Jâai mis Ă profit la fĂȘte du Travail et son agrĂ©able pont pour lire un livre essentiel dont lâintĂ©rĂȘt excĂšde trĂšs largement les points que je relĂšve iciâŠ
Les livres du sociologue et philosophe italien Maurizio Lazzarato ne bĂ©nĂ©ficient pas de la couverture de presse tapageuse rĂ©servĂ©e aux ouvrages qui instrumentalisent la dette pour promouvoir les lendemains qui dĂ©chantent. La fabrique de lâhomme endettĂ© avançait en 2011 lâidĂ©e que, loin dâĂȘtre la menace mortelle dĂ©noncĂ©e partout contre lâĂ©conomie capitaliste et les Etats libĂ©raux qui vont avec, la dette tant publique que privĂ©e se situait au cĆur mĂȘme du projet politique des « libĂ©raux ».
Ă lâĂ©poque, je lâavoue humblement, je nâavais point Bitcoin en tĂȘte, et jâavais lu ce petit opuscule dâune grosse centaine de pages en adhĂ©rant Ă sa conclusion : omniprĂ©sente et fondamentalement impossible Ă rembourser, la dette nâa pas dâissue technique simple. Câest donc au niveau philosophique mĂȘme quâil faut dĂ©noncer le rapport social fondamental qui structure le capitalisme, le systĂšme de la dette.
Facile à dire ? Je renvoie à un petit livre publié deux ans plus tard par FAKIR, un éditeur anarchiste d'Amiens, Vive la Banqueroute : on y trouve de savoureux petits récits historiques montrant comment nos rois (de vilains souverains "souverainistes" !) avaient su, quand il le fallait, dénoncer le systÚme de la dette.
Je retrouve Lazzarato en 2014 avec Gouverner par la dette, que je ne puis plus lire autrement quâĂ lâaune des nouvelles perspectives quâoffre la blockchain.
Or Gouverner par la dette traite dâabord de la dette, de la subversion du vieux rapport capitalistes/prolĂ©taires par un nouveau rapport crĂ©anciers/dĂ©biteurs instaurĂ© par la monnaie de dette, et dĂ©bouche sur la critique des formes nouvelles de gouvernementalitĂ© qui dĂ©coulent de lâaxiomatique du capitalisme financier. Les derniĂšres parties du livre, qui ne seront guĂšre citĂ©es ici, auraient pu apporter bien des Ă©lĂ©ments utiles Ă mes prĂ©cĂ©dents billets qui tournaient autour du « contrĂŽle ».
Le mot "bitcoin" nâapparaĂźt quâune fois (page 164) de loin et de façon dĂ©sabusĂ©e quoique comprĂ©hensible pour rappeler que chaque nouveautĂ© (web, algorithmes, bitcoins, big data, smart city, etc) se voit investie dâespoirs utopiques de libĂ©ration ou dâangoisses apocalyptiques de domination.
Pourtant, en ce quâil touche Ă la monnaie et Ă la dette, le livre de Lazzarato se lit avec profit en songeant au bitcoin, mĂȘme si câest en quelque sorte une lecture non autorisĂ©e. A ce propos, il va de soi que les illustrations de mon article sont, de mĂȘme, une fantaisie personnelle et nâengagent ni de prĂšs ni de loin lâauteur du livre !
DĂšs les premiĂšres phrases, il attaque par un point qui me paraĂźt clivant, entre le bitcoin et le systĂšme fiat : lâimpĂŽt. Lâarme principale du gouvernement de lâhomme endettĂ© est lâimpĂŽt. Il ne sâagit pas dâun instrument de redistribution qui viendrait aprĂšs la production. Comme la monnaie, lâimpĂŽt nâa pas une origine marchande, mais directement politique.
Ainsi, dĂ©noncer le bitcoin, au motif quâil ne bĂ©nĂ©ficie pas de lâapparat (rĂ©gulation/garantie) dâune autoritĂ© centrale, câest dâabord dissimuler que, ni monnaie-fiat, ni monnaie dette, le bitcoins constitue la premiĂšre tentative de monnaie non consubstantielle Ă une appareil fiscal quelquâil soit.
La monnaie dette en prend pour son compte : lâĂ©norme quantitĂ© dâargent injectĂ© chaque mois par la Fed ne fait quâaugmenter trĂšs faiblement le volume dâemploi (âŠ) elle reproduit les causes de la crise (elle) continue Ă financer et renforcer la finance. (âŠ) MalgrĂ© la croissance anĂ©mique des autres secteurs de lâĂ©conomie, les marchĂ©s financiers ont atteint un niveau record.
Mieux dĂ©veloppĂ©, le constat sâĂ©nonce ainsi : la monnaie et lâimpĂŽt dĂ©pendent toujours dâun dispositif de pouvoir, ils sont Ă la fois des dispositifs qui initient les rapports de pouvoir Ă©conomiques en distribuant les fonctions de chacun dans la division sociale du travail, et des appareils de capture dĂ©finissant les droits de propriĂ©tĂ©.
Ici je voudrais glisser une remarque personnelle (et narquoise) : les dĂ©fenseurs du bitcoin sâarc-boutent sur les 3 fonctions aristotĂ©liciennes de la monnaie pour en parer la cryptodevise (qui sert quand mĂȘme rarement dâĂ©talon), tandis que ses pourfendeurs ministres et banquiers lui dĂ©nient cette qualitĂ© par dĂ©faut de rĂ©gulation, sans prĂ©ciser la nature des bienfaits de celle-ci ni la raison qui les conduit Ă en enrichir la liste dâAristote. Mais nul ne parle dâimpĂŽt. Les libertariens parce quâils savent que leur allergie fiscale doit avancer masquĂ©e, les seconds parce quâils ne vont pas rĂ©vĂ©ler le « Grand Secret » alors qu'ils en sont encore Ă cacher le petit.
Le petit secret
Ce ne sont pas, en banque, les crĂ©dits qui naissent des dĂ©pĂŽts, mais trĂšs largement lâinverse. Ăa câest le petit secret. MĂȘme si les banquiers s'Ă©vertuent Ă prĂ©tendre le contraire, comme le patron de la SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale l'a fait sans pudeur en dĂ©clarant devant la commission des affaires Ă©conomiques du 14 juin 2011 : Nous ne pouvons crĂ©er de lâargent. Il nous faut le collecter Ă travers les dĂ©pĂŽts des particuliers et des entreprises ainsi que par des Ă©missions sur les marchĂ©s. Ce qui lui vaut d'ĂȘtre citĂ© dans le remarquable petit livre l'Illusion financiĂšre par le jĂ©suite et brillant Ă©conomiste GaĂ«l Giraud qui considĂšre cette dĂ©claration comme Ă©tant de mauvaise foiâŠĂ©manant de gens qui ont un intĂ©rĂȘt personnel Ă prĂ©tendre que les banques ne peuvent pas crĂ©er de monnaie. Deux analystes de la BoE viennent cependant de publier une belle Ă©tude pour affirmer que les banques ne sont pas des intermĂ©diaires transformant les dĂ©pĂŽts, ou multipliant les dĂ©pĂŽts pour crĂ©er des crĂ©dits.
Le grand secret
Le grand, il Ă©tait dĂ©jĂ dans le livre de Deleuze et Guattari (1980) Mille Plateaux : « câest lâimpĂŽt qui crĂ©e la monnaie et câest lâimpĂŽt qui monĂ©tise lâĂ©conomie » en faisant de lâargent lâĂ©quivalent-gĂ©nĂ©ral. Aujourdâhui, on voit bien comment lâimpĂŽt agit subjectivement dans la transformation de tout un chacun en « individu endettĂ© », endettĂ© dâune dette quâil nâa jamais contractĂ©e. En sorte, dit Lazzarato, quâen temps de crise, lâappareil de capture ce nâest plus le profit ou la rente, câest lâimpĂŽt.
Voyez au passage M. Sapin, tout bouffi de bonnes intentions anti-terroristes, annonçant une lutte Ă mort contre⊠les paiements en liquide. Que l'un de ses collĂšgues ait eu de l'argent Ă Singapour le gĂȘne moins que le petit exode fiscal que constitue le paiement cash et hors TVA de nos belles campagnes françaises.
Voici pour le constat.
Lazzarato introduit ici un concept de Guattari : lâĂ©conomie des possibles, de ces possibles que le capitalisme libĂ©ral entend contrĂŽler (There is no alternative, comme disait la mĂ©gĂšre).
Le bitcoin (que Lazzarato ne cite pas comme tel) câest pour nous « un possible », pour parler comme Guattari, « la possibilitĂ© dâune monnaie », pour parler comme Houellebecq. Le dĂ©sir est toujours repĂ©rable par lâimpossible quâil lĂšve et par les nouveaux possibles quâil crĂ©e. Le dĂ©sir, câest le fait que lĂ oĂč le monde Ă©tait fermĂ©, surgit un processus secrĂ©tant dâautres systĂšmes de rĂ©fĂ©rence.
Câest que dit dans une interview au CoinTelegraph Chris MountfordâŠBitcoin shows us that there are a class of things we previously all assumed could simply not be made with software. Money was one of those things. Now we have no idea where our new limits are. C'est ce que dit Erik Voorhees sur LTB (210) : Something can exist that is physically not possible without cryptocurrency. Donc oui, un "possible" est apparu.
Mais Lazzarato met aussi en garde: La machine sociale capitaliste laisse les "savants", les "artistes" (et tout un chacun) inventer et crĂ©er, elle les y incite mĂȘme. Mais c'est toujours l'axiomatique, c'est Ă dire une politique, qui sĂ©lectionne, choisit , hiĂ©rarchise, agence les inventions scientifiques et technologiques. C'est en page 166, cela englobe donc le bitcoin citĂ© deux pages plus haut. Voici ses promoteurs prĂ©venus!
Lazzarato rappelle donc une formule de Gilles Deleuze, bien avant le bitcoin (câĂ©tait en 1990, dans Post-scriptum sur les sociĂ©tĂ©s de contrĂŽle, chef-dâĆuvre dâanticipation et de vision du prĂ©sent !) : il nây a pas lieu de craindre ou dâespĂ©rer, mais de chercher de nouvelles armes.
Mais Lazzarto livre aussi un distinguo fĂ©cond, entre la monnaie de lâĂ©change et la monnaie de la dette. Avec lâĂšre moderne sâest dĂ©veloppĂ©e lâidĂ©e que le « doux commerce » libĂ©rait lâhomme, le marchĂ© sâavĂ©rant plus efficace et moins tyrannique que lâEtat et la monnaie Ă©vinçant la violence de la dette. Tout cela est peut-ĂȘtre vrai, mais seulement si lâon restreint lâargent Ă lâargent de lâĂ©change (paiement, mesure et thĂ©saurisation, les trois fonctions dâAristote). La monnaie-Ă©change prĂ©suppose et rĂ©alise un rapport symĂ©trique (et contractuel) entre producteurs/Ă©changeurs. Telle est bien la philosophie du bitcoin, argent de lâĂ©change comme aucun autre avant lui.
En regard la monnaie capital instaure un rapport asymĂ©trique : dâexploitation, de diffĂ©rentiation de classe, dâappropriation, de privatisation. Ceux qui poussent les hauts cris en dĂ©nonçant la spĂ©culation sur le bitcoin savent fort bien gagner leur vie avec lâargent de la dette. Le capitalisme ne nous libĂšre pas de la dette, il nous y enchaĂźne. Ils confessent aussi, imprudemment, que Deleuze et Guattari avaient raison : le capitalisme nâa jamais Ă©tĂ© libĂ©ral, il a toujours Ă©tĂ© un capitalisme dâEtat. Les « plans de sauvetage » successifs depuis 2007 le montrent assez, puisqu'ils ont refait de l'impĂŽt ce qu'il Ă©tait avant 1789, une machine Ă prendre aux pauvres pour payer les dettes de jeux des seigneurs.
Bitcoin apparaßt du coup comme un possible « secours contre le sauvetage ».
Il nâest Ă©videmment pas politiquement anodin de parler de dette (et le titre de lâouvrage de Lazzarato est assez explicite). Dâautres lâont fait, comme David Graeber, qui pense cependant que la dette est seulement un Ă©change qui nâest pas encore terminĂ© alors que Nietzsche pointait dĂ©jĂ (dans sa GĂ©nĂ©alogie de la Morale) la nature infinie et proprement impayable de la dette, ce qui correspond exactement au point oĂč nous en sommes.
On songe Ă©videmment « en creux » au bitcoin, monnaie non rĂ©gulĂ©e et non propulsĂ©e par lâimpĂŽt, quand on lit chez Lazzarato que si les deux fonctions Ă©tatiques â rĂ©guler la monnaie et collecter les impĂŽts â restent gĂ©rĂ©es par lâEtat, elles ne constituent plus lâexpression de son pouvoir en tant que reprĂ©sentant de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, en tant que garant de lâunitĂ© de la nation, mais lâexpression des articulations du gouvernement supra-national et du capital.
A ce point on trouve chez Lazzarato une vraie dĂ©finition de lâeuro comme monnaie allemande, câest Ă dire ordolibĂ©rale et expression dâun nouveau capitalisme dâEtat oĂč il est impossible de sĂ©parer « Ă©conomie » et « politique ». Et, au terme dâune description de la crise, il conclut que lâEtat nâa pas dĂ©fendu la « sociĂ©tĂ© », au contraire, il lui a imposĂ© de payer par lâentremise de la fiscalitĂ© et de lâaustĂ©ritĂ© la « rationalitĂ© irrationnelle » du marchĂ©.
Lâinstitution monĂ©taire ne peut donc se prĂ©valoir, opĂ©rant Ă la jonction des dettes privĂ©es et des dettes sociales, dâassurer cohĂ©rence et unitĂ© sur un territoire donnĂ© ( ce qui est en gros la thĂšse dâAglietta et OrlĂ©an). Câest de nouveau du cĂŽtĂ© de Deleuze et Guattari que penche lâauteur, avec une dualitĂ© non pas entre une monnaie Ă©conomique, privĂ©e, impartiale, purement instrumentale et une monnaie centrale Ă©tatique reprĂ©sentant la sociĂ©tĂ© comme totalitĂ©, mais entre la premiĂšre et la monnaie comme capital. La premiĂšre exprime le pouvoir dâachat, la seconde le pouvoir sur la sociĂ©tĂ©.
A noter que cette distinction est peu ou prou celle que trace Graeber. Comment ne pas songer au bitcoin (monnaie conçue pour lâĂ©change) lorsque lâon examine la premiĂšre, et les rapports que pourrait avoir, dans un avenir proche le bitcoin et les monnaies fiat des banques centrales ?
OĂč lâon retrouve le bitcoin, monnaie finie sâil en est, câest lorsquâon lit que la monnaie de crĂ©dit, en tant que monnaie capital incarne la logique de la production pour la production, câest Ă dire lâintroduction de lâinfini dans lâunivers capitaliste.
Tant décrié comme simple spéculation, le bitcoin est une monnaie de la "finitude", dont on découvre peu à peu qu'elle est notre horizon écologique.
Les Ă©cologistes nây ont point songĂ© et sont gĂ©nĂ©ralement critiques Ă son sujet. Il est vrai que leur rĂ©flexion est courte et ne dĂ©passe pas le rĂȘve de voir les monnaies locales (des euros portant faux nez et grosses moustaches) promouvoir le "manger local".
D'autre part, en lisant Lazzarato, on songe soudain à un autre paradoxe : quand la monnaie-dette, abstraite, détruit les relations sociales et déconstruit les territoires, le bitcoin apparaßt par contraste infiniment plus « territorial » : il ne sort jamais de son territoire, le Net, et il le structure ! D'autre part, démuni à la fois du cours forcé et d'un usage fiscal, il ne peut compter que sur sa nature communautaire.
Bitcoin mâapparaĂźt alors comme un dĂ©fi au nouvel ordre libĂ©ral, non sans paradoxe lĂ aussi quand on connaĂźt les opinions incroyablement libertaires de bien des supporters de la nouvelle monnaie, qui pourraient entrer dans la description que fait lâauteur des talibans du marchĂ© comme Hayek, qui souhaite lâeffacement de la monnaie souveraine pour lui substituer une multitude concurrentielle de monnaies privĂ©es.
Nous voyons se multiplier les robinsonades, Ătats libres proclamĂ©s par des milliardaires sur des plateformes en haute mer ou par des libertaires sur des berges incertaines du Danube. Toutes Ă©voquent le bitcoin comme une monnaie « libre ».
Or Bitcoin nâa pas vocation Ă sâen-terrer, et surtout pas sur si peu de terre, ou les pieds dans lâeau. Il nâa pas vocation non plus Ă ĂȘtre lâune des monnaies privĂ©es dĂ©crites par Hayek, mĂȘme si celui-ci est le maĂźtre Ă penser de nombre de ses supporters. Qu'il tienne encore dix ans et Bitcoin va changer les esprits, bien plus que dans les rĂȘves de boy-scouts ou les complots des geeks.
Bitcoin est richement disruptif. Ainsi, mĂȘme sâil se classe Ă©videmment, selon moi, du cĂŽtĂ© de la monnaie de paiement, câest avec un caractĂšre dâextrĂȘme liquiditĂ© (fluiditĂ©) que nâont pas les billets de banque de nos vies quotidiennes. Câest la premiĂšre fois que lâon voit effectivement la monnaie de paiement dotĂ©e de la mobilitĂ© de la monnaie-dette. A lâaune du bitcoin le systĂšme SEPA sâavĂšre risible, et grotesque la volontĂ© de tous les Sapins de la planĂšte de traquer les transferts et paiements en cash. A travers Bitcoin, c'est tout Ă la fois la nature de la dette, la lĂ©gitimitĂ© de sa centralisation mais aussi (et c'est ce que j'ai voulu faire ici) son lien Ă l'impĂŽt et sa responsabilitĂ© dans la gouvernance post-dĂ©mocratique qui sont potentiellement mis en examen.
Pour aller plus loin
les discours officiels
- Les banquiers devant l'Assemblée nationale (compte-rendu 77, 14 juin 2011)
- Sur le déni de la dette, une extraordinaire interview d'un patron de BNP-Paribas
- L'étude de Zoltan Jakab and Michael Kumhof (publiée par la Bank of England) affirmant que les banquiers ne sont pas des intermédiaires.
- Un trĂšs bel exemple de relation entre la machine technique et la machine sociale : Innovation is laudable but only as long as it does not unreasonably expose our financial system to tech-smart criminals eager to abuse the latest and most complex products. (M. Calvery, directeur du FinCen au sujet de Ripple Labs)
d'autres analyses sur la dette
- Un remarquable papier de The Cryptosphere Dispelling the modern myth of money