D’après un article publié par Bloomberg, une étude de la Banque Centrale Européenne (BCE) montre que parmi l’ensemble des banques centrales qui réfléchissent à émettre une monnaie digitale de banque centrale (CBDC), il faudrait mieux être celle qui s’y prendra le plus tôt… et pour de bonnes raison.
« L’introduction d’une monnaie numérique de banque centrale le plus tôt possible pourrait donner un avantage significatif à son émetteur » ont écrit les auteurs de cette étude.
En effet, un pays sans devise numérique devra agir avec plus de force pour rester compétitif face aux pays ayant adoptés ces nouvelles monnaies.
« Un pays sans monnaie numérique perdrait un certain contrôle sur sa politique monétaire en étant obligé de réagir plus fortement aux retombées des chocs dans les pays qui disposent d’un tel instrument » ont constaté les chercheurs Massimo Minesso Ferrari, Arnaud Mehl et Livio Stracca.
La Banque Centrale de Chine semble être celle qui fait les plus importants progrès dans les recherches et la mise en place de son yuan numérique. Elle a même déjà fait des tests pilotes significatifs dans plusieurs grandes villes du pays, dont la capitale Pékin.
La Banque Centrale Européenne étudie elle aussi les implications d’un euro numérique. Même si Christine Lagarde, en charge de la présidence de la BCE, a expliqué ne pas être en train de « courir pour être le premier», elle a estimé que l’institution européenne pourrait décider du lancement d’un crypto-euro en début d’année 2021. La BCE estime ensuite qu’il faudrait entre 2 et 4 années pour développer et mettre en place un tel projet.
Comme l’explique Frédéric Montagon, co-fondateur de LGO, il faudra aller vite dans cette course. Mais le plus important est de bien comprendre les caractéristiques, les avantages, les risques et les enjeux d’un crypto-euro. De plus, le développement et l’utilisation d’une telle devise pourrait ouvrir la porte à des innovations intéressantes qui pourraient radicalement changer le paysage financier.
« En devenant inter-opérable, l’euro numérique ouvre la voie à une vague d’innovation. Ce n’est plus de la prospective, cet euro numérique est en train d’arriver. La seule inconnue est son origine : sera-t-il conçu par des sociétés américaines, chinoises ou par des institutions européennes ou françaises ? C’est une question de souveraineté numérique majeure. Pour gagner cette course il faut bien sûr aller vite, mais il faut surtout bien comprendre les caractéristiques qui définiront l’euro numérique pour qu’il devienne compétitif et soit massivement adopté » explique-t-il sur Crypto Capital.
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