(Tant mon compte-rendu que mes illustrations n'engagent que moi, Ă©videmment !)
Voici un ouvrage curieux, un peu inattendu. Un petit pavĂ© de prĂšs de 300 pages, publiĂ© non par une maison dâĂ©dition mais par le cabinet de conseil financier Accuracy et principalement rĂ©digĂ© par trois consultants co-fondateurs de lâinitiative Blockchain dans ce cabinet attachĂ© Ă la « mixitĂ© des savoirs » : Martin Della Chiesa (IEP Strasbourg qui a commencĂ© sa carriĂšre comme moi-mĂȘme au sein de lâinspection gĂ©nĂ©rale dâune banque) François Hiault (ISAE SupaĂ©ro) et ClĂ©ment Tequi (ESCP). LâĂ©conomiste libĂ©ral Nicolas Bouzou et le philosophe (ENS-Lyon) Thibaut Gress ont aussi phosphorĂ©. Ainsi bien des sujets sont couverts, et l'ampleur du plan est impressionnante.
Voici donc du jus de crane, extrĂȘmement bien prĂ©sentĂ©, mis en page, animĂ© de schĂ©mas et dâinfographies bienvenues. Seule la couverture laisse un peu Ă redire avec ses teintes battledress et une sorte de Rubikâs Cube flottant en apesanteur et qui ne colle guĂšre au sujet. Le puriste regrettera aussi que, dĂšs lâintroduction, les auteurs nâaient pas tout Ă fait rĂ©sistĂ© Ă parler de « la Blockchain », mĂȘme si lâon perçoit immĂ©diatement de leur part que lâindĂ©termination de la chose les gĂȘne et quâils placent Bitcoin non seulement Ă lâorigine mais pour reprendre leur propre mot, Ă lâĂ©picentre. Ce qui engage Ă poursuivre.
La premiĂšre partie commence avec une rĂ©flexion historique, ce qui ne peut que me sĂ©duire. Comme Adli Takkal Bataille et moi lâavions fait, les auteurs renvoient « la comprĂ©hension technique des objets technologiques » aprĂšs leur comprĂ©hension conceptuelle, utilitaire, mais surtout leur mise en perspective. Le constat est lucide : notre monde est encore vertical, centralisĂ©, et la monnaie est lâ« avatar le plus reprĂ©sentatif de la capacitĂ© des hommes Ă crĂ©er des mondes intersubjectif ». Le lecteur a lâassurance que monnaie et paiement ne seront pas escamotĂ©s comme on le faisait il y a quelques annĂ©es au profit d'amusements mondains sans consĂ©quences.
Ceux qui me suivent nâen seront pas surpris : je suis moins sĂ©duit par lâangle trĂšs libĂ©ral faisant de la transaction lâatome de la chimie historique et du commerce lâorigine et le moteur de la civilisation. Lâappareil dâEtat apparait par simple nĂ©cessitĂ© sans que les dieux nây soient pour rien et nâapportent leur poids de symbole, de foi (de peur ?) Ă ce que la monnaie aura de poids dâor. De mĂȘme le choix de lâor nâest ici implicitement attribuĂ© quâĂ sa commoditĂ©, lâĂ©lectrum semblant ĂȘtre choisi comme le coquillage ailleurs, parce quâon le trouve en se baissant. Et curieusement la phase symbolique arriverait lorsque le poids dâor sâallĂšge (quand la valeur intrinsĂšque baisse) : câest un peu confondre, je le crains, la dimension symbolique (que je placerais, pour moi, Ă lâorigine) et la dimension policiĂšre.
Bel exposĂ© de lâinvention de la comptabilitĂ© et de la banque moderne. Sans doute la rĂ©fĂ©rence Ă Jacques Attali aurait-elle pu ĂȘtre Ă©vitĂ©e. LâĂ©tablissement de la banque centrale est prĂ©sentĂ©e par lâexemple anglais, ce qui doit donner Ă rĂ©flĂ©chir : si ce sont les orfĂšvres qui « paradoxalement » sont Ă la manĆuvre, câest que lâor est toujours lĂ , ne fĂ»t-ce quâen creux. De mĂȘme du pouvoir royal qui dans la prĂ©sentation ne rĂ©apparait pour ainsi dire quâen note en bas de page, au sujet dâune « rĂ©appropriation ». Pareillement lâexemple suĂ©dois (la premiĂšre banque centrale nâest pas anglaise, et son crĂ©ateur fut condamnĂ© Ă mort pour escroquerie, il est toujours plaisant de le rappeler) se retrouve aussi en bas de page en ce quâil contredit sans doute un rĂ©cit trĂšs « free banking » auquel, pour ma part, jâai toujours quelque mal Ă adhĂ©rer. Je retrouve en revanche les auteurs sur leur double constat : payer sur une blockchain est en continuitĂ© technologique du point de vue pratique, en rupture symbolique et politique totale.
Oui, câest une innovation destructrice (il suffit dâentendre les oratrices vedettes de la Banque de France pour le sentir) et ce quâelle crĂ©e ne se contente pas de ripoliner lâancien. DâoĂč cris et convulsions. Les auteurs sans employer lâexpression soulignent le biais (lâaveuglement) identitaire des macro-Ă©conomistes, et ils ont bien raison de souligner aussi lâidĂ©ologisation des bitcoineurs, de rappeler que Bitcoin nâest pas une innovation dĂ©finalisĂ©e.
On en vient Ă la seconde partie, le questionnement philosophique. Il sâarticule ici dâabord sur le mot mĂȘme de Blockchain (peut-ĂȘtre aurait-il fallu alors, rappeler que ce mot nâappartient ni au vocabulaire des crĂ©ateurs ni au white paper) mis en regard de toute la symbolique commune des chaĂźnes. LâexposĂ© sur la confiance (et sur lâauctoritas, pour lâappeler par son nom) rappelle que Bitcoin est trustless et nâinstaure pas une autre forme de confiance comme on le lit parfois. Les auteurs (ou les lecteurs quâils ciblent ?) sont bien plus libĂ©raux quâanarchistes et cela se voit Ă ce que le mot libĂ©ral nâapparaĂźt jamais (les prĂ©supposĂ©s libĂ©raux sont tout pragmatiques, câest bien connu, et sans aucune mauvaise graisse idĂ©ologique) alors que le mot anarchiste revient assez frĂ©quemment. Mais leur exposĂ© nâĂ©lude pas le problĂšme de lâhyper-contrĂŽle contemporain. En revanche, nâĂ©tant sans doute guĂšre anarchistes eux-mĂȘmes, ils semblent percevoir ce qui ressort de refus de lâautoritĂ© et de la surveillance mieux que ce qui relĂšve toujours d'une pensĂ©e de lâordre. Un ordre sans autoritĂ©, est-ce donc un paradoxe insurmontable ?
On pourrait suggĂ©rer aux auteurs que ce ne sont pas les anarchistes qui pensent aujourdâhui lâEtat comme un panopticon de Bentham : ce sont les ministres. Mais surtout que le « paradoxe fondamental » quâils croient discerner entre refus de la surveillance et exigence de la transparence (elle est tout de mĂȘme limitĂ©e par le pseudonymat !) gagnerait Ă ĂȘtre enrichi par des notions dâaxes, vertical pour lâune, horizontale pour lâautre. Les auteurs Ă©voquent dans la conclusion l'affaire Cambridge Analytica. J'ajouterais pour moi que la surveillance par des camĂ©ras perchĂ©es sur mĂąt produit des images rĂ©servĂ©es aux autoritĂ©s ; la transparence provient des images prises au ras du sol et diffusĂ©es en rĂ©seau. Les notes des sites de vente en ligne nous ont accoutumĂ©s Ă la chose bien avant la Blockchain. Lâutilisateur de Bitcoin nâa peut-ĂȘtre pas en tĂȘte ce que Pierre Boutang suppose des distinctions qualitatives. Pour user de rĂ©fĂ©rences plus simples je dirais pour ma part que, mobilis in mobili, le bitcoineur nâest pas forcĂ©ment comme Nemo, en situation de guerre. Il veut peut-ĂȘtre juste quâon lui fiche la paix.
Jâai donc quelque mal Ă suivre tous les paradoxes que soulĂšverait la philosophie attribuĂ©e par les auteurs Ă la Blockchain : sacraliser la libertĂ© en niant la libertĂ© de choix, opposer la libertĂ© de lâanonymat et la libertĂ© de volonté⊠à un moment (primum vivere) je me dis que « lâexercice souverain de ma volontĂ© personnelle » nâest pas plus saillant quand je paye comme ci que comme ça, et que « la perte dâintĂ©rĂȘt envers les diffĂ©rences individuelles » nâest guĂšre combattue par lâabondante moisson de data que ma vie quotidienne suscite. Oui, la blockchain est conçue pour Ă©viter la fraude : mais ma souverainetĂ© personnelle ne sâĂ©tend pas au droit de frauder. LâautoritĂ© ne « change pas de nature » : Bitcoin, encore une fois, câest lâordre sans autoritĂ©. En revanche je rejoins les auteurs sur le smart contract, entre rĂ©serves et restrictions, sans insulter lâavenir pour autant.
Le livre pose ensuite la question de savoir ce que la technologie des blockchains « actualise » ou non. Utile dĂ©capage, car bien des Ă©coles sont aujourdâhui quelque peu en position dâOPA sur la blockchain : on cite donc Ă ce niveau Rothbard (mais les anarcho-capitalistes maintiennent la place du droit et de la lĂ©gislation) ou Friedman (mais celui-ci aussi se maintient dans la sphĂšre libĂ©rale, sinon dĂ©mocratique comme lâĂ©crivent les auteurs). Les auteurs ont raison : que lâennemi (lâEtat, etc) soit commun nâimpliquent pas que les principes le soient. A cet Ă©gard, oui, la place faite au code ou au droit est un bon tracĂ© de frontiĂšre. Utile rappel de ce que Lessing entendait par sa cĂ©lĂšbre formule. Il faut donc « inventer de nouvelles maniĂšres de questionner la singularitĂ© de la technologie Blockchain » plutĂŽt que dâen rester aux formules dĂ©routantes Ă©pinglĂ©es par les auteurs, comme lâidĂ©e que cette technologie doit accompagner le droit ou offrir de la transparence au gouvernement ! Oui, « cette technologie nous impose bien davantage de redĂ©finir la place du monde humain dans le monde contemporain ». Que les auteurs le fassent dâune façon diffĂ©rente de celle dont jâaurais tendance Ă user ne retire rien Ă la pertinence de leur dĂ©marche.
La troisiĂšme partie prĂ©sente la blockchain comme une rĂ©ponse technique Ă un problĂšme Ă©conomique. Et pose la question centrale : pourquoi lâinfrastructure et la technologie dâInternet (bien exposĂ©es) nâont-elles pas permis de faire Ă©merger une monnaie dĂ©centralisĂ©e ? Câest au vrai la question que se posait Marc Andreessen : « je me suis toujours demandĂ© ce qui se serait passĂ© si lâon avait fourni dĂšs le dĂ©but une solution de paiement en un seul clic intĂ©grĂ© au navigateur » ce qui lâamenait Ă conclure : « Avec Bitcoin, on a enfin trouvĂ© cet Internet de la Monnaie ». Ă quoi les auteurs rĂ©pondent en conclusion «la Blockchain est d'une certaine maniĂšre ce qu'Internet aurait dĂ» ĂȘtre ». On ne peut que leur donner raison, mĂȘme s'il n'apparait pas nĂ©cessaire ici non plus de citer Attali qui s'est d'ailleurs plutĂŽt trompĂ© sur ce point.
Le livre suit donc opportunĂ©ment un fil (les contraintes et les limites dâInternet) pour prĂ©senter une Ă une (hash, P2P, PoW, clĂ©s asymĂ©triques...) les solutions assemblĂ©es par Nakamoto, qui apparaissent ainsi dans leur logique forte et leur nĂ©cessitĂ© conceptuelle.
La prĂ©sentation dâEthereum a retenu mon attention. Souvent expĂ©diĂ©e par des mantras (il suffit dâajouter 2.0 pour faire boire nâimporte quel Canada Dry !) elle est ici explicitĂ©e de façon simple mais convaincante, en commençant par la « notion dâĂ©tat », avant dâaborder Turing. Le token est prĂ©sentĂ© Ă la fin du chapitre, mais Ă fois dans sa centralitĂ© et dans son caractĂšre indispensable, quitte Ă critiquer (certes en note de bas de page) les imprĂ©cations de Jean Tirol. En somme le chapitre sâachĂšve en inversant ce que son titre Ă©nonçait de la blockchain : bitcoin nâest-il, lui, pas une solution financiĂšre Ă une difficultĂ© technique ?
La quatriĂšme partie entend jauger lâĂ©conomie issue de cette rĂ©volution Ă lâaune des thĂ©ories Ă©conomiques. On peut juger que la production universitaire sur les cryptonomics est un peu rĂ©cente et manque donc tant de recul que dâexemples concrets, dâautant quâil est chez certains auteurs de bon ton dâignorer la seule mise en Ćuvre sĂ©rieuse pour faire joujou avec de simples PoC. Mais il est intĂ©ressant de suivre les auteurs tandis qu'ils examinent la chose au regard des Ă©quilibres de Walras ou Pareto, et montrent quâune blockchain peut abaisser les barriĂšres Ă lâentrĂ©e ou rĂ©duire lâasymĂ©trie dâinformation. Ici je ne peux rĂ©sister au plaisir dâune digression : lâasymĂ©trie dâinformation est exactement ce que combat ailleurs Wikileaks, dont le bitcoin a permis de pĂ©renniser le financement. Ce nâest pas un hasard.
Le bitcoin apparaĂźt alors, mis en lumiĂšre par la thĂ©orie des jeux et le mechanism design, non comme un outil purement technique (facilement rĂ©cupĂ©rable par une Banque centrale) ou comme un gadget anarchiste (dont une blockchain convenable pourrait se passer) mais comme une solution brillante garantissant la soutenabilitĂ© de son systĂšme autorĂ©gulĂ©. Tout cela est (pp. 125 sqq) particuliĂšrement bien prĂ©sentĂ© tout en restant trĂšs comprĂ©hensible techniquement Ă la diffĂ©rence des pages suivantes, oĂč la prĂ©sentation de lâintĂ©rĂȘt Ă miner se fait avec un certain luxe dâĂ©quations.
Au-delĂ du bitcoin, le token (prĂ©sentĂ© Ă raison comme droit dâentrĂ©e sur un rĂ©seau dont il est la seule mĂ©trique) ne saurait, disent les auteurs, ĂȘtre opposĂ© Ă la technologie « comme certains le font parfois dans le dĂ©bat public » au risque dâimaginer finalement un retour Ă une forme de troc autour de BDD.
La valorisation, sans prĂ©cĂ©dent dans lâhistoire, dâactifs immatĂ©riels dĂ©connectĂ©s dâune entreprise signe-t-elle la fin de lâentreprise, une nouvelle forme de gouvernance ? Ces questions qui ne sont pas badines valent au lecteur un intĂ©ressant dĂ©tour par diverses pensĂ©es dâĂ©conomistes avançant par exemple que lâentreprise se justifie quand les coĂ»ts de coordination sont infĂ©rieurs Ă ceux de transaction. On voit la blockchain pointer le bout de son nez face Ă une entreprise « nĆud de relations bilatĂ©rales gĂ©rĂ©es par des contrats incomplets stipulant une relation hiĂ©rarchique unifiĂ©e ». Catallaxie hayekienne ou simple « mode abstrait de gestion dâinformations produisant un ordre spontanĂ© optimal » tout ceci mĂšne Ă supposer une utilitĂ© Ă des blockchains dâentreprise ou de consortium, et Ă imaginer la fin de lâentreprise, comme on lâavait annoncĂ© bien avant, au profit dâune « constellation de guildes de mĂ©tiers, de marchands, de financiers, de fermages et de façonniers ». Jâai un peu envie dâajouter « et dâimprimantes 3D gĂ©rĂ©es par des DAO » pour mettre mon grain de sel.
Quand ils en viennent Ă lâimpact macro-Ă©conomique de la Blockchain, les auteurs notent dâabord que Bitcoin a cristallisĂ© des dĂ©bats ancestraux. Puis, sautant des ancĂȘtres Ă Carl Menger, ils tranchent que le bitcoin est bien une monnaie. Nous en avions fait autant sans donner forcĂ©ment la clĂ© Ă Menger ! Ils ramĂšnent la querelle que mĂšnent les banques centrales Ă lâobservation justifiĂ©e que Bitcoin est simplement orthogonal au vieux monde et que « pour un cerveau sensĂ© » lâadmiration pour Bitcoin nâest pas incompatible avec la comprĂ©hension de la prudence des rĂ©gulateurs et banquiers centraux. DĂ©placer le regard, comme ils le font ensuite, vers dâautres populations que les geeks (pour qui la blockchain sâinscrit dans la continuitĂ© dâautres innovations portĂ©es par les fintech) et vers dâautres cieux que les nĂŽtres, permet dâenrichir singuliĂšrement le portrait de ce que Bitcoin et dâautres peuvent devenir : des outils de survie pour pays en crise, des moyens de contournement des Etats furieux, des biens communs pour les pays limitĂ©s en capital fixe. LĂ aussi, jâajouterais volontiers que le regard aurait pu ĂȘtre aussi portĂ© sur les machines.
La cinquiĂšme partie passe en revue les jeux dâacteurs dans de nombreux secteurs (traditionnels) oĂč elle implique une vĂ©ritable restructuration de la vie Ă©conomique avec lâapparition de pure players parmi les diverses catĂ©gories de facilitateurs dâappropriation, et mĂȘme chez les process winners, qui considĂšrent en fait la technologie des blockchains comme un moyen dâamĂ©liorer leurs propres process (Axa avec Finzy, les banques avec Ripple, la grande distribution en partenariat avec IBM). Dans cette revue, les crypto-monnayeurs sont prĂ©sentĂ©s pour permettre aux visiteurs venus de lâextĂ©rieur de la communautĂ© de trouver leurs marques, de mĂȘme que les DApps et autres blockchains de « nouvelle gĂ©nĂ©ration ». La sixiĂšme se focalise sur les services financiers, les mĂ©dias et lâĂ©nergie avec exhaustivitĂ©, un peu dâenthousiasme mais pas trop (ex : « la majoritĂ© des investissements se concentre encore sur la partie basse de la chaĂźne de valeur » ) et beaucoup de conditionnels.
La derniĂšre partie aborde la dynamique financiĂšre, avec le joli sous-titre « work in progress ». Il sâagit de tenter de passer en revue les contours et les catĂ©gories dâun marchĂ© nouveau, trĂšs « schumpĂ©terien » et donc un peu irrationnel quant aux chiffres, notamment ceux des rĂ©centes ICO. On apprĂ©ciera en contrepoint le graphique du nombre de wallets comparĂ© Ă la capitalisation.
Enfin, ultime gourmandise rĂ©compensant le lecteur tenace : un essai de valorisation (du Bitcoin, mais aussi des utility tokens) se fondant sur les cas dâusage. LĂ oĂč Adli et moi avions choisi un cas d'usage trĂšs particulier (le transport d'information) pour aboutir non Ă une Ă©valuation du bitcoin mais Ă une comparaison de prix (avec le timbre) les auteurs se lancent hardiment et, sur la base de la fonction rĂ©serve de valeur puis de la fonction d'instrument de paiement, hasardent deux fourchettes d'Ă©valuation de bitcoin. On n'en dira pas davantage ici !
La conclusion est Ă©noncĂ©e sous forme d'exposĂ© des convictions des auteurs et elle est trĂšs raisonnable. Trop convenable ? Sans doute les bitcoineurs « historiques » seraient-ils allĂ©s un poil plus loin. Mais ils reconnaitront la place centrale faite Ă Bitcoin. Et si les dĂ©cideurs de la grande industrie, les clients des cabinets de conseil et quelques autres encore adhĂšrent aux conclusions du quintette d'Accuracy, les auteurs de ce livre pourront ĂȘtre sincĂšrement remerciĂ©s !