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Quand le sage dit Bitcoin, l’idiot voit Libra

July 1st 2019 at 19:09

“Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt” dit un vieux dicton chinois pour indiquer que parfois on peut ne pas comprendre le vrai sens des choses, si on se borne à regarder en surface.

La big news de ce mois de Juin 2019 dans l’univers blockchain et en général dans l’ensemble de la finance mondiale, est sans doute celle de Facebook qui a dévoilé et annoncé officiellement son projet Libra. Facebook va créer la première monnaie qui sera privée au lancement, publique dans 5 ans selon les dire du whitepaper. Libra sera utilisable mondialement et sera forgée et gérée par un consortium de sociétés privées, 100% indépendantes des banques centrales.

Pour faire simple, Libra pourrait se résumer en ces points :

  • La blockchain arrive et permet pour la première fois de faire circuler de l’argent à travers le monde instantanément et pratiquement sans coût.
  • Facebook comprend que ce break technologique peut casser le système de paiement mondial et que techniquement il peut facilement mettre en place un nouveau circuit SWIFT.
  • Facebook réalise que ayant plus de 2 milliards de personnes dans son « CRM » il a un pouvoir d’action plus important que la FED pour imposer une monnaie à la planète ; et puisqu’il peut désormais le faire à bas coût techniquement…

Du point de vue d’une banque par contre Libra serait plutôt :

  • Les banques centrales comprennent enfin la puissance de la technologie blockchain.
  • Ayant fait l’erreur de casser le pont entre les monnaies et l’or (fin des accords de Breton Woods, en 1971), elles n’ont plus d’arguments pour faire valoir leur légitimité. Si la teneur même de l’argent se résume à une question de confiance des gens, pourquoi ne pourrait-on pas avoir autant de confiance en un consortium d’entreprises privées.
  • Les banques privées comprennent que leur monopole est remis en question par la rupture technologique blockchain. Dans une récente interview à YahooFinance, Jamie Dimon, PDG de la banque JPMorgan Chase, a clairement exprimé ses inquiétudes face à la montée de projets blockchain. Selon ses propres mots « on sait qu’ils sont là, on sait qu’ils arrivent et veulent manger dans notre assiette« .
  • Les banques n’ayant pas encore développées de solution telle Goldman Sachs, affirment qu’elles ne vont pas tarder à tokeniser des actifs.
  • Les banques centrales arrivent même à prévoir qu’elle auront un jour leur propre « projet Libra » et il l’annoncent via le FMI (Fond Monétaire International)


A notre avis ces acteurs n’ont pas tout à fait réalisé que le vrai danger qui les guette est le bitcoin, car il est le seul en mesure de casser le paradigme de l’argent et de changer la manière dont on l’a jusqu’ici conçu.

Toujours est-il que Libra est un projet de grande ambition. Il est même à notre avis le projet de loin le plus ambitieux qu’un GAFA ait jamais crée. Cette nouvelle monnaie planétaire sera lancée au premier semestre 2020 par une association homonyme basée à Genève. Un consortium inédit, qui regroupe les 28 premiers partenaires de Facebook et permettra de payer et de transférer de l’argent sur Messenger, WhatsApp, Facebook. Parmi les membres de ce consortium plus que original on trouve Uber, Vodafone, eBay, Iliad, PayPal, Visa, Spotify, Farfetch…

Tous les partenaires de la Balance
Membres du consortium Libra
au moment du lancement

D’autres partenaires pourront s’ajouter par la suite moyennant acceptation dans l’élite facebookienne. L’entrée sera en effet décidée par l’instance de gouvernance mise en place au sein du consortium.

Plusieurs malentendus ont déjà pris la main sur la réalité. Déjà, première chose à noter il serait plus correct d’appeler Libra une monnaie virtuelle et non pas une crypto-monnaie. Cette monnaie existera entièrement sous forme digitale et verra les transactions enregistrées et confirmées dans un livre commun blockchain. Toutefois à part ces quelques analogies Libra a plus de différence que de similitudes avec une cryptomonnaie.

Deuxième malentendu beaucoup de gens nous contactent pour savoir comment acheter cette crypto dans un but spéculatif. Ils oublient qu’il s’agit là d’un stable-coin qui aura pour valeur, à vie et par construction plus ou moins toujours 1 dollar. Libra étant étalonné sur un panier des principales monnaies (euro, dollar, yen…), des écarts sont possibles mais la valeur sera toujours foncièrement au moins aussi stable et constante que la moyenne des monnaies existantes.

Quant au bitcoin, il n’est pas vraiment de la partie. Trop différent du dollar et de Libra à la fois, il reste du moins pour l’instant un acteur passif dans le bras de fer banques/Facebook qui va sans doute avoir lieu. Un spectateur non des moindres toutefois, vu que le bitcoin a le potentiel de remplacer les deux factions et d’être le seul en mesure d’apporter une vrai changement dans la manière même de concevoir l’argent dans le monde.

Ainsi nous ne pouvons que être d’accord avec le plus grand expert bitcoin au monde, Andres Antonopoulos lorsqu’il dit :

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De fait, le Libra Coin de Facebook ne crée pas du tout une nouvelle crypto-monnaie comme beaucoup semblent l’entendre. Il crée plutôt une nouvelle banque centrale, originale et très inédite, peut être bien mais toujours une vieille bonne banque centrale.

Ainsi nous avons deux angles de vue opposés :

  • Du point de vue du bitcoin, Libra n’est rien d’autre qu’une autre fintech (l’énième d’ailleurs) et il n’y a pas vraiment de souci à se faire.
  • Du point de vue d’une banque centrale, Libra est un danger qui met le système entier dans l’inconfortable position des majeurs de la musique à l’arrivée de Youtube au début des années 2000.

Malgré tout ça, on entend souvent les médias faire de Libra le nouveau bitcoin. Paradoxalement, non seulement il ne l’est pas mais en plus sous certains aspects, Libra est l’antithèse du bitcoin puisqu’il nie les bases mêmes de la cryptomonnaie.

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Tableau comparatif des principales monnaies blockchain. Noter comme seul Bitcoin et Ethereum respectent les principes de base de la cryptomonnaie.


Les principales différences Libra/Bitcoin sont :

  • Il s’agit d’un stablecoin qui n’a pas de volatilité tandis que le bitcoin fluctue et peut être même très instable surtout à court terme sur les marchés. Sa valeur sera ancrée dans un ensemble d’assets réels (dépôts bancaires, obligations d’État … plus un panier de devises de banques centrales). Cela va garantir stabilité et une absence structurelle de spéculation. Une Libra vaudra ainsi toujours environ un dollar.

  • Afin d’éviter tout ennui avec le régulateur, Facebook prendra des dispositions avec les autorités bancaires pour prévenir le blanchiment d’argent et d’autres crimes financiers. Par conséquent, il est plus précis de comparer le projet Libra avec d’autres systèmes de paiement basés sur des blockchain privées telles que le JPM Coin, devise numérique annoncée par JP Morgan ou le programme Blockchain World Wire lancé par IBM.

  • L’offre en Libra va augmenter ou diminuer en fonction de la demande du marché. Si les utilisateurs des médias sociaux en veulent davantage, l’association à but non lucratif achètera plus de dollars, euros, yen ou d’obligations gouvernementales, les stockera dans sa réserve afin de créer de la nouvelle monnaie à la volée. Si, en revanche, les utilisateurs collectivement démontrent moins d’intérêt, la même association dévalorisera sa réserve en effectuant des paiements en monnaie fiduciaire et détruira la quantité équivalente de livres blockchain. Adieu l’inflation, ce mécanisme se démarque suffisamment du money printing pour apporter une alternative originale. Cela dit tout ça n’a rien à voir avec le bitcoin qui a une émission finie, publique et connue à l’avance.

  • Le bitcoin constitue une protection naturelle contre les crises mondiales de liquidité et en ce sens il ne ressemble à aucune autre monnaie FIAT. Etant complètement opposé au système financier existant, le BTC est un rempart en cas de crise financière majeure. Tout le contraire de Libra qui étant principalement étalonné sur un panier de devises FIAT sera bien, en cas de tempête, dans le même bateau que toutes les autres banques. Toute crise financière mondiale se répercuterait automatiquement sur la monnaie de Facebook, unie à jamais au monde financier aussi bien dans les bonnes que dans les mauvaises périodes…
  • Les deux monnaies n’utilisent pas le même type de technologie : vrai blockchain publique d’un côté, DLT privé de l’autre. Bitcoin utilise un ledger dit sans permission : il fonctionne sur le principe d’une blockchain publique qui, par définition, est ouverte, non soumise au contrôle/propriété d’acteurs individuels. Toute personne a en principe la possibilité de mettre à jour les données sans autorité de validation ou de contrôle autre que les mathématiques qui régissent le tout. Le système est ainsi complètement centripète, dépourvu de toute forme de censure et réglementé par la simple collaboration des nœuds dans la formation du consentement à l’opération. Libra, au contraire, utilise des ledgers avec permission : elle fonctionne sur le principe d’une blockchain privée qui, par définition, n’est pas ouverte et soumise au contrôle d’un ou plusieurs acteurs principaux. Pour mettre à jour les données, il est nécessaire d’obtenir l’autorisation du nœud de validation central. Le processus est donc fermement maîtrisé, il n’y a pas de réelle décentralisation et les principaux nœuds sont tout-puissants face aux opérations individuelles. Il est vrai que le whitepaper affirme « l’ambition est que Libra puisse devenir un jour une blockchain sans autorisations ». Le problème est qu’une simple promesse ne suffit pas lorsqu’il s’agit d’une monnaie planétaire. Selon notre avis il s’agit là d’une illusion : nous attendons de voir des corporates abandonner le contrôle de la future monnaie mondiale.

Les quelques aspects positifs de Libra sont :

  • Il jette un sacré pavé dans la mare de tous ceux qui soutenaient que « Blockchain c’est bien, crypto c’est mal« , maintenant que c’est un GAFA qui se fait passer pour une crypto.
  • Libra peut avoir une action pédagogique et aider le grand public à comprendre la position des monopoles obligatoires par loi. De là à douter d’un argent planche à billet le pas peut être bref. Reste à savoir si cela peut sonner le glas des banques centrales.
  • Libra peut en même temps être un facteur d’accélération de l’adoption bitcoin. Les gens commencent à envisager et à trouver normales d’autres formes d’argent liées à la technologie blockchain.

Nos considérations sur Libra

En créant Libra, Facebook aurait-t-il anticipé l’effondrement du système financier ? Imaginons qu’après des années de planche à billet sauvage, les dix plus grandes monnaies FIAT au monde se retrouvent dans la situation du Bolivar vénézuélien. Faute de mieux la population pourrait alors se tourner vers des Libra même sans que cette monnaie ne soit étalonnée sur des vrais assets. Le problème est que l’argent n’est de nos jours, qu’une question de confiance. Dans quel organisme nous pourrions avoir le plus confiance ? Une société qui compte 2,5 milliards de clients ou une banque centrale qui n’arrive plus à gérer ses taux directeurs ? L’idée de Facebook derrière Libra serait-elle de devenir la nouvelle banque mondiale en abandonnant plus ou moins progressivement les assets sous-jacents ?

Heureusement, Libra ne pourra jamais concurrencer sérieusement le bitcoin puisqu’il ne lui ressemble en rien. Bonne nouvelle : tant que le bitcoin (et ou des cryptomonnaies) existe, l’humanité aura toujours une alternative viable et sérieuse au système monétaire actuel.

Libra n’a aucune privacy!

La pierre d’achoppement du projet Libra et son principal défaut est sans doute l’absence de privacy. En supposant même que le consortium accepte de laisser les clés privées (dont dépendent les avoirs) dans les mains des utilisateurs finaux, quelle privacy pourrait avoir ce réseau d’entreprises qui contient déjà Facebook, Uber, eBay ? C’est-à-dire les géants de la collecte de données privée? A quoi bon cacher le montant et les détails des transactions monétaire alors que le couple FB+Uber sait précisément où l’utilisateur se trouve, ce qu’il aime, et probablement même mieux que lui ce qu’il est censé faire à bref ?

Voilà pourquoi nous pensons que la fenêtre de tir de Libra et des projets similaires est relativement courte. Le temps que les utilisateurs réalisent que la seule manière de reprendre en main leurs données digitales et la maîtrise de leur argent est par le biais d’une vraie cryptomonnaie. A notre avis Libra est d’ores et déjà sous la menace du tsunami-crypto qui est susceptible de se produire, contre lequel il ne peut absolument rien, étant structurellement et techniquement une monnaie anti-crypto.

Donc pour résumer :

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Le nouvelles classes de la monnaie sur terre.

Pensez-vous maitnenant que le corporate lancera vraiement une monnaie 100% publique sur laquelle il n’aura plus aucun contrôle? Aussi bien sur les transactions financiaires que sur les données client ? N’est il bien plus probable que Facebook continue à faire ce qui a fait jusqu’ici son succès: nous fournir un service gratuit en échange de ce que nous avons de plus précieux sur le web, notre vie digitale?

Ainsi en paraphrasant le vieux dicton chinois on peut dire:

“Quand le sage désigne le Bitcoin, l’idiot y voit Libra”.

Méfiez vous des imitations : la seule vraie innovation est le bitcoin qui nous donne pour la toute première fois une monnaie 100% décentralisée, n’appartenant à aucune entreprise. Créer une nouvelle émission monétaire par le biais d’un consortium de sociétés privées équivaut à lancer une énième fintech. Ce n’est vraiment pas pour ça que Satoshi nous a confié une des plus grandes inventions de l’histoire de l’homme.

Est-ce que le web va lui lui donner une deuxième chance ?

Google Cloud intègre l’Oracle décentralisé Chainlink et sa blockchain.

June 28th 2019 at 15:30

L’équipe Google Cloud a intégré le middleware oracle de Chainlink à son stock de données cloud BigQuery, ce qui permet une interaction entre blockchain et cloud pour des applications décentralisées Ethereum qui exécutent des smart-contract. La nouvelle a été annoncée dans un rapport de développement officiel de Google publié le 13 juin et sur les réseau sociaux par Chainlink.

L’annonce officielle via twitter, côté Chainlink.

Après Microsoft qui avait proposé son système d’ID mondial sur bitcoin et Facebook avec son projet Libra, cette nouvelle intégration montre encore une fois que les géants technologiques dans le monde comprennent la rupture majeure que la blockchain apporte et commencent à opérer dans le secteur des crypto-monnaies, au sens large.

Un lien existe désormais entre les blockchain et les services Cloud. Cette annonce est tellement innovante qu’elle a permis à LINK d’atteindre un nouveau sommet sans précédent, avec une hausse de 70% en moins d’une heure, après publication.

Qu’est ce qu’un Oracle ?

La blockchain ne permet pas la collecte de données depuis une source externe. En effet, chaque utilisateur de blockchain doit pouvoir reconstituer à n’importe quel moment les différentes transactions qui s’y sont déroulées afin d’en vérifier l’intégrité. Pour cela, chaque bloc de transactions est lié au suivant par son empreinte ou hash, qui permet d’établir la continuité de la blockchain.

Que se passe-il si le protocole d’une blockchain fait appel à un service extérieur ? L’une des transactions d’un bloc X sera dépendante du contenu de ce service externe. A chaque fois qu’une personne téléchargera la blockchain, un nouvel appel sera effectué à ce service externe. Cela pose deux problèmes majeurs :

  • Une charge trop importante pour le service
  • La confiance envers le service externe car si il est hors ligne, piraté ou répond à une autre donnée, la résolution du bloc X diffère de la première fois. Son contenu et donc son empreinte n’est plus identique, et le lien entre lui et le bloc X+1 n’est plus valide. L’ensemble de la blockchain créée après ce bloc ne peut alors plus être vérifiée et l’immutabilité de la blockchain est remise en cause.

L’Oracle, est un service chargé d’entrer manuellement une donnée extérieure dans la blockchain. A l’instant T, qui aura été défini à l’avance, le service va récupérer l’information qui lui a été demandée et l’insère dans la blockchain à l’endroit qui lui a été désigné. Lorsque le smart-contract qui requiert cette donnée s’exécute (après l’instant T), il va chercher la donnée sur la blockchain, à l’adresse prévue, et s’exécute en fonction de cette donnée.

En tant que middleware, l’oracle de Chainlink se trouve alors à servir de passerelle d’échange d’informations entre les deux différents réseaux principaux la blockchain ETH d’un côté et le Cloud de BigQuery de l’autre.

L’Oracle ChainLink est un mécanisme DECENTRALISE qui détecte et vérifie les occurrences du monde réel et ajoute ces informations à la blockchain pour qu’elles soient utilisées dans des smart contracts.

Le lien entre le cloud et la blockchain

Schéma de lien entre le Google Cloud et la blockchain
Source : publication officielle Google Cloud – 13 Juin
  1. Les DApps d’Ethereum formulent une demande d’accès aux données à Chainlink, qui à son tour récupère les données d’un service web construit avec Google App Engine et BigQuery.
  2. Pour récupérer les données de BigQuery, une DApp doit donc appeler le contrat Chainlink Oracle correspondant, en incluant le paiement de la demande à traiter.
  3. Les nœuds Chainlink sont en charge de la surveillance de ces requêtes, jusqu’à ce que l’évènement se réalise et qu’un de ses nœuds exécute la tâche demandée. Google App Engine récupère alors les données de BigQuery, qui héberge les ensembles de données dans son Cloud.

Cas d’utilisation

Google Cloud propose l’utilisation des services Chainlink pour interagir avec les données publiques du Cloud. Notamment les données de l’outil BigQuery deviennent disponibles dans un smart contract Ethereum. Cette technique peut être utilisée pour réduire les inefficacités et de nouvelles fonctionnalités voient le jour dans Ethereum

  • Amélioration de la confidentialité de certaines transactions
  • Possibilité de masquer des transactions en les rendant anonymes
  • Possibilité de régler les paris spéculatifs sur les marchés de prédiction, tels que Augur
  • Possibilité de tirer pleinement parti de la technologie du Cloud
  • Exploitation pour la première fois d’un pont fiable cloud-blockchain
  • Essor de nouveaux business-models blockchain

Conclusion

Google prévoit que cette technique d’interopérabilité amènera les développeurs à créer des applications hybrides optimisant les fonctionnalités des plates-formes de smart-contract et cloud. Par ailleurs, l’objectif futur est d’intégrer les services ML de Google Cloud Platform (par exemple, les API AutoML et Inference).

Chainlink est donc un fournisseur de données blockchain qui récupère des tas de données in-chain et off-chaine pour une exécution dans des smart contracts. Son intégration de la part d’un des quatre GAFA crée pour la première fois un pont majeur entre les deux mondes que tout oppose serveurs cloud centralisés vs noeuds blockchain décentralisés.

En toute logique cette action stratégique de Google facilitera le développement d’applications hybrides cloud-blockchain mais prouve surtout et avant tout que la rupture blockchain est actée et désormais nettement reconnue par les géants du vieux monde.

The Graph : queries decentralisées pour blockchain

June 27th 2019 at 17:23

The Graph est un protocole décentralisé permettant d’indexer et d’interroger des données de blockchains Ethereum. Cela permet une recherche plus optimisée de données difficilement accessibles. The Graph constitue un des premiers language de requête blockchain pour permettre de récupérer des informations.

Imaginez pouvoir accéder aux données blockchain via un language
de requête aussi simple que efficace que votre SQL tout en gardant vos données décentralisées. C’est en deux mots la promesse de The Graph, un protocole permettant de créer rapidement des applications décentralisées sous Ethereum et IPFS via le langage GraphQL développé en interne par Facebook en 2012.

The Graph indexe les données Ethereum en fonction de descriptions dites sous-graphiques et manifestes de sous-graphiques. Ces entitées définissent les smart-contracts et leurs événements qu’on veut surveiller ainsi que la façon de mapper les données d’événement aux données que The Graph stockera dans sa base de données.

Une fois que l’application a exécuté une requête, le graph l’achemine vers les nœuds de requête qui contiennent l’index. Les nœuds de requête renvoient le résultat au nœud de passerelle, puis au développeur.

Le token sous-jacent est utilisé pour sécuriser et gérer le réseau. En bref, il est lié par des nœuds de requête et ceux-ci peuvent être utilisés comme moyen d’échange au sein du réseau.

Une fois qu’un manifeste de sous-graphiques est écrit, vous utilisez la CLI graphique pour stocker la définition dans IPFS et indiquez au service hébergé de commencer à indexer les données de ce sous-graphique.

Il est important de souligner que via The Graph, les requêtes sont traitées sur un réseau décentralisé, ce qui garantit que les données restent publiques et que les dApps continuent de s’exécuter quoi qu’il arrive derrière. Les utilisateurs n’ont pas besoin de faire confiance à des équipes pour faire fonctionner des serveurs et les développeurs peuvent déployer leurs efforts sur une infrastructure publique de confiance qu’ils n’ont pas à gérer. The Graph fournit par ailleurs une API puissante pour obtenir exactement les données dont vous avez besoin en une seule requête, en parcourant et en combinant de manière transparente les sources de données.

Pourquoi l’accès aux données blockchain est si difficile ?

Dans le système des blockchain classiques il existe trois points caractéristiques de requête nécessitant une amélioration :

  • Décentralisation : les données contenues dans une blockchain résident dans un réseau décentralisé de nœuds qui répliquent en permanence des enregistrements entre eux. Ainsi, dans ce modèle l’accès aux données est beaucoup plus complexe que les infrastructures de base de données centralisées.
  • Opacité : les données dans la blockchain sont soumises à différents niveaux de cryptage ce qui rend leur interprétation difficile. L’intérêt d’un protocole de requête est de connaître par sa base de données et ses liens entre les informations, comment interroger la blockchain.
  • Stockage séquentiel des données : les données contenues dans les blockchain sont transporter en groupe séquentiel de blocs dans les transactions. Cette structure de données par transaction en blocs offre de très mauvaises capacités de navigation.

Ainsi, une pile d’accès aux données Web 3.0 efficace devrait avoir trois fonctionnalités principales :

  1. Possibilité d’accéder aux informations comme si elles étaient stockées dans un référentiel centralisé.
  2. Possibilité d’interroger des enregistrements en fonction de ses attributs.
  3. Capacité à naviguer efficacement dans les données de la blockchain en fonction de critères spécifiques.

Un index décentralisé

Comme développé ci-dessus, The Graph est un protocole décentralisé permettant d’indexer et d’interroger des données de blockchain. Le graph commence par créer un manifeste décrivant les données de la blockchain. Le manifeste peut spécifier les attributs d’un protocole spécifique de DApp. Une fois le manifeste créé, le graph capture tous les événements blockchain de ce protocole ou de cette application spécifique et les indexe dans IPFS à l’aide du manifeste comme référence. Enfin, les données sont exposées par des API basées sur le protocole GraphQL populaire. Le noeud final Graph traduira les requêtes GraphQL en commandes IPFS utilisées pour accéder aux données.

Dans une base de données centralisé, un utilisateur peut modifier l’index et orienter un autre utilisateur vers un mauvais fichier. Un index décentralisé évite ce problème en utilisant un réseau de nœuds possédant une copie de l’index. De la même manière, que la blockchain fonctionne.

Ce schéma donne plus de détails sur le flux de données une fois qu’un manifeste de sous-graphiques a été déployé, traitant des transactions Ethereum:

Architecture du protocole The Graph

Le flux suit ces étapes:

  1. Une application décentralisée ajoute des données à Ethereum via une transaction sur un smart-contract.
  2. Le smart-contract émet un ou plusieurs événements lors du traitement de la transaction.
  3. Graph Node recherche continuellement dans Ethereum de nouveaux blocs et les données de votre sous-graphique qu’ils peuvent contenir.
  4. Graph Node recherche les événements Ethereum pour votre sous-graphique dans ces blocs et exécute les gestionnaires de mapping que vous avez fournis. Le mapping est un module WASM qui crée ou met à jour les entités de données que Graph Node stocke en réponse à des événements Ethereum.
  5. L’application décentralisée interroge le noeud graphique pour obtenir des données indexées à partir de la chaîne de blocs, à l’aide du noeud final GraphQL. Le nœud graphique convertit à son tour les requêtes GraphQL en requêtes pour son ensemble de données sous-jacent afin d’extraire ces données, en utilisant les fonctionnalités d’indexation.
  6. L’application décentralisée affiche ces données dans une interface utilisateur riche pour les utilisateurs finaux, qu’ils utilisent pour émettre de nouvelles transactions sur Ethereum.
  7. Le cycle se répète.
Un manifeste de sous-graphique YAML

« Tout ce dont vous avez besoin pour exécuter un sous-graphique est open source. Pour l’instant, nous utilisons Postgres comme moteur de stockage. Graph Node définit une abstraction que nous implémentons en utilisant Postgres et nous nous réservons le droit de modifier la base de données sous-jacente à l’avenir. Nous avons écrit beaucoup de code, mais c’est du code open source, donc rien de tout ça n’est propriétaire. »

Le sous-graphique

Un sous-graphique définit les données que le graphe indexera à partir d’Ethereum et comment il les stockera. Une fois déployé, il fera partie d’un graphique global de données blockchain.

La définition du sous-graphique comprend quelques fichiers :

  • subgraph.yaml : un fichier YAML contenant le manifeste de sous-graphique
  • schema.graphql : un schéma GraphQL qui définit quelles données sont stockées pour votre sous-graphique et comment les interroger via GraphQL
  • Mappages AssemblyScript : code AssemblyScript qui traduit les données d’événement dans Ethereum vers les entités définies dans votre schéma.

Conclusion

The Graph est une méthode innovante de résolution d’équation par approximations successives pour relever l’un des défis les plus importants des applications Web 3.0. En exploitant des technologies établies telles que IPFS, Postgress ou GraphQL, The Graph simplifie les points d’entrée blockchain pour les développeurs. Afin d’optimiser la solution, la version actuelle de The Graph a récemment été mise en open source et est activement mise à jour. Bien qu’il n’en soit encore qu’à ses débuts, The Graph semble disposer des bases technologiques pour devenir l’un des protocoles les plus importants du mouvement Web 3.0. The Graph peut devenir un écosystème véritablement décentralisé dans lequel la communauté collabore pour gérer des sources de données de qualité accessibles à tous. Une nouvelle génération du Web qui ne passe plus par des silos de données et qui bypasse tous monopoles est en train de prendre forme.

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