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Jetons non-fongibles et applications financières

November 19th 2020 at 09:30
Nous publions tous les deux mois une chronique blockchain dans le média suisse Allnews, spécialisé dans la finance. Pour cet épisode, nous proposons un tour d’horizon des NFT et des applications financières qui en découlent.

 

Extrait :

DE QUOI S’AGIT-IL?

Le NFT, pour Non Fungible Token, se traduit par «Jeton non-fongible». Cela signifie qu’un jeton présente des caractéristiques qui lui sont propres, uniques, qui empêchent de le confondre avec un autre jeton. Les jetons fongibles sont à l’inverse des jetons interchangeables : un euro vaut un autre euro par exemple, tandis qu’un NFT ne vaudra pas un autre NFT. 

Pour illustrer ce concept, prenons l’exemple de Sorare, société française créant un jeu à mi-chemin entre Mon Petit Gazon et les cartes Panini nativement numériques. La société propose l’achat de jetons représentant des joueurs de football émis en quantités limitées. Les meilleures cartes se vendent à des prix à 4 voire 5 chiffres. Le NFT peut revêtir différentes formes et être par exemple un objet («item») de jeux vidéos, un actif immobilier ou une œuvre d’art à part entière.

En «jetonisant» un actif numérique, celui-ci profite des caractéristiques intéressantes des blockchains: il devient plus aisément liquide, auditable et transparent afin de pouvoir contrôler son émission. Par ailleurs, cela rend possible une «réelle» détention pour le joueur recevant ou achetant une carte, à l’inverse d’une détention fictive sur un serveur d’un tiers. Libre au détenteur de l’envoyer à un proche, de le vendre à une autre personne ou de l’utiliser sur des services tiers. Dans le cas de Sorare, cela permet au joueur de collectionner véritablement les cartes de ses joueurs préférés, ou encore de repérer éventuellement des joueurs prometteurs et les revendre au plus offrant.

 
UN ACTIF À PART ENTIÈRE AUX APPLICATIONS NOMBREUSES

Le NFT peut revêtir différentes formes et être par exemple un objet («item») de jeux vidéos, un actif immobilier ou une œuvre d’art à part entière. Les plateformes OpenSea ou Rarible proposent une place de marché permettant d’acheter ses œuvres numériques. Citons Pascal Boyart proposant des fresques bien réelles mais aussi une tokenization de son art qui propose à la vente la copie numérique de celles-ci. 

Dans des univers numériques à la «Second Life», il devient dès lors possible d’être propriétaire de terrains représentés par un NFT indiquant les coordonnées. Charge aux particuliers et aux entreprises de construire ensuite sur leurs parcelles un casino, un espace de discussion ou une école. Depuis 2018, il s’est échangé pour plus de 20 millions de dollars de parcelles ou d’items tokenizés sur la plateforme Decentraland. Ces NFT disposent donc d’un prix qui se fonde sur l’offre et la demande. Certes moins liquides que des jetons traditionnels, les parcelles depuis 2018 sont restées relativement stables dans leur prix. On peut donc imaginer construire des services sur cette valeur. 

 

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