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Before yesterdayEthereum France

La tempĂȘte qui s’annonce

June 30th 2022 at 10:49
By: PhilH

Dans notre sĂ©rie de textes de rĂ©fĂ©rence, aprĂšs le Manifeste d’un Cypherpunk, voici la traduction française par philh du Manifeste DarkFi. DarkFi est un projet Ă  la fois politique et technologique, s’inscrivant dans la veine cypherpunk la plus pure. Il est animĂ© par Amir Taaki, Ivan Jelincic et Rose O’Leary.


Nous sommes en 2013. Le directeur du FBI prononce un discours intitulĂ© “Le problĂšme de la fuite dans l’obscuritĂ©â€. Il met solennellement en garde contre une menace Ă©mergente pour les forces de l’ordre. Depuis les rĂ©vĂ©lations de Snowden, la sensibilisation croissante du public Ă  la surveillance a encouragĂ© l’utilisation Ă  grande Ă©chelle des technologies de chiffrement – ce qu’il considĂšre ĂȘtre la technologie idĂ©ale pour les criminels.

Malheureusement, la lĂ©gislation est en retard par rapport Ă  la technologie, et ce dĂ©calage a permis l’apparition d’un problĂšme significatif de sĂ©curitĂ© publique. Nous l’appelons “la fuite dans l’obscuritĂ©â€ (“Going Dark”).
– James Comey, directeur du FBI

Ce discours a mis en lumiĂšre un nouveau risque : la diffusion massive du chiffrement menace de crĂ©er un environnement en ligne impĂ©nĂ©trable, que les forces de l’ordre ne pourront pas investir. Nous affirmons que ces zones d’ombre sont indispensables Ă  la rĂ©alisation d’une sociĂ©tĂ© vĂ©ritablement dĂ©mocratique. Le dĂ©veloppement rĂ©cent des DAO et de la finance dĂ©centralisĂ©e (DeFi) reprĂ©sente un pas de plus dans cette direction.

D’autres percĂ©es dans le domaine de la cryptographie, telles que les preuves Ă  divulgation nulle de connaissance (zero-knowledge proofs), ouvrent une nouvelle Ăšre de remises en cause et de bouleversements. Ce document donne un aperçu de ces avancĂ©es et prĂ©sente notre projet : DarkFi.

DarkFi n’est pas une start-up. C’est une expĂ©rience Ă©conomique dĂ©mocratique, un systĂšme d’exploitation pour la sociĂ©tĂ©.

Destruction sociale et Megamachine

La situation s’est dĂ©veloppĂ©e depuis que le discours de Comey en 2013. La logique de l’expansion permanente de l’État, accompagnĂ©e d’une Ă©mission monĂ©taire dĂ©bridĂ©e et de l’industrialisation de masse ont plongĂ© la sociĂ©tĂ© dans un Ă©tat de guerre permanent. Le pouvoir et l’appareil d’État contrĂŽlent, oppriment et surveillent la sociĂ©tĂ© tandis que la big tech nous emprisonne dans une cage numĂ©rique.

Cet Ă©tat de guerre a Ă©tĂ© appelĂ© “sociocide”. La sociĂ©tĂ© est progressivement privĂ©e de sa nature morale et politique. Le peuple se transforme en masse docile.

L’Internet devient un moyen d’extraire du profit Ă  partir de la plus inepte des activitĂ©s : cliquer sur des publicitĂ©s. Il conduit Ă  la collecte massive de donnĂ©es personnelles et Ă  l’édification d’une mĂ©ga-machine de surveillance. Il encourage la docilitĂ© et la consommation plutĂŽt qu’à une utilisation active individualisĂ©e. Il s’agit d’une architecture d’oppression basĂ©e sur le contrĂŽle de l’utilisateur.

Des intelligences artificielles sont constamment perfectionnĂ©es pour faire la guerre Ă  la rĂ©sistance et renforcer l’aliĂ©nation des personnes incarcĂ©rĂ©es dans des mĂ©gapoles gĂ©antes. Avec l’arrivĂ©e des monnaies numĂ©riques des banques centrales (CBDC) et du revenu de base universel (UBI), le pouvoir centralisĂ© cherche Ă  fermer les arĂšnes Ă©conomiques concurrentes. L’État corporatif tend Ă  monopoliser la vie Ă©conomique. L’introduction du crĂ©dit social en Chine a Ă©tĂ© une expĂ©rience instructive que les États occidentaux cherchent Ă  imiter.

Ce qui reste dans ce monde appauvri est une nouvelle et sinistre forme de fascisme et une sociĂ©tĂ© Ă©puisĂ©e qui a perdu son tissu moral et politique. Une telle sociĂ©tĂ© est incapable de s’auto-organiser ou d’agir de son propre chef. La mĂ©ga-machine produit constamment des mĂ©thodes innovantes pour extraire le pĂ©trole du sol, le poisson des ocĂ©ans et le sang de la sociĂ©tĂ©, alors mĂȘme que ces ressources s’épuisent jusqu’au point de non-retour.

Pendant 20 ans, nous avons contribuĂ© au logiciel libre. C’était un mouvement d’une vitalitĂ© et d’une crĂ©ativitĂ© incroyables, qui explorait des idĂ©es bien avant que l’industrie du logiciel propriĂ©taire n’ose y toucher. Mais ĂȘtre un dĂ©veloppeur de logiciels libres Ă  plein temps Ă©tait difficile. Nous avions beau crĂ©er Ă©normĂ©ment de valeur, nous Ă©tions pour la plupart sans ressources. Il n’y avait pas de moyen de rĂ©cupĂ©rer une partie de cette valeur que nous produisions. Cette incapacitĂ© limitait l’expansion du mouvement. De brillants concepts n’ont pu ĂȘtre rĂ©alisĂ©s et la sociĂ©tĂ© n’a pas profitĂ© de leurs bĂ©nĂ©fices potentiels.

Pourtant, le mouvement du logiciel libre disposait de dĂ©veloppeurs de premier plan et d’une communautĂ© convaincue. Mais le mouvement manquait tout simplement de ressources en raison de l’absence de modĂšle Ă©conomique.

Tokenisation

La tokenisation nous offre Ă  prĂ©sent une alternative. La monnaie programmable prĂ©sente tout un Ă©ventail de techniques permettant de dĂ©velopper l’économie des rĂ©seaux.

L’ingĂ©nierie des tokens et les DAO sont en train de briser le moule de l’ancien monde. L’ancien monde est extractif, hiĂ©rarchique et rigide. Le nouveau monde est riche, intense et crĂ©atif.

Dans le modĂšle traditionnel de l’entreprise, il y a une dichotomie consommateur-producteur. Cette distinction n’existe pas en crypto. L’accent est mis sur la communautĂ© et la richesse collective. A la diffĂ©rence du modĂšle de l’entreprise exploitant les utilisateurs Ă  des fins lucratives et monopolisant le profit, les propriĂ©taires et les producteurs constituent eux-mĂȘmes la communautĂ©.

La valeur d’un projet est directement proportionnelle Ă  sa communautĂ©. Les tokens capturent la valeur gĂ©nĂ©rĂ©e par une communautĂ© et la lui retournent. La capacitĂ© des projets Ă  stimuler l’enthousiasme et l’engagement est donc cruciale. Les communautĂ©s encouragent l’autonomie des individus par la participation et le narratif. Cela conduit Ă  son tour Ă  des transformations dĂ©mocratiques induites par la sensibilisation de l’individu aux valeurs d’autogestion et d’autodĂ©veloppement.

Cette Ă©volution sociale n’est nulle part plus apparente que dans les DAO. Les DAO sont une nouvelle forme de gouvernance qui permet aux forces dĂ©mocratiques latentes de se rassembler et de s’organiser avant que les forces du pouvoir et du capital ne puissent les dominer. Elles permettent d’explorer des modes de libĂ©ration nouveaux. Les utilisateurs deviennent des parties prenantes participant directement aux dĂ©cisions de gouvernance. Ils peuvent influer sur les objectifs de dĂ©veloppement, les caractĂ©ristiques des projets, les modes de rĂ©munĂ©ration, l’allocation des capitaux, les investissements.

La politique est fondĂ©e sur le dĂ©veloppement d’espaces publics de dĂ©libĂ©ration. C’est sous cet angle que la crypto est profondĂ©ment politique. La politique consiste Ă  prendre des dĂ©cisions concernant les intĂ©rĂȘts collectifs de la sociĂ©tĂ©, tels que le bien-ĂȘtre, la sĂ©curitĂ© et la libertĂ© des individus qui la composent. En ce sens, politique et dĂ©mocratie directe convergent.

L’ancien modĂšle technologique est anti-politique car il ĂŽte la propriĂ©tĂ© au peuple et la place entre les mains de monopoles. L’ancien modĂšle encourage fonciĂšrement la passivitĂ© et l’indiffĂ©rence, en rĂ©duisant les gens Ă  des consommateurs. C’est essentiellement ce Ă  quoi conduit la technologie moderne, depuis l’origine de la civilisation il y a 5000 ans.

L’entrĂ©e Wikipedia (en anglais) pour “civilisation” indique :

La civilisation concentre le pouvoir en Ă©tendant le contrĂŽle de l’homme sur le reste de la nature, y compris sur les autres ĂȘtres humains.

Au cours de l’histoire, la lutte entre la sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique et le systĂšme Ă©tatique de la civilisation est passĂ©e par des phases d’intensitĂ© variable. Parfois, cette lutte a Ă©clatĂ© en conflit ouvert. A d’autres moments, une paix prĂ©caire s’est installĂ©e. Le conflit s’est intensifiĂ© Ă  l’ùre moderne. La sociĂ©tĂ© est aujourd’hui confrontĂ©e Ă  des moyens de coercition automatisĂ©s, Ă  la surveillance de masse et Ă  des opĂ©rations de manipulation visant Ă  saper la libertĂ© morale et politique du peuple.

Groupes politiques autonomes

Le totalitarisme ne peut pas ĂȘtre dĂ©fait sans insurgence. La dĂ©fĂ©rence ne fait qu’enhardir les puissants. La terreur totalitaire se dĂ©chaĂźne quand l’opposition disparait et que le pouvoir en place ne la craint plus. La complaisance nourrit le totalitarisme. Pour le contrer, rĂ©sister est essentiel.

Les sociĂ©tĂ©s parallĂšles constituent des poches de libertĂ©, renforcent l’idĂ©ologie de rĂ©sistance et forment la base d’une nouvelle sociĂ©tĂ©. Elles peuvent ĂȘtre consacrĂ©es aux technologies, Ă  l’économie, Ă  l’éducation ou Ă  la culture.

Avec les DAOs et la finance dĂ©centralisĂ©e (DeFi), nous pouvons crĂ©er des nations dĂ©mocratiques oĂč cultures, ethnicitĂ©s et options politiques diverses cohabitent au sein d’une structure confĂ©dĂ©rale.

DAOs + DeFi = Groupes Politiques Autonomes

Sous la forme de groupes politiques autonomes, de nombreuses nations peuvent exister en ligne, libre de toute domination externe. Ces nations sont contrÎlées par leurs propres communautés. Les décisions proviennent de la base.

Multi-Chaines

Il y a une histoire de la monnaie qui se rĂ©sume ainsi : au dĂ©but des temps, les gens troquaient ce qu’ils avaient en trop. Tu as une pomme. Elle a une orange. Le commerce nĂ©cessite un moyen d’échange. La monnaie Ă©merge en rĂ©ponse Ă  ce besoin.

Nous avons tous entendu cette histoire. Sauf que c’est un mythe. Elle ne s’est jamais produite dans la rĂ©alitĂ©.

La MĂ©sopotamie ancienne a connu des rĂ©seaux bancaires sophistiquĂ©s bien avant que la monnaie n’existe. Ces rĂ©seaux permettaient toutes les opĂ©rations offertes par les banques modernes, telles que les prĂȘts, les dĂ©pĂŽts, l’échange de devises et le rĂ©glement des dettes. Babylone, le berceau de la civilisation humaine, Ă©tait la florissante capitale financiĂšre de la rĂ©gion et un marchĂ© actif de contrats Ă  terme. L’argent a Ă©mergĂ© de ce systĂšme de rĂ©seaux de crĂ©dit. Bordereaux de dĂ©pĂŽt et contrats Ă  terme Ă©taient Ă©changĂ©s sous la forme de jetons d’argile qui pouvaient ĂȘtre brisĂ©s. Ce n’est que plus tard, lors de l’émergence de l’empire Perse, que le systĂšme monĂ©taire bimĂ©tallique Ă  base d’or et d’argent est apparu.

La leçon de l’Histoire est la suivante : les rĂ©seaux Ă©conomiques viennent en premier. C’est le transfert de valeur au sein de rĂ©seaux qui donnent Ă  la monnaie une signification qu’elle ne possĂšde pas intrinsĂšquement. La monnaie hĂ©rite de propriĂ©tĂ©s issues des rĂ©seaux financiers dans lesquels elle est utilisĂ©e.

En 2010, le concept de monnaie saine Ă©tait au coeur de la crĂ©ation du Bitcoin. Le monde crypto s’est ensuite dĂ©veloppĂ© en produisant de nouvelles classes d’actifs. Nous avons vu d’abord de nouvelles blockchains comportant des fonctionnalitĂ©s uniques, comme Monero. Ethereum fut la premiĂšre Ă  offrir une architecture de gĂ©nĂ©ralisation des traitements, suivie par la multiplication des ERC20 (standard de tokens que chacun peut crĂ©er sur Ethereum) et l’explosion des ICO (Initial Coin Offering, mise en vente initiale de tokens). Mais la nature du monde crypto a fondamentalement changĂ©. La DeFi nous invite Ă  penser dans une perspective d’écosystĂšme, Ă  considĂ©rer des rĂ©seaux d’échange de valeur plutĂŽt que des tokens isolĂ©s.

Nous Ă©tions habituĂ©s Ă  apprĂ©hender les crypto-monnaies et leurs blockchains de façon indĂ©pendante. Ceci est Bitcoin, ceci est Monero, ceci est Ethereum. Nous raisonnions Ă  partir d’entitĂ©s atomiques et autonomes. La DeFi rend possible un autre mode de raisonnement, basĂ© sur les Ă©cosystĂšmes, les rĂ©seaux, les flux de liquiditĂ©.

Avec la DeFi, nous voyons surgir un systĂšme financier parallĂšle sophistiquĂ©. Les tokens natifs de blockchains perdent de leur prĂ©Ă©minence au profit d’instruments et de rĂ©seaux. L’ingĂ©nierie financiĂšre permet d’interconnecter ces rĂ©seaux, d’amortir la volatilitĂ© des cours et de transfĂ©rer efficacement les actifs. Il s’agit d’un environnement quasi-bancaire dĂ©diĂ© au monde crypto, qui y gagne un avantage radical : les fonctions financiĂšres sont plus puissantes et plus fondamentales que la seule monnaie.

Plus de 1% de tous les bitcoins Ă©mis Ă  ce jour sont aujourd’hui sur Ethereum et ce nombre grandit rapidement. Nous nous attendons Ă  ce que cette tendance se poursuive.

Divulgation nulle de connaissance

La crypto-anarchie consiste à utiliser la cryptographie pour créer des espaces de liberté résistant à la force coercitive exercée par les monopoles du pouvoir et du capital.

Un tel espace de libertĂ© est la semence d’une nouvelle sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique. Ces structures sociales sont rĂ©sistantes par construction au contrĂŽle d’état et au pouvoir totalitaire. Elles contrent l’atomisation sociale et promeuvent des relations librement Ă©tablies entre ceux qui chĂ©rissent la libertĂ©.

Ce sont des espaces dissimulés, utilisés par une alliance de forces démocratiques.

Le Zero-knowledge (ZK, en français “divulgation nulle de connaissance”) est une science aux applications puissantes, susceptible d’ouvrir de vastes espaces de libertĂ©.

ZK nous permet de crĂ©er des smart contracts (programmes exĂ©cutĂ©s sur une blockchain) anonymes. N’importe qui peut Ă©crire un programme anonyme fournissant une “preuve”. MĂȘme si la donnĂ©e utilisĂ©e est chiffrĂ©e, la preuve fournit une dĂ©claration Ă  propos de cette donnĂ©e, dĂ©claration qui ne peut ĂȘtre falsifiĂ©e.

Ceci crĂ©e un nouveau champ des possibles pour les applications anonymes. La technologie est mature, disponible pour ĂȘtre utilisĂ©e et appliquĂ©e.

On pourrait penser que l’utilisation de ZK dĂ©grade les performances, mais ce n’est pas le cas. Il est plus rapide de vĂ©rifier une preuve ZK que d’effectuer un calcul non-ZK pour obtenir le mĂȘme rĂ©sultat Ă  partir des donnĂ©es non chiffrĂ©es. Et quelle que soit la taille des donnĂ©es en entrĂ©e, la preuve est toujours de taille constante.

Par exemple, il est possible de comprimer une blockchain toute entiĂšre dans une preuve ZK. Au lieu de tĂ©lĂ©charger 300 Go de donnĂ©es lors de la synchronisation initiale du rĂ©seau, il suffit de tĂ©lĂ©charger une preuve de 22 Ko confirmant que l’état actuel est cohĂ©rent avec la chaine des transactions depuis le dĂ©but ! Il y a dĂ©jĂ  des projets offrant cette possibilitĂ©. Cette propriĂ©tĂ© de ZK est appelĂ©e concision.

Voici un programme tout simple :
def foo(s, x, y): if s: return x * y else: return x + y

Posons qu’Alice calcule z = foo(True, 4, 110). Pour prouver que z est calculĂ© de façon correcte, Alice donne Ă  Bob les valeurs de z, s, x, y, puis Bob exĂ©cute la fonction pour vĂ©rifier qu’il obtient le mĂȘme rĂ©sultat qu’Alice. Ce n’est pas anonyme, puisque Bob peut voir les valeurs en entrĂ©e de la fonction. A la place, Alice peut utiliser une preuve ZK qui montre que la fonction a Ă©tĂ© correctement calculĂ©e, sans rĂ©vĂ©ler les valeurs en entrĂ©e.

En utilisant cette technique, nous pouvons mettre en place des marchés financiers complÚtement furtifs : un réseau économique décentralisé et mondial, opérant de façon totalement anonyme.

ZK ouvre des possibilitĂ©s inĂ©dites aux dĂ©veloppeurs. C’est aussi une architecture computationnelle diffĂ©rent du modĂšle Von Neumann qui nous est familier. Certaines opĂ©rations sont plus adaptĂ©es, d’autres plus compliquĂ©es Ă  rĂ©aliser. Il y a encore beaucoup Ă  faire pour amĂ©liorer l’outillage autour des ZK, comme les compilateurs qui sont encore trĂšs primitifs.

Mais il s’agit du premier pas vers un nouveau modĂšle Ă©conomique basĂ© sur la technologie et non sur l’exploitation des utilisateurs.

DarkFi

DarkFi est une fondation technique multi-chaines pour les applications et les smart contracts anonymes.

Vous pouvez accéder au code ici :
github.com/darkrenaissance/darkfi

DarkFi est un environnement incluant un langage pour écrire des smart contracts à divulgation nulle de connaissance. La recherche en la matiÚre en est à ses débuts, mais nous avons déjà un testnet (réseau de test) opérationnel.

ZK dĂ©verrouille un nouvel espace de conception d’applications anonymes. Auparavant, si vous vouliez crĂ©er une application anonyme, il fallait tenter de combiner plusieurs approches cryptographiques existantes. Le rĂ©sultat pouvait s’avĂ©rer lent, ou mĂȘme impraticable. Avec ZK, nous disposons d’une approche cryptographique gĂ©nĂ©rique que tout programmeur peut utiliser pour crĂ©er des applications anonymes.

Nous pouvons créer des services anonymes : les utilisateurs interagissent avec des DAO et des marchés en présentant des preuves cryptographiques de leurs qualifications, sans pour autant révéler leur identité.

Nous avons dĂ©jĂ  un testnet connectĂ© aux rĂ©seaux Bitcoin et Solana. Nous prĂ©voyons d’y ajouter bientĂŽt Ethereum et Monero. Vous pouvez l’utiliser pour exĂ©cuter une application et envoyer des paiements.

Notre prioritĂ© est de permettre des Ă©changes anonymes de tokens et une DAO pour la gouvernance. Nous nous attellerons Ă©galement Ă  la mise en place d’outils collaboratifs et au dĂ©veloppement de notre Ă©cosystĂšme. Rejoignez-nous dans cette aventure de crĂ©ation d’un nouveau monde !

Nous recherchons des dĂ©veloppeurs politiquement engagĂ©s et nous offrons des rĂ©munĂ©rations compĂ©titives. Nous crĂ©ons un Ă©cosystĂšme oĂč de nombreux projets seront lancĂ©s et financĂ©s par DarkFi.

Un meeting pour les développeurs est organisé chaque lundi à 16:00 CET sur le channel #dev.

Nous sommes plus que des crĂ©ateurs d’outils. Nous construisons des applications et soutenons les autres Ă©quipes qui dĂ©veloppent les leurs sur DarkFi. Nous accueillons chacun dans ce voyage vers un monde nouveau.

Que l’obscuritĂ© nous dissimule

Sous le masque, il y a plus qu’un visage. Sous le masque, il y a une idĂ©e. Et les idĂ©es sont indestructibles.
— V

Chacun peut sentir qu’un Ă©vĂ©nement Ă©conomique ou politique majeur va survenir dans les annĂ©es qui viennent. Chacun est profondĂ©ment insatisfait de la domination exercĂ©e par les monopoles du pouvoir et du capital.

Quel est le prochain modÚle qui devrait résoudre cette situation ? Voici la réponse :

Nous ne devrions pas penser en termes de modĂšle ou de systĂšme. Les ĂȘtres humains ne sont pas des objets au sein d’un modĂšle mathĂ©matique. C’est ce mode de pensĂ©e qui nous a mis dans cette situation en premier lieu.

De quel mode de pensée avons-nous besoin ?

Que se passe-t-il autour de nous ? Que font les gens ? Quels problĂšmes affrontent-ils ? OĂč est le vrai, le beau et le bien ? Comment stimuler les aspects de l’humanitĂ© et de la nature que nous voulons voir croĂźtre ?

Par chance, nous disposons d’une contre-Ă©conomie agoriste, qui n’est pas une simple philosophie mais un puissant agent de changement. Exercez ce pouvoir, faites bouger les choses.

Les rĂ©gulateurs sont dĂ©jĂ  aprĂšs nous. Ils nous voient comme des gamins avec des vĂȘtements trop grands. Ils veulent nous remettre Ă  notre place, nous rĂ©duire au silence, ou nous gronder parce que nous faisons trop de bruit. Qui sont ces gens et d’oĂč viennent-ils ? Dans leurs cages dorĂ©es, ils n’auraient jamais pris le risque de parier sur Bitcoin en 2010. Pourtant, ils se considĂšrent socialement au sommet, et pensent qu’ils doivent s’assurer que les choses sont faites selon leur conception.

Le narratif crypto est aujourd’hui dominĂ© par les prĂ©occupations d’une classe privilĂ©giĂ©e : GameFi, ArtFi, SocialMediaFi – le business des cĂ©lĂ©britĂ©s et des distractions.

Mais il suffit de noter ce que les monopoles du pouvoir et du capital cherchent à contrÎler et interdire pour comprendre les facteurs clés de libération de la nation démocratique.

Ils s’apprĂȘtent Ă  rĂ©glementer ce qui fait l’essence de la crypto, comme l’envoi direct de crypto-actifs de personne Ă  personne sur la planĂšte. Ou comme la formation d’organisations auto-gouvernĂ©es. Tout ce qui menace les systĂšmes monopolistiques de capital et de pouvoir.

Le monde crypto se scindera en deux. La RegFi (Regulated Finance) sera inutilisable parce que verrouillĂ©e, sans possibilitĂ© de remettre en cause le statu quo. L’autre cĂŽtĂ© sera le DarkFi underground. Il aura des griffes et des dents.

DarkFi n’est pas un projet ni une startup. Nous sommes une communautĂ© et un mouvement.

La contre-économie nous donne des outils pour édifier des communautés libres.

La crypto-anarchie est la tactique d’emploi de la cryptographie au bĂ©nĂ©fice de la contre-Ă©conomie.

Les technologies de protection des donnĂ©es personnelles s’imposent et sont dĂ©sormais inarrĂȘtables.

Combinez tout ceci et vous obtenez : DarkFi.

L’opacitĂ© s’étend sur le monde numĂ©rique. Elle ne peut ĂȘtre stoppĂ©e, ses avantages sont trop grands. Les potentialitĂ©s latentes de l’humanitĂ© qui ont Ă©tĂ© rĂ©primĂ©es pourront enfin s’exprimer. Nous dĂ©tenons un grand pouvoir qui doit ĂȘtre utilisĂ© avec respect.

Souvenez-vous que chaque rĂ©volution technologique dans l’histoire a fait face Ă  des opposants rĂ©trogrades, cherchant Ă  faire rentrer le gĂ©nie dans sa bouteille. Ils sont toujours trainĂ©s dans le futur contre leur grĂ©, inexorablement.

Il ne s’agit pas ici de juger ou de condamner. Juste de reconnaĂźtre la rĂ©alitĂ©.

Qu’on le veuille ou non, le futur sera agoriste.

Que l’opacitĂ© s’installe.

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