/?_locale=fr-FR

The post EthCC[5], la plus grande confĂ©rence Ethereum d’Europe, est lancĂ©e 🚀 first appeared on Ethereum France.

63Ăšme Repas du Coin, dans le Parc de Vincennes le 6 juillet 22

July 7th 2022 at 10:13

Il y avait 49 convives pour ce dernier repas avant les vacances d’étĂ©, malgrĂ© quelques dĂ©fections dues Ă  l’interminable pandĂ©mie et quelques abandons pour cause de grĂšve des chemins de fer.

Dans un petit coin de terrasse privatisĂ©e, sous un soleil magnifique, l’apĂ©ritif a durĂ© plus d’une heure et a permis bien des Ă©changes.

Dans son discours de bienvenue Jacques Favier  a soulignĂ© les valeurs de ces Ă©changes : « que vous soyez, par exemple, maximaliste ou shitcoineur, favorables Ă  une dose de rĂ©gulation ou allergique Ă  l’idĂ©e mĂȘme, soyez les bienvenus et restons amis. Nous avons aujourd’hui parmi nous des reprĂ©sentants d’autres associations, que je salue cordialement et des reprĂ©sentants (autorisĂ©s ou clandestins) de 4 banques françaises plus ou moins (souvent fort peu en vĂ©ritĂ©) cryptofriendly. Nous accueillons avec plaisir une stagiaire du Parquet de Paris qui va rĂ©diger un mĂ©moire sur le traitement pĂ©nal des cryptomonnaies. MĂȘme pas peur ! »

À table, les conversations ont portĂ© sur de nombreux sujets, pas forcĂ©ment politiques, comme s’il fallait dĂ©sespĂ©rer sur cet aspect des choses, sauf Ă  y mettre des projets visant Ă  crĂ©er d’autres instruments de vote, de rĂ©seaux sociaux, de messageries.

Les difficiles relations avec les banques ont été abordées de façon confiante avec les banquiers présents. Les risques cyber, la criminalité, les montages douteux que le marché a mis à nu ont été traités, parfois avec humour !

Les pĂ©riodes de bear market ne voient pas l’intĂ©rĂȘt sĂ©rieux pour Bitcoin baisser. Elles favorisent en revanche un retour rĂ©flexif sur le passĂ© de chacun, entre personnes investies parfois depuis plus d’une dĂ©cennie maintenant. A plusieurs tables on s’est ainsi interrogĂ© sur l’évĂ©nement dĂ©clencheur des adhĂ©sions des convives à Bitcoin et sur ce que sa connaissance apportait aux activitĂ©s professionnelles des uns et des autres (l’emploi Ă  temps plein dans la sphĂšre crypto Ă©tant loin d’ĂȘtre la norme). Ce type d’échange rĂ©vĂšle un large prisme oĂč chacun partage ses spĂ©cificitĂ©s et peut questionner l’utilitĂ© et le bien fondĂ© de sa dĂ©marche professionnelle.

Rendez-vous est pris à la rentré.

Cet article 63Ăšme Repas du Coin, dans le Parc de Vincennes le 6 juillet 22 est issue du site Le Coin Coin.

Bitcoin, principe de la chaßne la plus longue et preuve de travail accumulée

July 2nd 2022 at 09:30

Satoshi Nakamoto a conceptualisĂ© Bitcoin en 2008 et a inventĂ© au passage un algorithme de consensus novateur fondĂ© sur la preuve de travail. Ce dernier permet aux nƓuds du rĂ©seau pair-Ă -pair d'arriver Ă  un accord sur le registre de propriĂ©tĂ© et d'assurer le traitement dĂ©centralisĂ© des transactions.

Mais cet algorithme est parfois le sujet d'une certaine confusion. D'un cĂŽtĂ©, il arrive qu'on le confonde avec le mĂ©canisme de preuve de travail lui-mĂȘme, ou bien avec la fonction de hachage SHA-256 qui intervient dans le procĂ©dĂ©. De l'autre, une erreur rĂ©pandue est de penser qu'il repose sur une application naĂŻve du principe de la « chaĂźne la plus longue », tel que dĂ©crit dans le livre blanc de Bitcoin. Voyons ce qu'il en est rĂ©ellement.

 

La preuve de travail

Contrairement Ă  ce que l'on pense, la preuve de travail n'est pas un moyen d'arriver au consensus sur le rĂ©seau, mĂȘme si elle joue un rĂŽle essentiel dans ce processus.

La preuve de travail est en effet un mĂ©canisme de rĂ©sistance aux attaques Sybil, qui empĂȘche un acteur de multiplier les identitĂ©s Ă  l'excĂšs pour prendre le contrĂŽle du rĂ©seau, ici la confirmation des transactions. Une attaque Sybil est une attaque intervenant au sein d'un rĂ©seau ouvert basĂ© sur un systĂšme de rĂ©putation qui consiste Ă  se dupliquer Ă  moindre coĂ»t pour en altĂ©rer le fonctionnement. C'est un problĂšme particuliĂšrement prĂ©sent sur les mĂ©dias sociaux par exemple, oĂč les comptes de robots sont utilisĂ©s en masse pour augmenter la visibilitĂ© d'un contenu donnĂ©.

La preuve de travail rĂ©sout ce problĂšme en demandant aux utilisateurs de dĂ©montrer de maniĂšre objective et quantifiable qu’ils ont dĂ©pensĂ© de l’énergie et en discriminant ainsi les participants entre eux1. Dans le cas de Bitcoin, elle sĂ©lectionne le mineur qui choisit le nouveau bloc de transactions Ă©tant ajoutĂ© Ă  la chaĂźne. Comme l'Ă©crivait Satoshi :

« La preuve de travail rĂ©sout [...] le problĂšme de la dĂ©termination de la reprĂ©sentation dans la prise de dĂ©cision majoritaire. Si la majoritĂ© Ă©tait basĂ©e sur le principe de vote par adresse IP (une adresse IP, une voix), elle pourrait ĂȘtre dĂ©tournĂ©e par toute personne capable de s'octroyer de nombreuses adresses IP. La preuve de travail est essentiellement basĂ©e sur la puissance de calcul : un processeur, une voix. La dĂ©cision majoritaire est reprĂ©sentĂ©e par la chaĂźne la plus longue, sur laquelle le plus grand effort de preuve de travail a Ă©tĂ© investi. »

L'idée est de requérir une dépense d'énergie externe pour ajouter un bloc à la chaßne, en échange de quoi le mineur reçoit une récompense composée de bitcoins issus de la création monétaire et des frais de transaction.

Plus prĂ©cisĂ©ment, la preuve de travail est rĂ©alisĂ©e par les hachages successifs de l'entĂȘte du bloc candidat via la double application2 de la fonction de hachage SHA-256, qui produit des empreintes de 256 bits, soit 32 octets. La preuve consiste Ă  trouver une empreinte qui soit infĂ©rieure Ă  une valeur cible dĂ©terminĂ©e par le protocole, ce qui constitue une collision partielle de la fonction de hachage et rappelle Hashcash. En termes mathĂ©matiques, il s'agit de trouver un nonce (n) tel que :

SHA256d( ENTÊTE( n ) ) â©œ valeur_cible

Puisque la fonction de hachage est supposée impossible à inverser algorithmiquement, le mineur doit se contenter d'essayer un grand nombre de possibilités au hasard pour trouver une empreinte satisfaisant cette inégalité. La probabilité de tomber sur un résultat correct étant connue, cela permet d'estimer une quantité moyenne de travail effectué pour arriver à la solution.

L'empreinte résultante commence nécessairement par un grand nombre de zéros et constitue l'identifiant du bloc. Par exemple, le bloc 630 000 de la chaßne de BTC a pour identifiant :

000000000000000000024bead8df69990852c202db0e0097c1a12ea637d7e96d

Ainsi, la preuve de travail est le bloc lui-mĂȘme et chaque membre du rĂ©seau peut la vĂ©rifier facilement en calculant son identifiant.

 

Le principe de la chaĂźne la plus longue

Un algorithme de consensus est un mécanisme permettant de parvenir à un accord au sein d'un réseau distribué, qui résout de ce fait le problÚme des généraux byzantins. Dans le cas des cryptomonnaies, il s'agit de se mettre d'accord sur le registre de propriété qui décrit qui possÚde quoi. L'algorithme de consensus de Bitcoin s'appelle l'algorithme de consensus de Nakamoto par preuve de travail, en hommage à son créateur, Satoshi Nakamoto.

Dans la section 5 du livre blanc, Satoshi décrivait son algorithme en se basant sur le principe de la chaßne la plus longue. Si ce principe est faillible comme on va le voir, il est néanmoins utile pour se représenter le fonctionnement général du consensus. Voici le processus.

 

Coordination

« Les nƓuds considĂšrent toujours que la chaĂźne la plus longue est la chaĂźne correcte, et continuent Ă  travailler pour la prolonger. »

Tout d'abord, le rĂ©seau se comporte de maniĂšre attendue : les nƓuds se coordonnent en sĂ©lectionnant la chaĂźne la plus longue et les mineurs travaillent Ă  la prolonger. Tout se passe bien et il n'y a qu'une seule branche.

 

Embranchement

« Si deux nƓuds transmettent simultanĂ©ment des versions diffĂ©rentes du bloc suivant, certains nƓuds peuvent recevoir l'une ou l'autre version en premier. Dans ce cas, ils travaillent sur la premiĂšre version qu'ils ont reçue, mais conservent l'autre branche au cas oĂč elle deviendrait plus longue. »

Puis, un conflit a lieu. Celui-ci peut ĂȘtre crĂ©Ă© par un acteur malveillant, mais est gĂ©nĂ©ralement engendrĂ© de maniĂšre accidentelle, Ă  cause de la latence du rĂ©seau : deux mineurs valident un bloc Ă  peu prĂšs au mĂȘme moment ce qui fait que les nƓuds ne reçoivent pas le mĂȘme bloc en premier.  On assiste alors Ă  un embranchement (appelĂ© fork en anglais) : deux branches diffĂ©rentes Ă©galement correctes coexistent et il est impossible de dĂ©terminer laquelle il faut prolonger.

Embranchement commun : conflit

Notez que ce type d'embranchement accidentel est commun et se produit de temps en temps sur le réseau pour des raisons de latence.

 

Recoordination

« L'Ă©galitĂ© est rompue lorsque la preuve de travail suivante est trouvĂ©e et qu'une branche devient plus longue ; les nƓuds qui travaillaient sur l'autre branche passent alors sur la chaĂźne la plus longue. »

Le conflit est enfin rĂ©solu lorsqu'une chaĂźne plus longue (contenant une plus grande quantitĂ© de travail accumulĂ©e) est partagĂ©e sur le rĂ©seau. Il se produit alors ce qu'on appelle une recoordination (ou reorganization en anglais) qui rĂ©concilie les nƓuds du rĂ©seau entre eux.

Embranchement commun : recoordination

Les blocs de la branche minoritaire (dits « orphelins ») sont rejetés.

 

Le fonctionnement de cet algorithme de consensus a deux conséquences :

  • La sĂ©curitĂ© de confirmation du rĂ©seau repose sur la supposition qu'une majoritĂ© de la puissance de calcul (« 51 % ») est honnĂȘte, et donc sur la concurrence entre les mineurs ;
  • La sĂ©curitĂ© d'une transaction est statistique, son degrĂ© de finalitĂ© dĂ©pendant de la profondeur Ă  laquelle elle se trouve dans la chaĂźne (un segment plus long sera plus difficile Ă  rĂ©crire pour annuler la transaction).

Bien que l'algorithme de Nakamoto ait des dĂ©fauts, il est important que ce critĂšre objectif reste en place car il fait partie des Ă©lĂ©ments qui donnent Ă  Bitcoin sa robustesse. Si un cloisonnement persistant du rĂ©seau venait Ă  avoir lieu, par exemple dans le cas extrĂȘme oĂč « un pays se [couperait] dĂ©libĂ©rĂ©ment et totalement du reste du monde », alors il serait possible pour les deux parties du rĂ©seau de se rĂ©concilier une fois la connexion rĂ©tablie.

 

L'ajustement de la difficulté et la quantité de travail accumulée

Dans le livre blanc, Satoshi supposait que la chaßne la plus longue, était nécessairement celle sur laquelle « le plus grand effort de preuve de travail [avait] été investi ». C'est pour cela qu'il a implémenté naïvement le principe de la chaßne la plus longue dans le protocole originel. Ce n'est que le 25 juillet 2010, dans la version 0.3.3 du logiciel, qu'il a redéfini l'algorithme de consensus pour prendre en compte la notion de travail.

Le principe strict de la chaßne la plus longue est bien valide lorsque la difficulté de minage est constante, car alors la quantité moyenne d'énergie dépensée est fonction du nombre de blocs minés. Néanmoins, la difficulté dans Bitcoin n'est pas fixe et subit un ajustement régulier pour faire en sorte que le temps de bloc moyen reste de 10 minutes et que la politique monétaire établie soit respectée.

La difficultĂ© du minage est dĂ©finie comme une quantitĂ© Ă©voluant de maniĂšre inversement proportionnelle Ă  la valeur cible du protocole3. Quand la valeur cible diminue, la difficultĂ© Ă  trouver une empreinte satisfaisant l'inĂ©galitĂ© augmente. À l'inverse, quand la valeur cible augmente, la difficultĂ© diminue.

Lorsqu'ils minent un bloc, les mineurs incluent dans le bloc un horodatage (timestamp). Cela permet au rĂ©seau d'avoir une idĂ©e du temps qui passe. Depuis 2016, le temps rĂ©seau est le temps mĂ©dian passĂ© (MTP), qui est dĂ©fini comme la mĂ©diane des horodatages des 11 derniers blocs et qui retarde donc d'environ une heure (6 blocs) sur l'heure UTC. Notez aussi qu'un horodatage ne peut pas se trouver plus de deux heures dans le futur par rapport au temps subjectif du nƓud.

L'ajustement de la difficulté se produit tous les 2016 blocs, c'est-à-dire (hormis grosse variation du taux de hachage) toutes les 2 semaines dans le monde réel. L'algorithme d'ajustement est simple : si le temps mesuré dans la période de 2016 blocs est inférieur à 20 160 minutes (temps attendu), alors la difficulté augmente pour se conformer à la puissance de calcul supposée ; s'il est supérieur, alors la difficulté diminue4. Le reciblage est limité à un facteur 4 (multiplication comme division) pour éviter les instabilités. La difficulté de BTC est aujourd'hui 29 570 milliards de fois plus élevée qu'au lancement du réseau en janvier 2009.

Puisque la difficultĂ© a subi une considĂ©rable hausse, il aurait Ă©tĂ© possible d'exploiter le principe de la chaĂźne la plus longue. Un attaquant disposant d'une certaine puissance de calcul aurait pu gĂ©nĂ©rer une branche partant d'un point de la chaĂźne oĂč la difficultĂ© Ă©tait trĂšs basse5 (typiquement le bloc de genĂšse), en rĂ©Ă©crivant les horodatages pour avoir des intervalles de 10 minutes, et miner une quantitĂ© Ă©norme de blocs Ă  la fin pour rattraper la chaĂźne principale, la difficultĂ© ne pouvant que quadrupler tous les 2016 blocs. L'attaque n'aurait pas Ă©tĂ© gratuite, mais aurait suffi Ă  dĂ©truire Bitcoin dans le cas oĂč une autre solution n'aurait pas Ă©tĂ© trouvĂ©e (ce qui est improbable).

C'est pour cela l'algorithme de consensus a été revu pour prendre en considération le travail, qui est défini comme le nombre moyen de hachages nécessaires pour miner un bloc ou une chaßne de blocs6, plutÎt que la longueur de la chaßne pour arriver à un accord sur le réseau. Depuis le 25 juillet 2010, la chaßne à suivre est ainsi déterminée par sa quantité de travail (ou de « preuve de travail ») : la chaßne correcte est la chaßne possédant le plus de travail accumulé. Aujourd'hui le travail de la chaßne de BTC représente plus de 15 000 yottahachages, soit 15 milliards de milliards de milliards de hachages.

 

Conclusion

Pour que les nƓuds du rĂ©seau se mettent d'accord sur son registre de propriĂ©tĂ©, Bitcoin dispose d'un algorithme de consensus appelĂ© l'algorithme de consensus de Nakamoto par preuve de travail. Cet algorithme est Ă  diffĂ©rencier du concept de preuve de travail qui sert de mĂ©canisme de rĂ©sistance aux attaques Sybil pour sĂ©lectionner les mineurs, de sa mise en Ɠuvre qui consiste Ă  produire une collision partielle d'une fonction de hachage et de la fonction de hachage elle-mĂȘme.

Le consensus se base sur la sélection d'une chaßne de blocs selon sa quantité de travail accumulée, et non strictement de son nombre de blocs comme on l'entend parfois. En effet, si le principe de la chaßne la plus longue tient la route dans une certaine mesure, il ne suffit pas à garantir la robustesse de Bitcoin.

 

Notes

1. ↑ Il existe d'autres mĂ©canismes de rĂ©sistance aux attaques Sybil dans les systĂšmes cryptoĂ©conomiques, ces derniers reposant soit sur l'identification (auquel cas on parle de « preuve d'autoritĂ© »), soit sur une quantitĂ© d'unitĂ©s internes au systĂšme (auquel cas on parle de « preuve d'enjeu »). La « preuve d'espace » constitue une variante de la preuve de travail, qui repose Ă©galement sur une Ă©nergie externe au systĂšme.

2. ↑ Dans le minage, la fonction de hachage SHA-256 est toujours appliquĂ©e deux fois, supposĂ©ment pour Ă©viter les attaques par extension de longueur. La vĂ©ritable fonction de hachage considĂ©rĂ©e est donc le double SHA-256.

3. ↑ La difficultĂ© est dĂ©finie comme diff = cible_max / cible oĂč la valeur cible maximale du rĂ©seau est :

cible_max = 0x00ffff × 256(0x1d - 3)
          = 0x00000000ffff0000000000000000000000000000000000000000000000000000

4. ↑ La formule d'ajustement de la difficultĂ© est :

nouvelle_cible = ancienne_cible × temps_rĂ©el_Ă©coulĂ© / (14 × 24 × 60 × 60)

Le temps réel écoulé est mesuré à partir des horodatages des 2016 derniers blocs, ce qui correspond à 2015 intervalles de temps. L'algorithme est donc défectueux et surestime la puissance de calcul déployée.

5. ↑ Une telle rĂ©Ă©criture de chaĂźne ne pourrait rĂ©alistiquement pas ĂȘtre faite aujourd'hui, car des points de contrĂŽle ont Ă©tĂ© introduits manuellement dans le code pour empĂȘcher une recoordination trop profonde (pratique initiĂ©e par Satoshi le 17 juillet 2010). Puisque le dernier point de contrĂŽle est le bloc 295 000 minĂ© le 9 avril 2014, la difficultĂ© est trop haute (6 119 726 089) pour pouvoir rattraper le retard pris sur la chaĂźne principale.

Il semble Ă©galement infaisable d'abaisser la difficultĂ© (en espaçant les blocs sur la branche concurrente) pour procĂ©der Ă  la mĂȘme technique par la suite : le retard pris pour rĂ©duire la difficultĂ© serait trop grand.

6. ↑ Le travail d'un bloc est le quotient du nombre d'empreintes possibles (2256) par le nombre d'empreintes satisfaisant le problùme :

travail_du_bloc = 2256 / (cible + 1)

Le travail d'une chaĂźne est la somme des travaux de tous les blocs la composant.

La tempĂȘte qui s’annonce

June 30th 2022 at 10:49
By: PhilH

Dans notre sĂ©rie de textes de rĂ©fĂ©rence, aprĂšs le Manifeste d’un Cypherpunk, voici la traduction française par philh du Manifeste DarkFi. DarkFi est un projet Ă  la fois politique et technologique, s’inscrivant dans la veine cypherpunk la plus pure. Il est animĂ© par Amir Taaki, Ivan Jelincic et Rose O’Leary.


Nous sommes en 2013. Le directeur du FBI prononce un discours intitulĂ© “Le problĂšme de la fuite dans l’obscuritĂ©â€. Il met solennellement en garde contre une menace Ă©mergente pour les forces de l’ordre. Depuis les rĂ©vĂ©lations de Snowden, la sensibilisation croissante du public Ă  la surveillance a encouragĂ© l’utilisation Ă  grande Ă©chelle des technologies de chiffrement – ce qu’il considĂšre ĂȘtre la technologie idĂ©ale pour les criminels.

Malheureusement, la lĂ©gislation est en retard par rapport Ă  la technologie, et ce dĂ©calage a permis l’apparition d’un problĂšme significatif de sĂ©curitĂ© publique. Nous l’appelons “la fuite dans l’obscuritĂ©â€ (“Going Dark”).
– James Comey, directeur du FBI

Ce discours a mis en lumiĂšre un nouveau risque : la diffusion massive du chiffrement menace de crĂ©er un environnement en ligne impĂ©nĂ©trable, que les forces de l’ordre ne pourront pas investir. Nous affirmons que ces zones d’ombre sont indispensables Ă  la rĂ©alisation d’une sociĂ©tĂ© vĂ©ritablement dĂ©mocratique. Le dĂ©veloppement rĂ©cent des DAO et de la finance dĂ©centralisĂ©e (DeFi) reprĂ©sente un pas de plus dans cette direction.

D’autres percĂ©es dans le domaine de la cryptographie, telles que les preuves Ă  divulgation nulle de connaissance (zero-knowledge proofs), ouvrent une nouvelle Ăšre de remises en cause et de bouleversements. Ce document donne un aperçu de ces avancĂ©es et prĂ©sente notre projet : DarkFi.

DarkFi n’est pas une start-up. C’est une expĂ©rience Ă©conomique dĂ©mocratique, un systĂšme d’exploitation pour la sociĂ©tĂ©.

Destruction sociale et Megamachine

La situation s’est dĂ©veloppĂ©e depuis que le discours de Comey en 2013. La logique de l’expansion permanente de l’État, accompagnĂ©e d’une Ă©mission monĂ©taire dĂ©bridĂ©e et de l’industrialisation de masse ont plongĂ© la sociĂ©tĂ© dans un Ă©tat de guerre permanent. Le pouvoir et l’appareil d’État contrĂŽlent, oppriment et surveillent la sociĂ©tĂ© tandis que la big tech nous emprisonne dans une cage numĂ©rique.

Cet Ă©tat de guerre a Ă©tĂ© appelĂ© “sociocide”. La sociĂ©tĂ© est progressivement privĂ©e de sa nature morale et politique. Le peuple se transforme en masse docile.

L’Internet devient un moyen d’extraire du profit Ă  partir de la plus inepte des activitĂ©s : cliquer sur des publicitĂ©s. Il conduit Ă  la collecte massive de donnĂ©es personnelles et Ă  l’édification d’une mĂ©ga-machine de surveillance. Il encourage la docilitĂ© et la consommation plutĂŽt qu’à une utilisation active individualisĂ©e. Il s’agit d’une architecture d’oppression basĂ©e sur le contrĂŽle de l’utilisateur.

Des intelligences artificielles sont constamment perfectionnĂ©es pour faire la guerre Ă  la rĂ©sistance et renforcer l’aliĂ©nation des personnes incarcĂ©rĂ©es dans des mĂ©gapoles gĂ©antes. Avec l’arrivĂ©e des monnaies numĂ©riques des banques centrales (CBDC) et du revenu de base universel (UBI), le pouvoir centralisĂ© cherche Ă  fermer les arĂšnes Ă©conomiques concurrentes. L’État corporatif tend Ă  monopoliser la vie Ă©conomique. L’introduction du crĂ©dit social en Chine a Ă©tĂ© une expĂ©rience instructive que les États occidentaux cherchent Ă  imiter.

Ce qui reste dans ce monde appauvri est une nouvelle et sinistre forme de fascisme et une sociĂ©tĂ© Ă©puisĂ©e qui a perdu son tissu moral et politique. Une telle sociĂ©tĂ© est incapable de s’auto-organiser ou d’agir de son propre chef. La mĂ©ga-machine produit constamment des mĂ©thodes innovantes pour extraire le pĂ©trole du sol, le poisson des ocĂ©ans et le sang de la sociĂ©tĂ©, alors mĂȘme que ces ressources s’épuisent jusqu’au point de non-retour.

Pendant 20 ans, nous avons contribuĂ© au logiciel libre. C’était un mouvement d’une vitalitĂ© et d’une crĂ©ativitĂ© incroyables, qui explorait des idĂ©es bien avant que l’industrie du logiciel propriĂ©taire n’ose y toucher. Mais ĂȘtre un dĂ©veloppeur de logiciels libres Ă  plein temps Ă©tait difficile. Nous avions beau crĂ©er Ă©normĂ©ment de valeur, nous Ă©tions pour la plupart sans ressources. Il n’y avait pas de moyen de rĂ©cupĂ©rer une partie de cette valeur que nous produisions. Cette incapacitĂ© limitait l’expansion du mouvement. De brillants concepts n’ont pu ĂȘtre rĂ©alisĂ©s et la sociĂ©tĂ© n’a pas profitĂ© de leurs bĂ©nĂ©fices potentiels.

Pourtant, le mouvement du logiciel libre disposait de dĂ©veloppeurs de premier plan et d’une communautĂ© convaincue. Mais le mouvement manquait tout simplement de ressources en raison de l’absence de modĂšle Ă©conomique.

Tokenisation

La tokenisation nous offre Ă  prĂ©sent une alternative. La monnaie programmable prĂ©sente tout un Ă©ventail de techniques permettant de dĂ©velopper l’économie des rĂ©seaux.

L’ingĂ©nierie des tokens et les DAO sont en train de briser le moule de l’ancien monde. L’ancien monde est extractif, hiĂ©rarchique et rigide. Le nouveau monde est riche, intense et crĂ©atif.

Dans le modĂšle traditionnel de l’entreprise, il y a une dichotomie consommateur-producteur. Cette distinction n’existe pas en crypto. L’accent est mis sur la communautĂ© et la richesse collective. A la diffĂ©rence du modĂšle de l’entreprise exploitant les utilisateurs Ă  des fins lucratives et monopolisant le profit, les propriĂ©taires et les producteurs constituent eux-mĂȘmes la communautĂ©.

La valeur d’un projet est directement proportionnelle Ă  sa communautĂ©. Les tokens capturent la valeur gĂ©nĂ©rĂ©e par une communautĂ© et la lui retournent. La capacitĂ© des projets Ă  stimuler l’enthousiasme et l’engagement est donc cruciale. Les communautĂ©s encouragent l’autonomie des individus par la participation et le narratif. Cela conduit Ă  son tour Ă  des transformations dĂ©mocratiques induites par la sensibilisation de l’individu aux valeurs d’autogestion et d’autodĂ©veloppement.

Cette Ă©volution sociale n’est nulle part plus apparente que dans les DAO. Les DAO sont une nouvelle forme de gouvernance qui permet aux forces dĂ©mocratiques latentes de se rassembler et de s’organiser avant que les forces du pouvoir et du capital ne puissent les dominer. Elles permettent d’explorer des modes de libĂ©ration nouveaux. Les utilisateurs deviennent des parties prenantes participant directement aux dĂ©cisions de gouvernance. Ils peuvent influer sur les objectifs de dĂ©veloppement, les caractĂ©ristiques des projets, les modes de rĂ©munĂ©ration, l’allocation des capitaux, les investissements.

La politique est fondĂ©e sur le dĂ©veloppement d’espaces publics de dĂ©libĂ©ration. C’est sous cet angle que la crypto est profondĂ©ment politique. La politique consiste Ă  prendre des dĂ©cisions concernant les intĂ©rĂȘts collectifs de la sociĂ©tĂ©, tels que le bien-ĂȘtre, la sĂ©curitĂ© et la libertĂ© des individus qui la composent. En ce sens, politique et dĂ©mocratie directe convergent.

L’ancien modĂšle technologique est anti-politique car il ĂŽte la propriĂ©tĂ© au peuple et la place entre les mains de monopoles. L’ancien modĂšle encourage fonciĂšrement la passivitĂ© et l’indiffĂ©rence, en rĂ©duisant les gens Ă  des consommateurs. C’est essentiellement ce Ă  quoi conduit la technologie moderne, depuis l’origine de la civilisation il y a 5000 ans.

L’entrĂ©e Wikipedia (en anglais) pour “civilisation” indique :

La civilisation concentre le pouvoir en Ă©tendant le contrĂŽle de l’homme sur le reste de la nature, y compris sur les autres ĂȘtres humains.

Au cours de l’histoire, la lutte entre la sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique et le systĂšme Ă©tatique de la civilisation est passĂ©e par des phases d’intensitĂ© variable. Parfois, cette lutte a Ă©clatĂ© en conflit ouvert. A d’autres moments, une paix prĂ©caire s’est installĂ©e. Le conflit s’est intensifiĂ© Ă  l’ùre moderne. La sociĂ©tĂ© est aujourd’hui confrontĂ©e Ă  des moyens de coercition automatisĂ©s, Ă  la surveillance de masse et Ă  des opĂ©rations de manipulation visant Ă  saper la libertĂ© morale et politique du peuple.

Groupes politiques autonomes

Le totalitarisme ne peut pas ĂȘtre dĂ©fait sans insurgence. La dĂ©fĂ©rence ne fait qu’enhardir les puissants. La terreur totalitaire se dĂ©chaĂźne quand l’opposition disparait et que le pouvoir en place ne la craint plus. La complaisance nourrit le totalitarisme. Pour le contrer, rĂ©sister est essentiel.

Les sociĂ©tĂ©s parallĂšles constituent des poches de libertĂ©, renforcent l’idĂ©ologie de rĂ©sistance et forment la base d’une nouvelle sociĂ©tĂ©. Elles peuvent ĂȘtre consacrĂ©es aux technologies, Ă  l’économie, Ă  l’éducation ou Ă  la culture.

Avec les DAOs et la finance dĂ©centralisĂ©e (DeFi), nous pouvons crĂ©er des nations dĂ©mocratiques oĂč cultures, ethnicitĂ©s et options politiques diverses cohabitent au sein d’une structure confĂ©dĂ©rale.

DAOs + DeFi = Groupes Politiques Autonomes

Sous la forme de groupes politiques autonomes, de nombreuses nations peuvent exister en ligne, libre de toute domination externe. Ces nations sont contrÎlées par leurs propres communautés. Les décisions proviennent de la base.

Multi-Chaines

Il y a une histoire de la monnaie qui se rĂ©sume ainsi : au dĂ©but des temps, les gens troquaient ce qu’ils avaient en trop. Tu as une pomme. Elle a une orange. Le commerce nĂ©cessite un moyen d’échange. La monnaie Ă©merge en rĂ©ponse Ă  ce besoin.

Nous avons tous entendu cette histoire. Sauf que c’est un mythe. Elle ne s’est jamais produite dans la rĂ©alitĂ©.

La MĂ©sopotamie ancienne a connu des rĂ©seaux bancaires sophistiquĂ©s bien avant que la monnaie n’existe. Ces rĂ©seaux permettaient toutes les opĂ©rations offertes par les banques modernes, telles que les prĂȘts, les dĂ©pĂŽts, l’échange de devises et le rĂ©glement des dettes. Babylone, le berceau de la civilisation humaine, Ă©tait la florissante capitale financiĂšre de la rĂ©gion et un marchĂ© actif de contrats Ă  terme. L’argent a Ă©mergĂ© de ce systĂšme de rĂ©seaux de crĂ©dit. Bordereaux de dĂ©pĂŽt et contrats Ă  terme Ă©taient Ă©changĂ©s sous la forme de jetons d’argile qui pouvaient ĂȘtre brisĂ©s. Ce n’est que plus tard, lors de l’émergence de l’empire Perse, que le systĂšme monĂ©taire bimĂ©tallique Ă  base d’or et d’argent est apparu.

La leçon de l’Histoire est la suivante : les rĂ©seaux Ă©conomiques viennent en premier. C’est le transfert de valeur au sein de rĂ©seaux qui donnent Ă  la monnaie une signification qu’elle ne possĂšde pas intrinsĂšquement. La monnaie hĂ©rite de propriĂ©tĂ©s issues des rĂ©seaux financiers dans lesquels elle est utilisĂ©e.

En 2010, le concept de monnaie saine Ă©tait au coeur de la crĂ©ation du Bitcoin. Le monde crypto s’est ensuite dĂ©veloppĂ© en produisant de nouvelles classes d’actifs. Nous avons vu d’abord de nouvelles blockchains comportant des fonctionnalitĂ©s uniques, comme Monero. Ethereum fut la premiĂšre Ă  offrir une architecture de gĂ©nĂ©ralisation des traitements, suivie par la multiplication des ERC20 (standard de tokens que chacun peut crĂ©er sur Ethereum) et l’explosion des ICO (Initial Coin Offering, mise en vente initiale de tokens). Mais la nature du monde crypto a fondamentalement changĂ©. La DeFi nous invite Ă  penser dans une perspective d’écosystĂšme, Ă  considĂ©rer des rĂ©seaux d’échange de valeur plutĂŽt que des tokens isolĂ©s.

Nous Ă©tions habituĂ©s Ă  apprĂ©hender les crypto-monnaies et leurs blockchains de façon indĂ©pendante. Ceci est Bitcoin, ceci est Monero, ceci est Ethereum. Nous raisonnions Ă  partir d’entitĂ©s atomiques et autonomes. La DeFi rend possible un autre mode de raisonnement, basĂ© sur les Ă©cosystĂšmes, les rĂ©seaux, les flux de liquiditĂ©.

Avec la DeFi, nous voyons surgir un systĂšme financier parallĂšle sophistiquĂ©. Les tokens natifs de blockchains perdent de leur prĂ©Ă©minence au profit d’instruments et de rĂ©seaux. L’ingĂ©nierie financiĂšre permet d’interconnecter ces rĂ©seaux, d’amortir la volatilitĂ© des cours et de transfĂ©rer efficacement les actifs. Il s’agit d’un environnement quasi-bancaire dĂ©diĂ© au monde crypto, qui y gagne un avantage radical : les fonctions financiĂšres sont plus puissantes et plus fondamentales que la seule monnaie.

Plus de 1% de tous les bitcoins Ă©mis Ă  ce jour sont aujourd’hui sur Ethereum et ce nombre grandit rapidement. Nous nous attendons Ă  ce que cette tendance se poursuive.

Divulgation nulle de connaissance

La crypto-anarchie consiste à utiliser la cryptographie pour créer des espaces de liberté résistant à la force coercitive exercée par les monopoles du pouvoir et du capital.

Un tel espace de libertĂ© est la semence d’une nouvelle sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique. Ces structures sociales sont rĂ©sistantes par construction au contrĂŽle d’état et au pouvoir totalitaire. Elles contrent l’atomisation sociale et promeuvent des relations librement Ă©tablies entre ceux qui chĂ©rissent la libertĂ©.

Ce sont des espaces dissimulés, utilisés par une alliance de forces démocratiques.

Le Zero-knowledge (ZK, en français “divulgation nulle de connaissance”) est une science aux applications puissantes, susceptible d’ouvrir de vastes espaces de libertĂ©.

ZK nous permet de crĂ©er des smart contracts (programmes exĂ©cutĂ©s sur une blockchain) anonymes. N’importe qui peut Ă©crire un programme anonyme fournissant une “preuve”. MĂȘme si la donnĂ©e utilisĂ©e est chiffrĂ©e, la preuve fournit une dĂ©claration Ă  propos de cette donnĂ©e, dĂ©claration qui ne peut ĂȘtre falsifiĂ©e.

Ceci crĂ©e un nouveau champ des possibles pour les applications anonymes. La technologie est mature, disponible pour ĂȘtre utilisĂ©e et appliquĂ©e.

On pourrait penser que l’utilisation de ZK dĂ©grade les performances, mais ce n’est pas le cas. Il est plus rapide de vĂ©rifier une preuve ZK que d’effectuer un calcul non-ZK pour obtenir le mĂȘme rĂ©sultat Ă  partir des donnĂ©es non chiffrĂ©es. Et quelle que soit la taille des donnĂ©es en entrĂ©e, la preuve est toujours de taille constante.

Par exemple, il est possible de comprimer une blockchain toute entiĂšre dans une preuve ZK. Au lieu de tĂ©lĂ©charger 300 Go de donnĂ©es lors de la synchronisation initiale du rĂ©seau, il suffit de tĂ©lĂ©charger une preuve de 22 Ko confirmant que l’état actuel est cohĂ©rent avec la chaine des transactions depuis le dĂ©but ! Il y a dĂ©jĂ  des projets offrant cette possibilitĂ©. Cette propriĂ©tĂ© de ZK est appelĂ©e concision.

Voici un programme tout simple :
def foo(s, x, y): if s: return x * y else: return x + y

Posons qu’Alice calcule z = foo(True, 4, 110). Pour prouver que z est calculĂ© de façon correcte, Alice donne Ă  Bob les valeurs de z, s, x, y, puis Bob exĂ©cute la fonction pour vĂ©rifier qu’il obtient le mĂȘme rĂ©sultat qu’Alice. Ce n’est pas anonyme, puisque Bob peut voir les valeurs en entrĂ©e de la fonction. A la place, Alice peut utiliser une preuve ZK qui montre que la fonction a Ă©tĂ© correctement calculĂ©e, sans rĂ©vĂ©ler les valeurs en entrĂ©e.

En utilisant cette technique, nous pouvons mettre en place des marchés financiers complÚtement furtifs : un réseau économique décentralisé et mondial, opérant de façon totalement anonyme.

ZK ouvre des possibilitĂ©s inĂ©dites aux dĂ©veloppeurs. C’est aussi une architecture computationnelle diffĂ©rent du modĂšle Von Neumann qui nous est familier. Certaines opĂ©rations sont plus adaptĂ©es, d’autres plus compliquĂ©es Ă  rĂ©aliser. Il y a encore beaucoup Ă  faire pour amĂ©liorer l’outillage autour des ZK, comme les compilateurs qui sont encore trĂšs primitifs.

Mais il s’agit du premier pas vers un nouveau modĂšle Ă©conomique basĂ© sur la technologie et non sur l’exploitation des utilisateurs.

DarkFi

DarkFi est une fondation technique multi-chaines pour les applications et les smart contracts anonymes.

Vous pouvez accéder au code ici :
github.com/darkrenaissance/darkfi

DarkFi est un environnement incluant un langage pour écrire des smart contracts à divulgation nulle de connaissance. La recherche en la matiÚre en est à ses débuts, mais nous avons déjà un testnet (réseau de test) opérationnel.

ZK dĂ©verrouille un nouvel espace de conception d’applications anonymes. Auparavant, si vous vouliez crĂ©er une application anonyme, il fallait tenter de combiner plusieurs approches cryptographiques existantes. Le rĂ©sultat pouvait s’avĂ©rer lent, ou mĂȘme impraticable. Avec ZK, nous disposons d’une approche cryptographique gĂ©nĂ©rique que tout programmeur peut utiliser pour crĂ©er des applications anonymes.

Nous pouvons créer des services anonymes : les utilisateurs interagissent avec des DAO et des marchés en présentant des preuves cryptographiques de leurs qualifications, sans pour autant révéler leur identité.

Nous avons dĂ©jĂ  un testnet connectĂ© aux rĂ©seaux Bitcoin et Solana. Nous prĂ©voyons d’y ajouter bientĂŽt Ethereum et Monero. Vous pouvez l’utiliser pour exĂ©cuter une application et envoyer des paiements.

Notre prioritĂ© est de permettre des Ă©changes anonymes de tokens et une DAO pour la gouvernance. Nous nous attellerons Ă©galement Ă  la mise en place d’outils collaboratifs et au dĂ©veloppement de notre Ă©cosystĂšme. Rejoignez-nous dans cette aventure de crĂ©ation d’un nouveau monde !

Nous recherchons des dĂ©veloppeurs politiquement engagĂ©s et nous offrons des rĂ©munĂ©rations compĂ©titives. Nous crĂ©ons un Ă©cosystĂšme oĂč de nombreux projets seront lancĂ©s et financĂ©s par DarkFi.

Un meeting pour les développeurs est organisé chaque lundi à 16:00 CET sur le channel #dev.

Nous sommes plus que des crĂ©ateurs d’outils. Nous construisons des applications et soutenons les autres Ă©quipes qui dĂ©veloppent les leurs sur DarkFi. Nous accueillons chacun dans ce voyage vers un monde nouveau.

Que l’obscuritĂ© nous dissimule

Sous le masque, il y a plus qu’un visage. Sous le masque, il y a une idĂ©e. Et les idĂ©es sont indestructibles.
— V

Chacun peut sentir qu’un Ă©vĂ©nement Ă©conomique ou politique majeur va survenir dans les annĂ©es qui viennent. Chacun est profondĂ©ment insatisfait de la domination exercĂ©e par les monopoles du pouvoir et du capital.

Quel est le prochain modÚle qui devrait résoudre cette situation ? Voici la réponse :

Nous ne devrions pas penser en termes de modĂšle ou de systĂšme. Les ĂȘtres humains ne sont pas des objets au sein d’un modĂšle mathĂ©matique. C’est ce mode de pensĂ©e qui nous a mis dans cette situation en premier lieu.

De quel mode de pensée avons-nous besoin ?

Que se passe-t-il autour de nous ? Que font les gens ? Quels problĂšmes affrontent-ils ? OĂč est le vrai, le beau et le bien ? Comment stimuler les aspects de l’humanitĂ© et de la nature que nous voulons voir croĂźtre ?

Par chance, nous disposons d’une contre-Ă©conomie agoriste, qui n’est pas une simple philosophie mais un puissant agent de changement. Exercez ce pouvoir, faites bouger les choses.

Les rĂ©gulateurs sont dĂ©jĂ  aprĂšs nous. Ils nous voient comme des gamins avec des vĂȘtements trop grands. Ils veulent nous remettre Ă  notre place, nous rĂ©duire au silence, ou nous gronder parce que nous faisons trop de bruit. Qui sont ces gens et d’oĂč viennent-ils ? Dans leurs cages dorĂ©es, ils n’auraient jamais pris le risque de parier sur Bitcoin en 2010. Pourtant, ils se considĂšrent socialement au sommet, et pensent qu’ils doivent s’assurer que les choses sont faites selon leur conception.

Le narratif crypto est aujourd’hui dominĂ© par les prĂ©occupations d’une classe privilĂ©giĂ©e : GameFi, ArtFi, SocialMediaFi – le business des cĂ©lĂ©britĂ©s et des distractions.

Mais il suffit de noter ce que les monopoles du pouvoir et du capital cherchent à contrÎler et interdire pour comprendre les facteurs clés de libération de la nation démocratique.

Ils s’apprĂȘtent Ă  rĂ©glementer ce qui fait l’essence de la crypto, comme l’envoi direct de crypto-actifs de personne Ă  personne sur la planĂšte. Ou comme la formation d’organisations auto-gouvernĂ©es. Tout ce qui menace les systĂšmes monopolistiques de capital et de pouvoir.

Le monde crypto se scindera en deux. La RegFi (Regulated Finance) sera inutilisable parce que verrouillĂ©e, sans possibilitĂ© de remettre en cause le statu quo. L’autre cĂŽtĂ© sera le DarkFi underground. Il aura des griffes et des dents.

DarkFi n’est pas un projet ni une startup. Nous sommes une communautĂ© et un mouvement.

La contre-économie nous donne des outils pour édifier des communautés libres.

La crypto-anarchie est la tactique d’emploi de la cryptographie au bĂ©nĂ©fice de la contre-Ă©conomie.

Les technologies de protection des donnĂ©es personnelles s’imposent et sont dĂ©sormais inarrĂȘtables.

Combinez tout ceci et vous obtenez : DarkFi.

L’opacitĂ© s’étend sur le monde numĂ©rique. Elle ne peut ĂȘtre stoppĂ©e, ses avantages sont trop grands. Les potentialitĂ©s latentes de l’humanitĂ© qui ont Ă©tĂ© rĂ©primĂ©es pourront enfin s’exprimer. Nous dĂ©tenons un grand pouvoir qui doit ĂȘtre utilisĂ© avec respect.

Souvenez-vous que chaque rĂ©volution technologique dans l’histoire a fait face Ă  des opposants rĂ©trogrades, cherchant Ă  faire rentrer le gĂ©nie dans sa bouteille. Ils sont toujours trainĂ©s dans le futur contre leur grĂ©, inexorablement.

Il ne s’agit pas ici de juger ou de condamner. Juste de reconnaĂźtre la rĂ©alitĂ©.

Qu’on le veuille ou non, le futur sera agoriste.

Que l’opacitĂ© s’installe.

The post La tempĂȘte qui s’annonce first appeared on Ethereum France.

L’EthCCweek 2022 vient d’ĂȘtre annoncĂ©e đŸ‡«đŸ‡·

June 28th 2022 at 12:18

Ethereum-France est heureux de faciliter l’EthCCweek pour la quatriĂšme annĂ©e consĂ©cutive.

L’EthCCweek 2022 est une semaine d’évĂ©nements, de hackathons, d’apĂ©ros, de meetups, de confĂ©rences et de fĂȘtes autour d’EthCC[5], organisĂ©e par les membres de la communautĂ© Ethereum au sens large.

EthCCweek 2022 aura lieu du 18 au 24 juillet 2022 Ă  Paris đŸ’™đŸ€â€

Announcing: the EthCCweek 2022 đŸ‡«đŸ‡·@EthCCweek is a community-led week of events around @EthCC, happening on July, 18–24th 2022 https://t.co/A6Rz6hvAaM

— Nathan Sexer | nethan.eth (@NathanSexer) June 28, 2022


EthCCweek 2022

Aprùs la Community Blockchain Week (2019), la France Blockchain Week (2020) et l’EthCC Week 2021, Ethereum-France donne à nouveau le coup d’envoi de cette initiative communautaire : EthCCweek 2022.

Tout le monde est invitĂ© Ă  postuler et Ă  accueillir des Ă©vĂ©nements autour de l’EthCC
➡https://ethccweek.fr/

đŸ’™đŸ€â€

Rappel : bien que nous ayons doublĂ© notre capacitĂ© d’accueil depuis l’annĂ©e derniĂšre, EthCC[5] affiche complet
 mais toutes les confĂ©rences EthCC seront diffusĂ©es en livestreaming (sur le site ethcc.io ainsi que sur notre chaine Youtube) !

Plus d’informations pratiques sur EthCC dans ce blogpost.

EthCCweek donnera la possibilitĂ© Ă  tout le monde d’accueillir et de participer Ă  de nombreux Ă©vĂ©nements autour d’EthCC et rencontrer tous ceux qui viennent pour l’occasion.

Inscrivez votre Ă©vĂ©nement ✍

Tout le monde peut organiser un Ă©vĂ©nement pendant l’EthCCweek.

Pour figurer sur le site de l’EthCCweek, remplissez ce formulaire : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSeNg-Y_F0UxQV80RkUxRGlCEXMbz54yBguWyzBTB7Szt0ppqQ/viewform .

ÉvĂ©nements de l’EthCCweek

Plus de 30 Ă©vĂ©nements ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© enregistrĂ©s sur le site de l’EthCCweek !

OrganisĂ©s par des Ă©quipes telles que Ledger, Starknet, Celo, Maker, Aave, Rekt, DeversiFi et les Ă©quipes de l’Avenir de la France Stake Capital, Aleph.im, Atlendis, Morpho, Paladin, ADAN, Angle, APWine, Jarvis, Mangrove, ParaSwap, Sismo, Synaps
 đŸ‡«đŸ‡·

Restrictions du COVID

Nous vous invitons Ă  suivre les mesures officielles du gouvernement français, qui varient selon le pays d’oĂč vous venez : https://www.diplomatie.gouv.fr/en/coming-to-france/coronavirus-advice-for-foreign-nationals-in-france/.

Les conditions se sont améliorées et les voyages ont été facilités pour les voyageurs entiÚrement vaccinés.
Veillez à suivre les protocoles et à adopter un comportement adapté.


Assurez-vous de vous inscrire à tous ces événements et rejoignez-nous sur Twitter et Telegram pour rester informés !

On se voit Ă  Paris

đŸ’™đŸ€â€

The post L’EthCCweek 2022 vient d’ĂȘtre annoncĂ©e đŸ‡«đŸ‡· first appeared on Ethereum France.

62Ăšme Repas, Ă  NeuchĂątel le 24 juin

June 26th 2022 at 17:07

Un fork ? Oui mais amical avaient dit nos amis suisses, qui ont fait de ce 62Ăšme repas le « premier banquet du Coin » ! On savait dĂ©jĂ  que les repas en Belgique (Ă  Soignies en novembre dernier) en Suisse (Ă  NeuchĂątel  dĂ©jĂ  il y a quatre ans) suscitaient autant d’enthousiasme que ceux de Paris. Mais ce 24 juin, avec 150 convives, nous avons, au Vio du bord du lac, vĂ©cu un record absolu et un moment aussi exubĂ©rant que la mĂ©tĂ©o Ă©tait menaçante et le cours dĂ©pitant !

Plusieurs Ă©lus communaux ou du Canton, des universitaires, juristes, banquiers (oui!), dĂ©veloppeurs, entrepreneurs ou Ă©tudiants neuchĂątellois, vaudois ou genevois. Mais aussi plus d’une quarantaine d’amis venus de France, auxquels on en ajoutera quelques-uns de Belgique, sans compter ceux qui venaient d’Allemagne, d’Irlande ou
 des Açores !

L’évĂ©nement s’intĂ©grait Ă  la journĂ©e Paradigme organisĂ©e avec l’UniversitĂ© (Master d’Innovation) et les autoritĂ©s locales.

Le repas Ă©tait ainsi prĂ©cĂ©dĂ© de rencontres diverses  Ă  la Chambre de Commerce et suivi de confĂ©rences Ă  l’UniversitĂ©.

C’est pour les Français toujours une joie (et hĂ©las une surprise) de voir combien de tels contacts sont plus aisĂ©s Ă  NeuchĂątel qu’à Paris.

Ajoutons (car le bitcoineur n’est pas un anarchiste ingrat) que les autoritĂ©s municipales, dont la conseillère communale Violaine Blétry-de-Montmollin fort applaudie pour ses paroles de bienvenue, offraient aussi l’apĂ©ritif et que tout le monde a fait honneur au chasselas et au pinot des Caves de la Ville de NeuchĂątel !

Les conversations, sur la vingtaine de tables, ont Ă©tĂ© trop nombreuses pour pouvoir ĂȘtre seulement Ă©voquĂ©es de façon rĂ©sumĂ©e.

La rage des Ă©lĂ©ments s’étant calmĂ©e, on a pu gagner au sec l’UniversitĂ© voisine pour s’instruire un peu, avec deux confĂ©rences : au choix Les usages non monĂ©taires de Bitcoin, par le toujours maximaliste Gilles Cadignan, ou PrĂ©sentation du protocole RGB (en anglais) par Maxim Orlovsky et Olga Ukolova, fondateurs de la LNP/BP Standards Association. À noter que les deux confĂ©rences Ă©taient introduites et suivies par des membres du Conseil d’Etat de NeuchĂątel, la premiĂšre par Mme Crystel Graf, en charge du Département de la formation, de la numérisation et des sports et la seconde par M. Alain Ribaux, en charge du Département de l’économie, de la sécurité et de la culture.

Les confĂ©rences furent suivies d’un vin d’honneur offert par l’État de NeuchĂątel, avec la participation du Cercle du Coin pour les amuse-bouche.

Retour au bord du lac le soir pour voir la nuit tomber trĂšs lentement, au-delĂ  de l’heure verte sur cette magnifique journĂ©e d’amitiĂ©, de rencontres et d’échanges.

La presse locale a par ailleurs rendu compte trĂšs positivement de l’ensemble de l’évĂ©nement, que ce soit Le Temps, Heidi, ArcInfo ou la RTN.

Cet article 62Ăšme Repas, Ă  NeuchĂątel le 24 juin est issue du site Le Coin Coin.

Ethereum 2.0: Ropsten PoS, la fusion est en cours đŸŒ

June 9th 2022 at 17:46

Le réseau de test Ropsten vient de fusionner : il fonctionne dorénavant en Proof-of-Stake (PoS)

C’est une Ă©tape clef de la transition d’Ethereum, dont le mainnet fonctionne actuellement en Proof of Work (PoW), vers le Proof of Stake (PoS).

Un point rapide sur l’état actuel d’Ethereum, le merge Ropsten et les Ă©tapes restantes pour le passage d’Ethereum en PoS 👇

NB: nous ne devons plus parler d’Ethereum 2.0 depuis « le grand renommage« . Il n’y a et n’y aura qu’un seul Ethereum et qu’un seul token ETH. Afin de maximiser la clartĂ©, nous devrions parler uniquement de fusion des couches d’execution (actuellement eth1) et de consensus (actuellement eth2).
Ce terme persiste malgré tout pour des raisons historiques de vulgarisation.

État actuel d’Ethereum

  • Ethereum fonctionne actuellement en PoW. Ethereum aujourd’hui, c’est une couche d’exĂ©cution (aussi appelĂ©e EL pour « Execution layer ») + l’état historique de la blockchain. 
  • SĂ©paration de la couche consensus: (CL pour « Consensus Layer ») en Proof of Stake, avec la Beacon chain. En fonctionnement depuis fin 2020. ✅
  • La « Shadow fork » mainnet dĂ©but avril et les tests clients ont Ă©tĂ© effectuĂ©s avec succĂšs. ✅
  • Passage des Testnets en Proof of Stake:
    • Tests des implĂ©mentations clients rĂ©ussis sur des « shadow forks » de testnets (souvent des forks de Goerli) limitĂ©s dans le temps avec par exemple la fork « Kiln ». Chaque fork est accompagnĂ© de sa propre beacon chain, vouĂ©e Ă  disparaĂźtre.
    • La « Beacon chain » Ropsten a Ă©tĂ© lancĂ©e le 30 Mai.
    • La couche de consensus doit se mettre Ă  jour pour suivre les nouvelles rĂšgles d’Ethereum 2.0 : la mise Ă  jour Bellatrix sur Ropsten a Ă©tĂ© effectuĂ©e le 2 Juin 2022.
    • La couche d’exĂ©cution doit Ă©galement se mettre Ă  jour. La “Terminal Total Difficulty” (TTD) est dĂ©terminĂ©e dans cette Ă©tape.
    • Ropsten a fusionnĂ© ✅ (lire le rĂ©sumĂ©)

A Venir: la fusion

  • Passage des Testnets en Proof of Stake:
    • Testnet Goerli ⏳
    • Testnet Sepolia ⏳
  • DĂ©termination du “slotheight” pour la mise Ă  jour Bellatrix de la Beacon Chain (CL)
  • DĂ©termination de la TTD (via le “All Core Dev Call”) pour la transition mainnet
    • Les core devs dĂ©terminent ici un TTD afin de dĂ©clencher la transition Ă  un moment donnĂ©.
    • On choisit un TTD plutĂŽt qu’un numĂ©ro de Block afin de limiter le potentiel d’attaque. Lors de la fusion des chaĂźnes, le hashrate rĂ©duira significativement ce qui pourrait permettre Ă  un acteur mal intentionnĂ© de forker la chain PoW et produire des blocs en amont du premier bloc en PoS ce qui affecterait le timing et la sĂ©curitĂ© de la fusion (source: https://eips.ethereum.org/EIPS/eip-3675#terminal-total-difficulty-vs-block-number)
    • Pour rappel: la difficultĂ© influence le «hashrate » nĂ©cessaire afin que les mineurs trouvent les blocs
  • Mises Ă  jour des clients qui rendra le merge possible
    • Bellatrix (CL)
    • Paris (EL)
  • PrĂ©-activation des clients CL & EL 
  • Compte a rebours des TTD
  • FinalitĂ© atteinte aprĂšs 2 epochs (≈12.8min)

On estime que la fusion d’Ethereum mainnet et son passage en PoS aura lieu d’ici la fin de l’étĂ©, courant Juillet-AoĂ»t. On estime aussi qu’Ethereum en PoS consommera 99.5% moins d’énergie qu’en PoW.

D’ici la fin de l’annĂ©e, les testnets Kiln, Rinkeby et Ropsten s’arrĂȘteront.
Post-merge, seuls les testnets Goerli et Sepolia seront maintenus.


Rejoignez Ethereum-France ⬇

The post Ethereum 2.0: Ropsten PoS, la fusion est en cours đŸŒ first appeared on Ethereum France.

61Ăšme Repas du Coin, Ă  Bordeaux le 16 mai 2022

May 16th 2022 at 18:46

MalgrĂ© l’orage de la veille, qui avait fait craindre le pire, les cieux Ă©taient raisonnablement clĂ©ments pour accueillir Ă  la Cote de BƓuf du Vieux Bordeaux  les 26 convives venus de Bordeaux mais aussi de Toulouse, Paris, Metz et Luxembourg.

Repas de gros temps de toute façon, oĂč les soucis mĂ©tĂ©o Ă©taient les moindres de ceux qui agitaient les conversations, mĂȘme si, contrairement Ă  ce que croit (voire demande lors d’appels tĂ©lĂ©phoniques incongrus) une certaine presse, la communautĂ© n’a souffert ni de grand plongeon ni de grande dĂ©pression. Plusieurs convives tĂ©moignaient au contraire d’un intĂ©rĂȘt marquĂ©, chez de nouveaux publics (notamment des professions libĂ©rales) pour des cryptomonnaies pourtant rĂ©guliĂšrement portĂ©es en terre !

L’effondrement de Terra a bien sĂ»r Ă©tĂ© commentĂ© Ă  chaque table, tant par ses aspects de marchĂ©, spectaculaires, que pour ses raisons profondes. Ceci marque-t-il la fin d’une illusion des stable coins ? Les maximalistes Ă©taient accusĂ©s de s’en rĂ©jouir, comme de la remontĂ©e de la dominance du Bitcoin. On n’a pu Ă©viter de se demander quelle Ă©tait « la » valeur refuge, la crise actuelle dĂ©molissant quelque peu l’argument dit SoV, tout en mettant Ă  mal l’argument stable.

Quel est le prochain Ponzi promis Ă  la chute se demandait-on ? La rĂ©gulation (utile lĂ  et seulement lĂ  oĂč il y a promesse ?) risque, de l’avis de presque tous, de revenir en force


La politique politicienne reste un sujet marginal dans les « repas du Coin » et le mince suspens quant au nom du prochain locataire de Matignon intĂ©ressait bien moins que les offensives actuelles de certains euro-dĂ©putĂ©.e.s, les craintes quant Ă  l’arrivĂ©e de nouveaux parlementaires au Palais-Bourbon, et le dĂ©part de celui-ci de Pierre Person, personnalitĂ© dont l’action a Ă©tĂ© largement apprĂ©ciĂ©e.

En revanche comme toujours la philosophie politique a Ă©tĂ© un des sujets abordĂ©s. Le projet Bitcoin en lui-mĂȘme porte un poids politique et Ă©conomique (au sens de l’organisation de la politique monĂ©taire, hardcodĂ©e dans son protocole et bien connue de tous) quand bien les convives eussent exprimĂ© beaucoup de sensibilitĂ©s diffĂ©rentes. Ainsi on se posera toujours la question de ce qu’est l’anarchie, la propriĂ©tĂ©, la police et la constitution.

Ce repas fut aussi « bordelais » par la prĂ©sence de plusieurs reprĂ©sentants d’un monde du vin curieux des NFT ou dĂ©jĂ  actif sur ce thĂšme. Enfin, on a aussi Ă©voquĂ© l’or, modĂšle assumĂ© ou non selon les bitcoineurs, et dont le marchĂ© offre de belles similitudes et quelques points de passage.

De grands Ă©vĂ©nements, quoi qu’il en soit du marchĂ©, sont dĂ©jĂ  annoncĂ©s : le 62Ăšme repas, Ă  NeuchĂątel, au cours d’une journĂ©e entiĂšre intitulĂ©e Le Paradigme Bitcoin (24 juin) et le dĂ©sormais incontournable Surfin’ Bitcoin les 25, 26 et 27aoĂ»t Ă  Biarritz. La vie continue!

Cet article 61Ăšme Repas du Coin, Ă  Bordeaux le 16 mai 2022 est issue du site Le Coin Coin.

Le trading social, qu’est-ce que c’est ?

May 7th 2022 at 07:00

Temps de lecture : 4 minutes Le trading social, qu’est-ce que c’est ? Le trading social fait partie des investissements en ligne les plus en vogue actuellement. Il est pratiquĂ© par des millions de personnes dans le monde qui souhaitent en faire un tremplin pour leur indĂ©pendance financiĂšre. De nouvelles pratiques Ă©mergent rĂ©guliĂšrement dans l’univers de la bourse ou du Bitcoin. [
]

L’article Le trading social, qu’est-ce que c’est ? est apparu en premier sur Cryptogains.fr.

Ethereum France au P2P Festival

April 27th 2022 at 10:30
By: PhilH
Ethereum France et technologies ZK au P2P Festival 2022

Le P2P Festival a lieu du 27 au 31 Avril Ă  Ground Control Ă  Paris.

Lors de la premiÚre édition du festival en 2019, de nombreux membres de la communauté Ethereum en France avaient assisté ou participé en présentant leurs projets.

Cette annĂ©e, l’association Ethereum France est un partenaire actif du festival, puisque nous animons sa soirĂ©e d’ouverture, le 27 avril, sur le thĂšme des technologies Zero Knowledge (preuves Ă  divulgation nulle de connaissance).

Nous y accueillerons Starkware, Sismo et Consensys, Ă  partir de 18h :

  • Leo Sayous, CTO de Sismo, prĂ©sentera Tornado Cash, en tant qu’exemple d’application d’utilisant le ZK Ă  grande Ă©chelle.
  • Olivier BĂ©gassat de Consensys proposera une prĂ©sentation de zk-EVM.
  • Enfin, Henri Lieutaud de Starkware dĂ©crira l’état de l’art des ZK et des ZK rollups.

En complĂ©ment, le One Arm Crypto Bandit Machine de Distributed Gallery sera exposĂ©e et vous proposera une approche sensible et ludique de la gĂ©nĂ©ration de clĂ©s privĂ©es sur Ethereum — et la possibilitĂ© trĂšs trĂšs trĂšs improbable de voler les actifs de quelqu’un via une collision de clĂ©s !

Jeudi 28, la soirĂ©e sera consacrĂ©e Ă  Bitcoin, avec un talk d’Alexandre Vinot de WiseMining, une prĂ©sentation sur la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es dont Bitcoin peut procurer, avec Gilles Cadignan de Woleet, et une discussion des questions Ă©nergĂ©tiques du Bitcoin et de leur verdissement, avec Pierre Noizat.

Vendredi 29, l’aprĂšs-midi sera consacrĂ©e Ă  IPFS avec le fondateur de Protocol Labs, Juan Benet, et les Ă©quipes de Berty. De nombreux workshops pratiques auront lieu en parallĂšle, sur des sujets trĂšs divers : les messages p2p sur Dogecoin, l’utilisation d’arbres de Merkle pour l’authentification des smart contracts, l’utilisation d’Aleph.im, du protocole P2P Fluence ou des solutions de dĂ©ploiement de Starton.

En début de soirée, une série de talks abordera le thÚme de la décentralisation des organisations, avec Louis Giraux (Twoplus), Romain Figuereo (Paladin), Laszlo Szabo (Skillz), et Vladimir Oustinov (Jericho).

Le samedi 30 avril, le hackathon dĂ©butera et durera tout le weekend. Pour s’inscrire, c’est ici : https://www.p2p.paris/hackathon

En parallĂšle, un grand nombre de talks et de workshops seront offerts tout le weekend Ă  Ground Control.

Citons notamment des talks sur libp2p, IPFS, Berty protocol, Gossipsub. Les talks du dimanche aprĂšs-midi traiteront d’infrastructure dĂ©centralisĂ©e, avec notamment Zdeadex de Stake Lab sur Cosmos, d’identitĂ© dĂ©centralisĂ©e (FX Thoorens) et de l’histoire de l’humanitĂ© et des protocoles dĂ©centralisĂ©s (Adli Takkal Bataille), pour se conclure avec une perspective sur la cryptographie post-quantique, avec JP Aumasson.

Le P2P festival est gratuit et fait la place belle aux rencontres et échanges informels, encouragés par le cadre du tiers-lieu Ground Control.

The post Ethereum France au P2P Festival first appeared on Ethereum France.

Cryptoéconomie : les principes de Bitcoin expliqués par Eric Voskuil

April 26th 2022 at 09:30

Cryptoéconomie : Principes fondamentaux de Bitcoin est un ouvrage crucial pour comprendre Bitcoin. Il s'agit d'une collection d'essais qui abordent des thÚmes aussi divers que la sécurité, le minage, le commerce, la monnaie, la production, la valeur, le passage à l'échelle, et qui tordent le cou à un certain nombre d'idées irrationnelles qu'on peut se faire de Bitcoin. Le tout forme un ensemble cohérent amenant à une meilleure appréhension des aspects économiques de Bitcoin.

Ce livre a été écrit par Eric Voskuil, le développeur en chef de libbitcoin, une bibliothÚque logicielle alternative à Bitcoin Core. Eric possÚde à la fois une expertise pointue du fonctionnement de Bitcoin et une connaissance de l'école autrichienne d'économie. Cela lui a permis d'écrire des essais d'une précision redoutable, qu'il a ensuite regroupés au sein de Cryptoéconomie.

J'ai tellement apprécié la justesse et la qualité de cet ouvrage que j'ai décidé d'en réaliser la traduction en 2021. Celle-ci est désormais disponible en format papier et en format numérique.

 

La cryptoéconomie et Bitcoin

La cryptoéconomie est un domaine d'étude interdisciplinaire, émergent et expérimental, qui s'appuie sur des idées issues de la cryptographie, de l'économie, de la théorie des jeux et des réseaux distribués. Ce domaine s'applique aux systÚmes sécurisés grùce aux incitations créées au travers de la circulation d'un jeton numérique.

Le terme « cryptoeconomics » a été créé par Vitalik Buterin en 2014 dans le contexte de la conception d'Ethereum, dans le but de fournir un cadre théorique pour l'étude des mécanismes de consensus par preuve d'enjeu. Il a esquissé les principes sous-jacents de cette discipline le 3 octobre 2014 lors d'un meet-up en parlant notamment de « protocoles cryptoéconomiques ». Le concept a été ensuite repris en janvier 2015 par Vlad Zamfir dans une présentation réalisée au cours de la conférence Cryptoeconomicon.

Eric Voskuil a repris le terme pour l'appliquer à Bitcoin. Bitcoin est en effet le premier systÚme cryptoéconomique viable : il contient des briques cryptographiques (signatures numériques, fonctions de hachage, arbres de Merkle) qui sont assemblées de maniÚre à former un systÚme dont la sécurité repose sur les incitations économiques des individus y participant. L'analyse cryptoéconomique permet  par conséquent de décrire ce qui fait que Bitcoin parvient à exister en dépit de sa relation conflictuelle avec l'autorité.

Pour Eric Voskuil, Bitcoin se fonde sur trois grands principes, qu'il appelle les « principes cryptodynamiques » (p. 31) :

  • Le partage des risques. Le systĂšme doit reposer sur un ensemble de pairs sur un rĂ©seau ouvert, plutĂŽt que sur des autoritĂ©s dĂ©signĂ©es qui formeraient des points de dĂ©faillance exposĂ©s aux attaques. La nature  de la sĂ©curitĂ© provient en effet des « gens qui s'exposent Ă  des risques personnels » et le but de la dĂ©centralisation est de « [rĂ©partir] les risques entre les individus qui forment la sĂ©curitĂ© du systĂšme » (pp. 63-64).
  • La dissipation de l'Ă©nergie. Le consensus sur les transactions doit reposer sur la preuve de travail, c'est-Ă -dire sur une consommation d'Ă©nergie extĂ©rieure au systĂšme : « la sĂ©curitĂ© des confirmations requiert une autoritĂ© pour sĂ©lectionner les transactions, [qui est pĂ©riodiquement confiĂ©e] au mineur qui produit la plus grande preuve de travail » (p. 169).
  • La rĂ©gulation du pouvoir. Le systĂšme doit intĂ©grer un modĂšle de frais de transaction pour garantir une rĂ©sistance Ă  la censure efficace. Cette rĂ©sistance est en effet « une consĂ©quence des frais de transaction », ceux-ci servant (en cas de censure active) Ă  faire ne sorte que « la puissance de hachage [...] des non-censeurs outrepasse celle du censeur » (p. 24).

Ce sont ces trois principes servent à définir Bitcoin dans l'ouvrage. Les analyses présentes s'appliquent ainsi non seulement à Bitcoin-BTC, mais aussi à toutes les variantes de ce dernier comme Litecoin.

 

Le modÚle de sécurité

Bitcoin est un concept de monnaie rĂ©sistante Ă  l'inflation et rĂ©sistante Ă  la censure. Sa proposition de valeur est en effet de « [retirer] Ă  l'État son contrĂŽle sur l'offre monĂ©taire et sur la censure des transactions ». La quantitĂ© d'unitĂ©s en circulation est dĂ©terminĂ©e par le protocole et chaque individu peut « transfĂ©rer de la monnaie Ă  n'importe quelle personne, en tout lieu et Ă  tout moment, sans avoir besoin de l'autorisation d’un tiers » (p. 69).

Bitcoin est ainsi une « monnaie du marchĂ© noir ». Par consĂ©quent, il doit ĂȘtre protĂ©gĂ© contre les attaques Ă©tatiques, d'oĂč dĂ©coule son modĂšle de sĂ©curitĂ©. « Son architecture de sĂ©curitĂ© suppose nĂ©cessairement qu'il fonctionne sans autorisation de l'État. » (p. 46)

Dans le modÚle décrit par Eric Voskuil, la sécurité repose sur un marché des confirmations ayant lieu entre deux catégories d'acteurs : les mineurs, qui déploient leur puissance de calcul pour confirmer les transactions ; et les commerçants, qui acceptent l'unité de compte en échange de biens et services (autres devises comprises). Dans ce marché, les commerçants achÚtent des confirmations aux mineurs par le biais de frais qu'ils paient au moment de la réception (par le biais d'une remise) ou lors de l'envoi ultérieur des fonds : « les commerçants achÚtent des services miniers conformes à leurs rÚgles moyennant des frais satisfaisants » (p. 98). Les mineurs sont également récompensés temporairement par la distribution initiale des unités qui est réduite de moitié tous les 4 ans, mais cela n'entre pas en compte dans le modÚle final.

Cryptoéconomie Eric Voskuil marché des frais

L'une des réflexions brillantes d'Eric Voskuil a été de remarquer que les deux groupes d'acteurs interviennent dans le modÚle de sécurité. Ils protÚgent chacun un aspect fondamental de Bitcoin :

  • Les commerçants dĂ©terminent le protocole et peuvent de ce fait lutter contre l'inflation monĂ©taire en acceptant la version dĂ©flationniste de Bitcoin. Ils exercent directement ce pouvoir par l'intermĂ©diaire de leurs nƓuds connectĂ©s au rĂ©seau.
  • Les mineurs sĂ©lectionnent les transactions et peuvent de ce fait lutter contre la censure des transactions en acceptant de confirmer tous les transferts valides et payant suffisamment de frais. Ils exercent directement ce pouvoir par l'intermĂ©diaire de leurs mines.

Ces deux rÎles sont essentielles à la sécurité du systÚme. Il ne peut pas y avoir de résistance à l'inflation sans moyen d'échapper à la sélection arbitraire des transactions ; et, à l'inverse, il ne peut pas y avoir de résistance à la censure sans un protocole stable.

Dans les deux cas, la sĂ©curitĂ© peut ĂȘtre exprimĂ©e comme le produit de trois facteurs (pp. 59-62) :

  • L'activitĂ© : le total des recettes reçues (commerçants) ou le total de la puissance de calcul dĂ©ployĂ©e (mineurs) ;
  • La distribution : l'inverse de la variation d'activitĂ© entre les acteurs individuels (commerçants ou mineurs) ;
  • La participation : la fraction de l'humanitĂ© impliquĂ©e dans l'activitĂ© (commerce ou minage).

Par conséquent, la sécurité ne se résume pas simplement au taux de hachage.

Aujourd'hui, Ă  cause des pressions centralisatrices naturelles, la sĂ©curitĂ© de Bitcoin est loin d'ĂȘtre optimale. La distribution est en effet rĂ©duite : les mineurs se rassemblent en coopĂ©ratives de minage Ă  cause des « pressions de regroupement » comme la variance, la proximitĂ©, etc. (p. 125) et les commerçants ont tendance Ă  utiliser des services tiers Ă  cause des « pressions de centralisation » liĂ©es Ă  l'acceptation de la monnaie (p. 26). Les plateformes d'Ă©change sont la quintessence de cette centralisation : la plupart des gens qui souhaitent acheter du bitcoin pour spĂ©culer sur sa valeur future le font en passant par une place de marchĂ© centralisĂ©e, non pas en Ă©changeant de pair Ă  pair, ce qui fait que l'Ă©conomie (basĂ©e Ă  90 % sur la spĂ©culation) est aujourd'hui trĂšs vulnĂ©rable.

Bitcoin n'est donc actuellement « pas bien préparé aux attaques » (pp. 67-68). Cela met en lumiÚre un paradoxe, le « paradoxe du niveau de menace » : la sécurité de Bitcoin est peu élevée lorsque la menace est faible et augmente à mesure que la menace devient plus forte, chose à quoi nous devrons nous attendre dans les années à venir.

 

Bitcoin et l'Ă©cole autrichienne d'Ă©conomie

Au-delà de sa compréhension de Bitcoin, Eric Voskuil nous partage son analyse de la monnaie, qu'il a hérité de l'école autrichienne d'économie, et en particulier de Ludwig von Mises et Murray Rothbard qu'il a lus minutieusement. Les thÚmes abordés dans le livre sont en effet des thÚmes chers à ce courant de pensée économique, comme la conception subjective de la valeur, la préférence temporelle ou la nature monétaire de l'inflation.

Mais Eric Voskuil ne s'arrĂȘte pas lĂ  : il vient apporter un certain nombre de contributions Ă  cette Ă©cole d'Ă©conomie rationnelle, notamment en ce qui concerne le bitcoin. Ce dernier constitue en effet un objet Ă©conomique novateur et vient perturber les conceptions que pouvaient se faire les autrichiens de la monnaie avant 2008.

D'une part, le bitcoin est essentiellement une monnaie fiduciaire : il est dĂ©pourvu de valeur d'usage, si on exclut l'utilisation (accessoire) de l'horodatage de documents. Il « n'a d'utilitĂ© en tant que monnaie que dans la mesure oĂč des personnes sont disposĂ©es Ă  commercer avec », et se base par consĂ©quent sur l'accord entre les commerçants qui l'acceptent.

Pour la premiÚre fois de l'histoire, il s'agit d'une monnaie fiduciaire qui a réussi à se développer sans intervention étatique, chose considérée impossible auparavant par les autrichiens (pour qui la monnaie doit provenir d'une marchandise possédant une valeur d'usage) ainsi que par les partisans de la théorie monétaire moderne (pour qui la valeur d'une monnaie découle des impÎts dont elle permet de s'acquitter).

En particulier, le bitcoin constitue un contre-exemple flagrant au thĂ©orĂšme de rĂ©gression de Ludwig von Mises, selon lequel « nul bien ne peut ĂȘtre employĂ© comme instrument d’échange si, au moment oĂč l’on a commencĂ© Ă  s’en servir comme tel, il n’avait pas une valeur d’échange en raison d’autres emplois » (L'action humaine, 1949) : il a acquis une valeur sans valeur d'usage initiale, par la valorisation subjective des acteurs qui ont contribuĂ© Ă  son dĂ©veloppement Ă©conomique. Certains Ă©conomistes ont tentĂ© d'interprĂ©ter le thĂ©orĂšme pour faire en sorte que le bitcoin en satisfasse les prĂ©misses, mais comme le fait brillamment remarquer Eric Voskuil, cela « rend le thĂ©orĂšme tautologique » puisque « tout ce que les gens considĂšrent comme de la monnaie peut [alors] ĂȘtre une monnaie » (p. 266).

Ainsi, comme l'Ă©crit Eric Voskuil :

« Le bitcoin, en tant que monnaie fiduciaire (c'est-Ă -dire sans valeur d'usage) dĂ©pourvue du soutien de l'État, a finalement mis en Ă©vidence les erreurs logiques du mĂ©tallisme, qui a tentĂ© de dĂ©montrer la nĂ©cessitĂ© de la valeur d'usage pour la monnaie, et du chartalisme, qui a tentĂ© de dĂ©montrer la nĂ©cessitĂ© du soutien de l'État pour la monnaie fiduciaire. » (pp. 282-283)

D'autre part, le bitcoin diffĂšre aussi par sa stabilitĂ© monĂ©taire, c'est-Ă -dire « la relation d'amortissement entre la demande de monnaie et son offre ». Contrairement aux monnaies-marchandises comme l'or et aux monnaies de monopole comme le dollar, le bitcoin possĂšde une politique monĂ©taire prĂ©dĂ©terminĂ©e et a vocation a devenir une monnaie Ă  offre fixe. On ne peut pas « en produire plus lorsque le prix est censĂ© ĂȘtre supĂ©rieur ou Ă©gal au coĂ»t de production (coĂ»t du capital inclus) » (p. 303). À terme, il n'y a par consĂ©quent pas d'offre supplĂ©mentaire pour compenser une hausse de son pouvoir d'achat.

Bitcoin constitue ainsi un systÚme de monnaie singulier, et on pourrait croire que « la thésaurisation de bitcoin garantit un profit perpétuel » (p. 293), ce qui rendrait le bitcoin intrinsÚquement instable. Néanmoins, cela est compensé par l'absence de scalabilité du systÚme. Puisque la capacité transactionnelle est nécessairement limitée (comme le montre le Principe de scalabilité, p. 312), le systÚme exige le paiement de frais d'utilisation qui excluent certaines plages de valeurs pour le transfert : les utilisateurs évitent en effet de payer des frais élevés pour des transferts de petites sommes et préfÚrent recourir à des monnaies de substitution plus ou moins similaires.

De ce fait, si la demande pour le bitcoin (et a fortiori son prix de change en dollars) s'accroĂźt, les frais augmentent, ce qui a pour effet de rĂ©duire cette demande. Ainsi, « la stabilitĂ© rĂ©sulte [...] de la limitation directe de la demande, au lieu de s'appuyer sur une augmentation de l'offre pour ce faire ». Quant Ă  savoir oĂč cette stabilitĂ© se trouve, l'avenir nous le dira.

 

Cryptoéconomie : Principes fondamentaux de Bitcoin

CryptoĂ©conomie : Principes fondamentaux de Bitcoin est donc un ouvrage essentiel pour comprendre Bitcoin. Eric Voskuil y dresse un systĂšme thĂ©orique et rationnel cohĂ©rent pour comprendre les principes de Bitcoin et rĂ©futer les idĂ©es fausses qui circulent Ă  son sujet. Si vous ĂȘtes passionnĂ©s de Bitcoin, je vous recommande chaudement sa lecture Ă  tĂȘte reposĂ©e !

Vous pouvez vous procurer cette traduction sur Amazon en Ă©dition papier ou en format Kindle.

Cryptoéconomie principes fondamentaux de Bitcoin couverture

Merci à Pierre Schweitzer pour sa relecture des sujets économiques et à Jurraca pour sa participation sur le dépÎt.

60Ăšme Repas du Coin, Ă  Paris le 13 avril 2022

April 13th 2022 at 18:35

Ce 60Ăšme repas a rĂ©uni  50 convives, venus pour certains (en train, pas en jet) de Suisse, de Belgique ou du Luxembourg pour se retrouver au Zango entre les Halles et la rue Montorgueil. La dimension « francophone » est toujours dans l’ADN de ces rencontres. D’autres convives venaient de Bordeaux, de Tours, de Metz ou de Lyon.

Au dĂ©but du repas, avant de rappeler les fameuses trois rĂšgles de ces repas Ă  l’intention du tiers des participants qui dĂ©couvraient l’évĂ©nement, Jacques Favier a d’abord saluĂ© Pierre Person, « non seulement par considĂ©ration pour la reprĂ©sentation nationale mais parce que c’est un ami prĂ©cieux de notre communautĂ©, et parce que cela me permet de dire clairement qu’il y a, pour nous, un point politique et institutionnel qu’on ne peut traiter par le troll et qu’on doit entretenir de façon rĂ©flĂ©chie des relations claires et responsables, sans faiblesse mais sans outrance » et il a Ă©galement saluĂ© la prĂ©sence de Faustine Fleuret, prĂ©sidente de l’ADAN  dont l’association ne poursuit pas exactement les mĂȘmes buts que le Cercle et suit parfois d’autres chemins :  « mieux vaut voir cela comme une occasion de se complĂ©ter ».

Au-delĂ  des pĂ©ripĂ©ties politiques de l’entre-deux tours (et des intentions prĂȘtĂ©es Ă  tel ou telle sur le sujet spĂ©cifique de la crypto-Ă©conomie) les conversations ont tournĂ© sur les projets plutĂŽt inquiĂ©tants (et gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©s comme « mal ficelĂ©s ») du Parlement europĂ©en.

L’importante Paris Blockchain Week  a fourni matiĂšre Ă  commentaires, notamment pour s’étonner de ce qu’à 5 minutes Ă  pieds du siĂšge de l’AMF, on puisse voir tant d’entreprises dĂ©munies du statut de PSAN se livrer Ă  une telle dĂ©monstration publicitaire et commerciale. L’hypocrisie de la « rĂ©gulation Ă  la française » est ici patente.

On a donc aussi Ă©voquĂ© l’évĂ©nement parisien de la veille Ă  l’Ambassade de Suisse prĂ©sentant (a juste titre pense-t-on) ce pays comme « le lieu idĂ©al pour dĂ©velopper vos projets blockchain et cryptomonnaies ». LĂ  aussi, le prĂ©sence de Bpifrance et de son Hub blockchain laisse planer un certain Ă©tonnement.

En prĂ©sence de nombreux mineurs l’actualitĂ© de cette industrie, sa conversion Ă  marche forcĂ©e vers les Ă©nergies vertes, et les bĂ©nĂ©fices qu’elle apporte structurellement Ă  la reconversion Ă©nergĂ©tique ont Ă©tĂ© discutĂ©s. les opportunitĂ©s en Ukraine, pays qui va se trouver pour un temps en excĂ©dent de production et et grand besoin financier ont Ă©tĂ© dĂ©crites. L’ignorance de certains politiques a Ă©tĂ© symĂ©triquement dĂ©criĂ©e.

A l’issue du repas, les membres du Cercle du Coin (qui compte Ă  ce jour 70 membres individus et 20 mĂ©dias ou entreprises) sont restĂ©s sur place pour tenir en live et en vidĂ©o leur rĂ©union trimestrielle, tandis que d’autres convives repartaient malgrĂ© la pluie vers le Brongniart ou la Station F.

Cet article 60Ăšme Repas du Coin, Ă  Paris le 13 avril 2022 est issue du site Le Coin Coin.

❌