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Nouvel ordre monétaire : les monnaies numériques auront un rôle à jouer, pour la Banque d’Angleterre

November 20th 2020 at 18:00

Le début d’une nouvelle ère monétaire ? – Andy Haldane est l’économiste en chef de la Banque d’Angleterre et membre du Comité de politique monétaire. Le mercredi 18 novembre, il a exprimé sa vision du “nouvel ordre monétaire”. Les monnaies numériques auront un rôle à jouer…

Le nouvel ordre monétaire selon la banque d’Angleterre

Le 18 novembre, TheCityUK – un organisme privé regroupant les industriels du secteur financier – organisait une conférence pour son dixième anniversaire. Ce fut l’occasion pour la Banque d’Angleterre de s’exprimer par la voix d’Andy Haldane.

Intitulé “Saisir les opportunités de la finance numérique”, son long discours traite de divers sujets relatifs aux monnaies numériques. Selon l’économiste, ces dernières pourraient jouer un rôle déterminant au sein d’un “nouvel ordre monétaire”.

“En matière de stabilité financière, une monnaie numérique largement utilisée modifierait la topologie des opérations bancaires d’une manière profonde. […] En d’autres termes, le modèle bancaire traditionnel serait perturbé. Alors que jusqu’à présent, l’accent a été mis sur les coûts de cette disruption […] Il faut également tenir compte des avantages potentiels à long terme d’un tel changement structurel.”

Mais de quels avantages parle-t-il donc ? Pour Andy Haldane, la monnaie numérique pourrait améliorer la stabilité financière globale.

En principe, séparer les paiements et les activités de prêt risquées pourrait conduire à un alignement plus étroit des risques pour le bilan des établissements offrant ces services.

Taux d’intérêt négatifs et monnaie numérique

Le point le plus intéressant de son discours concerne les taux d’intérêts négatifs. S’ils sont bien installés dans l’Eurozone, ce n’est pas le cas au Royaume-Uni, pour l’instant. Andy Haldane pense que l’utilisation de monnaies numériques pourraient atténuer leur prévalence, voire l’annuler.

“À la base, la barrière du taux zéro découle d’une contrainte technologique, sur la capacité de payer ou de recevoir des intérêts sur les espèces physiques. Une monnaie numérique largement utilisée pourrait atténuer, voire éliminer cette contrainte technologique, en permettant la perception de taux d’intérêt sur les actifs monétaires de détail.”

Comprendre : en éliminant les espèces et en créant une monnaie numérique pour les remplacer, plus besoin de taux négatifs. Il suffit de taxer directement la monnaie ! Une idée qui a déjà germé dans le cerveau de plusieurs économistes, comme Willem H. Buiter.

La couverture du magazine “The Economist” de janvier 1988.

Quant aux monnaies numériques de banques centrales (CBDC), la Banque d’Angleterre n’a toujours pas pris de décision. Mais une chose est sûre, elle explore activement toutes les possibilités offertes par ces nouveaux modèles.

Le discours d’Andy Haldane ravira les “complotistes”. Du “nouvel ordre monétaire” au “nouvel ordre mondial”, il n’y a qu’un pas.

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« Pas ma tasse de thé » : Bitcoin agace toujours le patron de la reine des banques, JP Morgan

November 20th 2020 at 09:00

JD ne change pas de position – Jamie Dimon, le grand patron de JPMorgan Chase & Co, a été hier l’invité du DealBook Summit, organisé par le New York Times. Il a de nouveau exprimé ses réticences envers Bitcoin, en répondant aux questions d’Andrew Ross Sorkin.

Bitcoin, « la blockchain », les gouvernements

Les analystes de la JPMorgan prédisent un « avenir radieux » pour Bitcoin. Mais le directeur des opérations de la célèbre banque, qui qualifiait notre cryptomonnaie préférée de « fraude » en 2017, lui préfère la fameuse « blockchain ».

ARS : 3 ou 4 années auparavant, je vous avais questionné au sujet de Bitcoin. À l’époque, vous ne croyiez pas en Bitcoin. Vous pensiez que les gouvernements ne l’autoriseraient pas, mais vous étiez un fan des cryptomonnaies. On dirait que vous avez changé d’avis. Je voudrais savoir pourquoi ?

JD : Je ne sais pas si j’ai changé d’état d’esprit. Nous utilisons la blockchain. Nous avons le JPMorgan Coin, qui est adossé au dollar. Grâce à la blockchain, vous pouvez déplacer de l’argent, le scinder en toutes petites quantités. Nous croyons dans les cryptomonnaies proprement régulées et assurées. Bitcoin est différent, et ce n’est pas ma tasse de thé. Je ne m’intéresse pas à Bitcoin. La blockchain en tant que telle sera cruciale pour permettre aux gens de déplacer de l’argent à travers le monde à peu de frais.

 

ARS : J’apprécie le fait que vous fassiez cette distinction. Vous n’avez donc pas changé d’avis. À l’époque, votre argument contre Bitcoin était qu’il ne serait jamais régulé à proprement parler.

 

JD : Mon expérience avec les gouvernements me fait croire qu’ils peuvent réguler n’importe quoi, quand ils le veulent. Bitcoin vaut actuellement environ 200 milliards de dollars. S’il continue à devenir de plus en plus gros, il sera régulé. Et cela commence à arriver de par le monde. Il y a un paquet de gens intelligents qui investissent dans le bitcoin en pensant que sa capitalisation dépassera celle de l’or. Laissons-les faire ! Ce n’est pas ma tasse de thé !

Interview de Jamie Dimon par Andrew Ross Sorkin

Bitcoin et les cryptos : une délicieuse tasse de thé

Jamie Dimon a certainement raison sur un point : les gouvernements n’aiment pas Bitcoin. Et plus il aura de succès, plus ils tenteront de le réguler. Mais la première des cryptomonnaies est justement conçue pour résister à la censure, et il est difficile de parier sur l’issue de cette bataille.

En parlant de tasse de thé, le marché des cryptomonnaies vient de former une magnifique figure chartiste nommée cup and handle ou coupe et poignée. C’est une figure fortement haussière, annonçant une croissance extensive.

Afin de la confirmer, il nous faudra clôturer le mois de novembre au-dessus de la coupe. Et nous sommes bien partis pour.

Dans le doute, ceux qui ne croient pas en Bitcoin peuvent acheter des actions de la JPMorgan Chase. Cotées sur le New York Stock Exchange, elles sont passées de 140 à 115 dollars sur l’année.

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