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Les Stablecoins doivent ĂȘtre rĂ©glementĂ©s, dĂ©clare Michael Barr de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale

October 29th 2023 at 20:56

Avec la guerre lancĂ©e cette annĂ©e par les rĂ©gulateurs contre les grands opĂ©rateurs de cryptos aux Etats-Unis, chaque parole des autoritĂ©s financiĂšres du pays de de l’oncle Sam est scrutĂ©e avec attention. Celle-ci ne devrait pas faire exception. Vendredi 27 octobre, lors de la confĂ©rence Economics of Payments XII qui s’est tenue Ă  Washington, Michael Barr, haut responsable de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale, a dĂ©taillĂ© la nĂ©cessitĂ© selon lui de rĂ©glementer le secteur des stablecoins.

RĂ©glementer les stablecoins pour qu’ils ne menacent pas la stabilitĂ© financiĂšre

Pour Michael Barr, lorsqu’un actif, peu importe sa forme, est rattachĂ© Ă  une monnaie Ă©mise par le gouvernement et Ă©galement utilisĂ© comme moyen de paiement et rĂ©serve de valeur (soit la dĂ©finition du stablecoin), il “emprunte la confiance de la banque centrale“. “La RĂ©serve fĂ©dĂ©rale a donc tout intĂ©rĂȘt Ă  garantir que toute offre de stablecoin fonctionne dans un cadre de surveillance prudentielle fĂ©dĂ©rale appropriĂ©, afin qu’elle ne menace pas la stabilitĂ© financiĂšre ou l’intĂ©gritĂ© du systĂšme de paiement”, a dĂ©clarĂ© Barr. En gros, les stablecoins, indexĂ©s sur les monnaies Ă©mises par les Banques Centrales, doivent ĂȘtre rĂ©glementĂ©es de la mĂȘme maniĂšre.

La banque centrale a accru la surveillance des stablecoins et a annoncĂ© en aoĂ»t de nouvelles garde-fous pour renforcer sa surveillance des banques qui y sont exposĂ©es. Lors d’une autre prise de parole le mois dernier Barr a dĂ©clarĂ© qu’il Ă©tait “profondĂ©ment prĂ©occupĂ© ” par l’émission de stablecoins sans une forte surveillance fĂ©dĂ©rale.

Les CBDC, une question toujours pas tranchée

Pendant ce temps, au CongrĂšs, les lĂ©gislateurs sont toujours en discussion pour crĂ©er un cadre fĂ©dĂ©ral pour lĂ©gifĂ©rer le secteur des stablecoins. Maxine Waters, la reprĂ©sentante dĂ©mocrate de Californie a dĂ©clarĂ© cette semaine qu’elle s’attend Ă  ce que les discussions sur ce projet de loi reprennent d’ici peu.

Michael Barr a Ă©galement Ă©voquĂ© le sujet des CBDC. Il a expliquĂ© que si la banque centrale continue Ă  travailler sur le sujet, la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale ne bougera qu’avec “un soutien clair du pouvoir exĂ©cutif et une lĂ©gislation autorisant le CongrĂšs”. Barr a donc expliquĂ© sans surprise que la banque centrale amĂ©ricaine n’avait pour l’instant pris aucune dĂ©cision quant Ă  l’émission ou non d’une CBDC.

“La recherche se concentre actuellement sur l’architecture intĂ©grale du systĂšme, comme la maniĂšre dont les registres qui enregistrent la propriĂ©tĂ© et les transactions sur les actifs numĂ©riques sont tenus, sĂ©curisĂ©s et vĂ©rifiĂ©s, ainsi que les modĂšles de tokenisation et de conservation”, a dĂ©clarĂ© Barr. Pour rappel, la banque centrale a publiĂ© l’annĂ©e derniĂšre un rapport pour examiner les avantages et les inconvĂ©nients d’une potentielle CBDC.

Il est Ă  noter que Michael Barr n’a accompagnĂ© ses dĂ©clarations d’aucun plan de route ou de calendrier. Avec les discussions lĂ©gislatives qui traĂźnent en longueur, on peut en conclure qu’aux USA, concernant les cryptos, on en est toujours Ă  des dĂ©clarations et des procĂšs.


Sources : Theblock, Watcher.guru, Federalreserve


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Stablecoins : Un nouveau rapport fait polémique

NIST-rapport-stablecoins

L’institut national des normes et de la technologie des États-Unis (NIST) vient de publier un rapport accablant sur les stablecoins. En effet, l’agence rattachĂ©e au ministĂšre du Commerce amĂ©ricain a menĂ© un certain nombre d’investigations relatives aux problĂšmes de sĂ©curitĂ© et de technologie autour des stablecoins. Cette Ă©tude portait sur les 20 tokens stables ayant les meilleures capitalisations boursiĂšres de l’industrie. Parmi ces 20 piĂšces stables, uniquement cinq d’entre elles auraient maintenu leur paritĂ© au cours de l’annĂ©e en cours. Dans ce nouveau rapport, l’agence Ă©value toutes les failles de sĂ©curitĂ© et la confiance liĂ©es aux stablecoins.

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Stablecoins : MakerDAO investit 500 millions de DAI en actifs traditionnels

October 9th 2022 at 12:00
MakerDAO DAI cryptocurrency; MakerDAO DAI golden coins

C’est en partenariat avec le gestionnaire d’actifs Montenalis que MarkerDAO effectuera son plan de conversion de 500 millions de DAI en actifs traditionnels et se prĂ©munissant de la volatilitĂ© des cryptos par la mĂȘme occasion.

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Les grandes banques chinoises recrutent des utilisateurs de yuan numérique

July 10th 2021 at 11:30

Waving flag of China

Un article paru le 6 juin indique que six des plus grandes banques de Chine ont demandĂ© Ă  leurs employĂ©s de recruter de nouveaux utilisateurs du yuan numĂ©rique. Pour y parvenir, les employĂ©s ont l’autorisation d’utiliser des stratĂ©gies des plus Ă©tonnantes ! Quelles sont les directives donnĂ©es par les banques ? Pour les employĂ©s de [
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Nouvelle-Zélande : la Banque de réserve en pleine consultation pour une potentielle CBDC

July 10th 2021 at 10:00

Flag of New Zeland and foreground

La Banque Centrale nĂ©o-zĂ©landaise est en pleine d’étude sur la possibilitĂ© d’utiliser d’une CBDC dans le pays. Laquelle complĂštera l’argent liquide que le gouvernement a dĂ©jĂ  Ă  sa disposition. La consultation en prĂ©liminaire D’aprĂšs la Banque Centrale de la Nouvelle-ZĂ©lande, une monnaie digitale devrait convenir Ă  la politique de rĂ©duction de l’utilisation des espĂšces dans le [
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Les stablecoins : un danger pour l’équilibre des systĂšmes financiers ?

July 9th 2021 at 15:17

Depuis quelques mois, les stablecoins se font de plus en plus prĂ©sentes sur les marchĂ©s financiers. Si Visa et d’autres grands groupes permettant les paiements privĂ©s estiment que c’est une chance et voient un grand potentiel dans les stablecoins, ce n’est pas le cas de la Banque centrale chinoise qui estime qu’elles prĂ©sentent des risques [
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Les enseignements des monnaies numériques de Facebook et Telegram

June 19th 2020 at 09:25

Un an aprĂšs le dĂ©voilement de Libra par Facebook, quels enseignements peut-on tirer ? DĂ©couvrez ci-dessous l’analyse de ClĂ©ment Jeanneau et Alexandre Stachtchenko publiĂ©e aujourd’hui dans L’Express :

« C’était il y a un an : Facebook annonçait en grande pompe le lancement Ă  venir de Libra, son projet de monnaie numĂ©rique fondĂ©e sur un panier de devises traditionnelles. L’ambition Ă©tait immense : imposer Libra comme la monnaie de rĂ©fĂ©rence dans l’espace numĂ©rique – autrement dit dans ce qui constitue l’économie de demain et de plus en plus d’aujourd’hui.

Douze mois plus tard, la tonalitĂ© est toute autre. Mark Zuckerberg, parfois prĂ©sentĂ© comme le dirigeant d’un proto-Etat en puissance, a dĂ» revoir sa copie : avant de viser la rĂ©volution monĂ©taire, il s’attellera d’abord plus modestement Ă  faire naĂźtre diffĂ©rentes monnaies numĂ©riques fondĂ©es sur leurs Ă©quivalents physiques : e-euro, e-dollar, etc.

Plusieurs leçons peuvent dĂ©jĂ  ĂȘtre tirĂ©es.

La premiĂšre tient Ă  l’écart spectaculaire entre l’annonce tonitruante du dĂ©part et la confrontation Ă  la rĂ©alitĂ©. Beaucoup voyaient dans Libra le parachĂšvement de la domination des GAFA sur les Etats. Ici, les Etats, les vrais, ont gagnĂ© la bataille – et probablement avant tout les Etats-Unis.

La mĂȘme remarque vaut pour Telegram. En 2017, l’application de messagerie aux 400 millions d’utilisateurs avait fait, elle aussi, une entrĂ©e fracassante dans l’univers des cryptomonnaies, qu’elle voulait rĂ©volutionner de fond en comble. Telegram projetait de crĂ©er un systĂšme de paiement alternatif Ă  Visa et Mastercard et une multitude d’applications dĂ©centralisĂ©es vouĂ©es Ă  devenir leaders dans leur domaine.

Trois ans et une levĂ©e de fonds de 1,7 milliards de dollars (!) plus tard, l’ampleur de la chute est Ă  la hauteur de l’ambition du projet : celui-ci ne verra en rĂ©alitĂ© jamais le jour, en raison d’un imbroglio juridique qui aura traĂźnĂ© en longueur jusqu’au couperet final. C’est le plus grand Ă©chec de l’histoire – jeune mais dĂ©jĂ  mouvementĂ©e – des cryptomonnaies.

Les exemples de Facebook et de Telegram sont emblĂ©matiques. LĂ  oĂč les deux gĂ©ants avaient fait de la technologie le moteur de leur initiative, la rĂ©alitĂ© est venue rappeler qu’en matiĂšre monĂ©taire, le dĂ©fi est avant tout rĂ©glementaire et politique. En venant s’attaquer Ă  la souverainetĂ© des Etats, Facebook a franchi une ligne rouge. PlutĂŽt que le passage en force, Mark Zuckerberg a prĂ©fĂ©rĂ© reculer.

Pour un groupe valorisĂ© 236 milliards de dollars, qui n’est plus depuis longtemps une startup prĂȘte Ă  prendre tous les risques, ce choix Ă©tait logique. Mais en creux, cet Ă©chec et celui de Telegram viennent valoriser ce qui constitue encore aujourd’hui la seule monnaie numĂ©rique mondiale de rĂ©fĂ©rence : le bitcoin, lancĂ© en 2009 par un anonyme sans demande d’autorisation prĂ©alable.

MalgrĂ© ses limites, suffisamment dĂ©crites par ailleurs, cet ovni monĂ©taire poursuit ses avancĂ©es depuis plus d’une dĂ©cennie sans discontinuer, comme un pied de nez aux multiples Ă©conomistes qui n’ont cessĂ© d’annoncer sa mort imminente et qui n’ont, en vĂ©ritĂ©, jamais acceptĂ© de prendre au sĂ©rieux les cryptomonnaies
jusqu’à aujourd’hui.

C’est lĂ  l’ironie de la situation actuelle : il aura fallu la menace du Libra pour que le sujet des cryptomonnaies, sur la table depuis des annĂ©es, soient enfin pris au sĂ©rieux par les plus grands experts et les institutions les plus prestigieuses, Ă  commencer par les banques centrales. A posteriori, l’impact le plus fort du Libra tiendra peut-ĂȘtre Ă  ce rĂŽle d’accĂ©lĂ©rateur des mentalitĂ©s.

Depuis un an, les rapports s’enchaĂźnent sur ce qui est pudiquement dĂ©signĂ© comme « actifs numĂ©riques ». Une notion en particulier suscite les dĂ©bats : les « stablecoins », ces cryptomonnaies indexĂ©es le plus souvent Ă  des monnaies traditionnelles. Les stablecoins apparaissent, pour les acteurs traditionnels, comme une façon de mettre un pied dans ce monde mystĂ©rieux des actifs numĂ©riques tout en restant arrimĂ©s Ă  leur champ de connaissances – une sorte d’« en mĂȘme temps » adaptĂ© Ă  ce nouvel univers.

Ce faisant, les cryptomonnaies, si peu considĂ©rĂ©es jusqu’ici, ont gagnĂ© en lĂ©gitimitĂ©. Bien sĂ»r, elles restent regardĂ©es avec mĂ©fiance. Mais l’évolution est notable. Il est tout sauf anodin, entre autres exemples, que JP Morgan, dont le PDG dĂ©signait bitcoin comme une « fraude » en 2017, ait dĂ©cidĂ© cette annĂ©e d’étendre ses services bancaires aux plateformes d’échanges de cryptomonnaies. D’innovations Ă  Ă©touffer, celles-ci reprĂ©sentent maintenant la nouvelle donne Ă  laquelle il faut s’adapter.

A quoi s’attendre pour la suite ? Suite au recul de Facebook, les Etats auraient tort de croire que la guerre est gagnĂ©e. En rĂ©alitĂ©, il ne s’agissait que du premier acte. L’erreur serait de se centrer uniquement sur la numĂ©risation des processus monĂ©taires existants sans percevoir qu’il ne s’agit lĂ  que d’innovation incrĂ©mentale, insuffisante face l’innovation de rupture qui frappe Ă  notre porte.

Par innovation de rupture, il faut notamment comprendre cette capacitĂ© inĂ©dite Ă  rendre les actifs financiers programmables, interopĂ©rables, et ouverts Ă  tous. C’est la proposition de valeur d’une plateforme comme Ethereum, dont l’attractivitĂ© ne cesse de grandir. Un brevet pour un dollar digital utilisant Ethereum a du reste Ă©tĂ© dĂ©posĂ© rĂ©cemment par
Visa.

Le parallĂšle entre les Ă©checs de Libra et de Telegram d’une part, et l’attractivitĂ© de Bitcoin et d’Ethereum d’autre part, devraient inciter les acteurs existants Ă  plus d’humilitĂ© face Ă  la crypto-Ă©conomie. Facebook semble l’avoir compris. Si l’entreprise a reculĂ©, c’est pour mieux revenir demain. Elle vient de placer Ă  la tĂȘte de Libra un expert de la rĂ©glementation, ex-directeur juridique de HSBC passĂ© par le TrĂ©sor amĂ©ricain. Quant au cofondateur de Libra, David Marcus, il ne cesse d’insister dans ses interviews sur l’argent programmable.

Une immense vague d’innovations est en prĂ©paration. Elle pourrait demain bousculer un monde financier et monĂ©taire qui n’a pas encore connu de transformation numĂ©rique de rupture. Les banques centrales, qui ont ici l’opportunitĂ© de retisser un lien avec le citoyen qu’elles avaient en partie perdu au profit des banques commerciales, seraient mal avisĂ©es de faire la sourde oreille. Et Ă  l’heure oĂč l’on reparle de souverainetĂ©, en toile de fond se profile une question fondamentale, qui devrait importer Ă  tout citoyen : celle de savoir si l’euro programmable de demain sera pilotĂ© par un acteur public
ou par un gĂ©ant privĂ©. »

Les enseignements des monnaies numériques de Facebook et Telegram

June 19th 2020 at 09:25

Un an aprĂšs le dĂ©voilement de Libra par Facebook, quels enseignements peut-on tirer ? DĂ©couvrez ci-dessous l’analyse de ClĂ©ment Jeanneau et Alexandre Stachtchenko publiĂ©e aujourd’hui dans L’Express :

« C’était il y a un an : Facebook annonçait en grande pompe le lancement Ă  venir de Libra, son projet de monnaie numĂ©rique fondĂ©e sur un panier de devises traditionnelles. L’ambition Ă©tait immense : imposer Libra comme la monnaie de rĂ©fĂ©rence dans l’espace numĂ©rique – autrement dit dans ce qui constitue l’économie de demain et de plus en plus d’aujourd’hui.

Douze mois plus tard, la tonalitĂ© est toute autre. Mark Zuckerberg, parfois prĂ©sentĂ© comme le dirigeant d’un proto-Etat en puissance, a dĂ» revoir sa copie : avant de viser la rĂ©volution monĂ©taire, il s’attellera d’abord plus modestement Ă  faire naĂźtre diffĂ©rentes monnaies numĂ©riques fondĂ©es sur leurs Ă©quivalents physiques : e-euro, e-dollar, etc.

Plusieurs leçons peuvent dĂ©jĂ  ĂȘtre tirĂ©es.

La premiĂšre tient Ă  l’écart spectaculaire entre l’annonce tonitruante du dĂ©part et la confrontation Ă  la rĂ©alitĂ©. Beaucoup voyaient dans Libra le parachĂšvement de la domination des GAFA sur les Etats. Ici, les Etats, les vrais, ont gagnĂ© la bataille – et probablement avant tout les Etats-Unis.

La mĂȘme remarque vaut pour Telegram. En 2017, l’application de messagerie aux 400 millions d’utilisateurs avait fait, elle aussi, une entrĂ©e fracassante dans l’univers des cryptomonnaies, qu’elle voulait rĂ©volutionner de fond en comble. Telegram projetait de crĂ©er un systĂšme de paiement alternatif Ă  Visa et Mastercard et une multitude d’applications dĂ©centralisĂ©es vouĂ©es Ă  devenir leaders dans leur domaine.

Trois ans et une levĂ©e de fonds de 1,7 milliards de dollars (!) plus tard, l’ampleur de la chute est Ă  la hauteur de l’ambition du projet : celui-ci ne verra en rĂ©alitĂ© jamais le jour, en raison d’un imbroglio juridique qui aura traĂźnĂ© en longueur jusqu’au couperet final. C’est le plus grand Ă©chec de l’histoire – jeune mais dĂ©jĂ  mouvementĂ©e – des cryptomonnaies.

Les exemples de Facebook et de Telegram sont emblĂ©matiques. LĂ  oĂč les deux gĂ©ants avaient fait de la technologie le moteur de leur initiative, la rĂ©alitĂ© est venue rappeler qu’en matiĂšre monĂ©taire, le dĂ©fi est avant tout rĂ©glementaire et politique. En venant s’attaquer Ă  la souverainetĂ© des Etats, Facebook a franchi une ligne rouge. PlutĂŽt que le passage en force, Mark Zuckerberg a prĂ©fĂ©rĂ© reculer.

Pour un groupe valorisĂ© 236 milliards de dollars, qui n’est plus depuis longtemps une startup prĂȘte Ă  prendre tous les risques, ce choix Ă©tait logique. Mais en creux, cet Ă©chec et celui de Telegram viennent valoriser ce qui constitue encore aujourd’hui la seule monnaie numĂ©rique mondiale de rĂ©fĂ©rence : le bitcoin, lancĂ© en 2009 par un anonyme sans demande d’autorisation prĂ©alable.

MalgrĂ© ses limites, suffisamment dĂ©crites par ailleurs, cet ovni monĂ©taire poursuit ses avancĂ©es depuis plus d’une dĂ©cennie sans discontinuer, comme un pied de nez aux multiples Ă©conomistes qui n’ont cessĂ© d’annoncer sa mort imminente et qui n’ont, en vĂ©ritĂ©, jamais acceptĂ© de prendre au sĂ©rieux les cryptomonnaies
jusqu’à aujourd’hui.

C’est lĂ  l’ironie de la situation actuelle : il aura fallu la menace du Libra pour que le sujet des cryptomonnaies, sur la table depuis des annĂ©es, soient enfin pris au sĂ©rieux par les plus grands experts et les institutions les plus prestigieuses, Ă  commencer par les banques centrales. A posteriori, l’impact le plus fort du Libra tiendra peut-ĂȘtre Ă  ce rĂŽle d’accĂ©lĂ©rateur des mentalitĂ©s.

Depuis un an, les rapports s’enchaĂźnent sur ce qui est pudiquement dĂ©signĂ© comme « actifs numĂ©riques ». Une notion en particulier suscite les dĂ©bats : les « stablecoins », ces cryptomonnaies indexĂ©es le plus souvent Ă  des monnaies traditionnelles. Les stablecoins apparaissent, pour les acteurs traditionnels, comme une façon de mettre un pied dans ce monde mystĂ©rieux des actifs numĂ©riques tout en restant arrimĂ©s Ă  leur champ de connaissances – une sorte d’« en mĂȘme temps » adaptĂ© Ă  ce nouvel univers.

Ce faisant, les cryptomonnaies, si peu considĂ©rĂ©es jusqu’ici, ont gagnĂ© en lĂ©gitimitĂ©. Bien sĂ»r, elles restent regardĂ©es avec mĂ©fiance. Mais l’évolution est notable. Il est tout sauf anodin, entre autres exemples, que JP Morgan, dont le PDG dĂ©signait bitcoin comme une « fraude » en 2017, ait dĂ©cidĂ© cette annĂ©e d’étendre ses services bancaires aux plateformes d’échanges de cryptomonnaies. D’innovations Ă  Ă©touffer, celles-ci reprĂ©sentent maintenant la nouvelle donne Ă  laquelle il faut s’adapter.

A quoi s’attendre pour la suite ? Suite au recul de Facebook, les Etats auraient tort de croire que la guerre est gagnĂ©e. En rĂ©alitĂ©, il ne s’agissait que du premier acte. L’erreur serait de se centrer uniquement sur la numĂ©risation des processus monĂ©taires existants sans percevoir qu’il ne s’agit lĂ  que d’innovation incrĂ©mentale, insuffisante face l’innovation de rupture qui frappe Ă  notre porte.

Par innovation de rupture, il faut notamment comprendre cette capacitĂ© inĂ©dite Ă  rendre les actifs financiers programmables, interopĂ©rables, et ouverts Ă  tous. C’est la proposition de valeur d’une plateforme comme Ethereum, dont l’attractivitĂ© ne cesse de grandir. Un brevet pour un dollar digital utilisant Ethereum a du reste Ă©tĂ© dĂ©posĂ© rĂ©cemment par
Visa.

Le parallĂšle entre les Ă©checs de Libra et de Telegram d’une part, et l’attractivitĂ© de Bitcoin et d’Ethereum d’autre part, devraient inciter les acteurs existants Ă  plus d’humilitĂ© face Ă  la crypto-Ă©conomie. Facebook semble l’avoir compris. Si l’entreprise a reculĂ©, c’est pour mieux revenir demain. Elle vient de placer Ă  la tĂȘte de Libra un expert de la rĂ©glementation, ex-directeur juridique de HSBC passĂ© par le TrĂ©sor amĂ©ricain. Quant au cofondateur de Libra, David Marcus, il ne cesse d’insister dans ses interviews sur l’argent programmable.

Une immense vague d’innovations est en prĂ©paration. Elle pourrait demain bousculer un monde financier et monĂ©taire qui n’a pas encore connu de transformation numĂ©rique de rupture. Les banques centrales, qui ont ici l’opportunitĂ© de retisser un lien avec le citoyen qu’elles avaient en partie perdu au profit des banques commerciales, seraient mal avisĂ©es de faire la sourde oreille. Et Ă  l’heure oĂč l’on reparle de souverainetĂ©, en toile de fond se profile une question fondamentale, qui devrait importer Ă  tout citoyen : celle de savoir si l’euro programmable de demain sera pilotĂ© par un acteur public
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