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Crypto-monnaie. Avantages et inconvénients

By: Daniel —
Avantages de la crypto-monnaie Les crypto-monnaies ne ressemblent Ă  aucun autre actif. Ils utilisent une nouvelle technologie de blockchain pour l’humanitĂ©, ce qui en a fait une alternative compĂ©titive aux virements bancaires, aux systĂšmes de paiement Ă©lectronique et mĂȘme Ă  l’argent du gouvernement. Par rapport aux instruments financiers existants, les crypto-monnaies prĂ©sentent un certain nombre [
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Cryptos : l’UE vise l’adoption d’un cadre lĂ©gal global d’ici 2024

By: Joachim —
L’Union europĂ©enne a Ă©laborĂ© un cadre lĂ©gal global pour les crypto actifs, y compris pour les jetons stables. Ce projet prĂ©voit notamment l’obligation pour les bourses d’échange de crypto monnaies actives sur le continent d’avoir une prĂ©sence physique dans l’Union, et de respecter les exigences en matiĂšre de fonds propres. Ce plan a Ă©tĂ© publiĂ© [
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Ichimoku: Bilan des derniers plans de trading Forex partagés.

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Bilan des derniers plans de trading partagés lors des revues de marché ichimoku consacrées chaque lundi au marché du forex, des indices et des cryptomonnaies . Rappel : Nous ne fournissons aucun signal de trading et ne donnons aucun conseil en investissement, mais en tant qu'experts Ichimoku et chandeliers japonais nous partageons nos analyses en direct et pas "aprÚs coup"  Petit bilan des ...

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Nouvelle plateforme d’échange de cryptomonnaies de Swep.io : rapiditĂ©, commoditĂ© et aucune limite aux opĂ©rations de change

By: Daniel —
Une Ă©quipe de dĂ©veloppeurs professionnels d’Estonie lance une nouvelle plateforme d’échange de cryptomonnaies appelĂ©e Swep.io. Faisant preuve d’une motivation sans borne pour se faire un nom sur le marchĂ©, l’équipe de Swep.io projette sĂ©rieusement d’amĂ©liorer et d’ajouter des fonctionnalitĂ©s au fruit de leur invention. Pour procĂ©der Ă  des opĂ©rations de change en toute lĂ©galitĂ©, les [
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Indices Actions que faire aprÚs la correction de ce début de semaine ?

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En ce début de semaine nous avons assisté à une violente correction des marchés actions et par conséquent des indices (CAC40, DAX, SP500, DOW, NASDAQ...) Fallait il se précipiter à la vente pour ne pas rater le train de la baisse ? Ou au contraire pouvions nous nous attendre à des rebonds pour acheter les indices en intraday et envisager d'acheter des actions à bon prix ?  Ces ...

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101 - Les Gafa et le pouvoir du Pouvoir

By: Jacques Favier —

toledano gafa odile jacob.jpg, sept. 2020JoĂ«lle Toledano est une figure respectĂ©e du monde officiel. Elle est considĂ©rĂ©e comme une spĂ©cialiste de la rĂ©glementation des marchĂ©s, a siĂ©gĂ© plusieurs annĂ©es Ă  l’ARCEP, a enseignĂ© la gouvernance de la rĂ©gulation Ă  Dauphine.

C’est en mĂȘme temps une personne curieuse de la nouveautĂ©, active au board de plusieurs jeunes entreprises du monde numĂ©rique, qui a dirigĂ© en 2018 la mission de rĂ©flexion confiĂ©e Ă  France StratĂ©gie sur les enjeux des blockchains et qui a participĂ© aux Ă©changes cordiaux de plusieurs « Repas du Coin », sans forcĂ©ment partager toutes les convictions des bitcoineurs militants.

Son ouvrage est donc trĂšs bien informĂ©, Ă©quilibrĂ© et lucide, y compris quant aux limites des solutions possibles si l’on souhaite, comme elle-mĂȘme, astreindre des entreprises hors-normes aux normes rĂ©glementaires de l’État de droit et de la concurrence non faussĂ©e.

DĂšs les premiĂšres pages l’auteur ne nie pas une ancienne et profonde incomprĂ©hension de la part des dĂ©cideurs, une forme de gaucherie face Ă  des entreprises sophistiquĂ©es, agiles et opaques. On a envie d'abonder et de rappeler que, bien avant le rĂšgne de Google & Co, le cĂ©lĂšbre « J6M », pur produit de notre establishment, moitiĂ© haut-fonctionnaire moitiĂ© banquier d'affaires, Ă©talait dĂ©jĂ  en exhibant chĂ©quier et chaussettes percĂ©s, son arrogante inadaptation au monde qui Ă©mergeait.

AprĂšs une rituelle Ă©vocation de l’utopie perdue de l’Internet libertaire des origines, passage obligĂ© de toute littĂ©rature sur le cyberespace, l’auteur cite Wikipedia et les logiciels libres (mais omet Bitcoin) comme de rares exceptions au triomphe du Web commercial, univers impitoyable dont elle critique les limites de la prĂ©tendue autorĂ©gulation, sans ajouter que les mĂȘmes arguments pourraient servir contre l’autorĂ©gulation des banques ou de tous les industriels mis en cause dans telle ou telle dĂ©rive, et qui jurent toujours qu’ils vont produire eux-mĂȘmes les bonnes pratiques nĂ©cessaires.

IntĂ©ressante, la description des nouveaux empires commerciaux n’élude pas l’exceptionnelle qualitĂ© (au-delĂ  de la quantitĂ©) des services qu’ils rendent mais en dĂ©montent les malices. On ne peut s’empĂȘcher, parfois, de se demander pourquoi on reprocherait aux nouveaux venus ce qu’on a tolĂ©rĂ© durant des dĂ©cennies Ă  la grande distribution, ou en quoi la dĂ©pendance des mĂ©dias Ă  Google devrait nous chagriner plus que celle qui lie la presse classique Ă  une poignĂ©e de milliardaires dont les relations Ă  l’Etat Ă©chappent largement au contrĂŽle dĂ©mocratique.

JoĂ«lle Toledano reconnaĂźt avec Ă©lĂ©gance que la prophĂ©tie de Marc Andreessen s’est accomplie, et qu’en moins de 10 ans le software a effectivement « mangĂ© le monde ». Ironiquement, j’ajouterais bien qu’il est le seul a l'avoir trouvĂ© digeste, ce monde qui entre temps a mangĂ© le pangolin. Elle-mĂȘme note que ledit monde, en s’abreuvant au Coca-Cola tĂ©lĂ©visuel gratuit, s’était quelque peu prĂ©parĂ© Ă  son funeste sort.

Plus sĂ©rieusement il faudrait ajouter que le nouveau monde a largement Ă©tĂ© financĂ© par l’ancien. Bitcoin (celui-dont-on-tait-le-nom) reprĂ©sente une trĂšs notable exception, puisqu’il a crĂ©Ă© (par une sorte de fiat) sa propre valeur. Qu’Amazon poursuive sa croissance au dĂ©triment de ses profits courants n'est pas le fait d'un manque de tact ; la chose devrait ĂȘtre mieux replacĂ©e, dans une analyse globale, en perspective des mutations du capitalisme financier lui-mĂȘme.

Enfin j’aurais suggĂ©rĂ© ici qu’il fallait toute la sottise (ou la corruption?) des « serviteurs de l’État » et fonctionnaires nĂ©olibĂ©raux pour avoir dĂ©construit des monopoles assez naturels comme ceux des postes, des chemins de fer, etc. - la monnaie faisant ici derechef notable exception - au moment oĂč les seigneurs du numĂ©rique en reconstruisaient d’autres qui, Ă  leur façon, sont devenus sinon naturels du moins logiques.

Qui pourrait vraiment se passer de Google ?

la question .jpg, sept. 2020Le veut-on ? L'utilisateur lambda est bien plus souvent acharnĂ© Ă  enlever Bing, Search et autres concurrents qui s'installent malhonnĂȘtement et se cramponnent comme des tiques, sans que leurs procĂ©dĂ©s ne suscitent d'ailleurs d'imprĂ©cations officielles. Le voudrait-on qu'il resterait Ă  savoir si on le peut sans sinistre. Le risque ne serait-il pas que Google se passe de nous, caviarde la carte de France, brouille nos pistes ? On a vu face Ă  Amazon l'effet de nos vellĂ©itĂ©s, et avec StopCovid l'impossibilitĂ© de contourner totalement les Gafa. Tout juste tente-t-on d'avoir une roue de secours pour un possible dĂ©lestage du GPS...

J’aime bien la description des Gafa en termes d’empires, mĂȘme si Ă  ce niveau, celui du 4Ăšme chapitre, on se demande un peu comment nos petits royaumes entendent s’y prendre, si l’adversaire porte dĂ©jĂ  la pourpre. En gros, pour l’instant, ils nient, Ă©ludent ou finassent. Le livre donne Ă  cet Ă©gard quelques tirades savoureuses d’apologie de notre droit de la concurrence malgrĂ© son patent Ă©chec en l’espĂšce.

L’auteur ne cĂšle pas non plus que la grande force de ces empires tient (notamment pour Amazon) Ă  la satisfaction du client. Une chose que les royaumes ne savent ni ne veulent mesurer. Si l’on compte, par exemple, les « sorties de tunnel » on s’aperçoit que le site qui sait le mieux conserver ses visiteurs est celui des impĂŽts. Les clients sont-ils ravis pour autant ? Les administrations rĂ©galiennes n’ont nul souci des administrĂ©s, nulle considĂ©ration pour eux (ni souvent pour leurs propres agents). Chacun a pu mesurer, durant le confinement, hier avec la comĂ©die des masques aujourd'hui avec celle des tests, Ă  quel niveau d'efficacitĂ© on en Ă©tait arrivĂ© aprĂšs des dĂ©cennies Ă  entendre les politiques pĂ©rorer sur le « recentrage de l’État sur ses fonctions rĂ©galiennes ». Chacun a pu mesurer, symĂ©triquement, que les rĂ©seaux et leurs messageries maintenaient les liens scolaires et qu’Amazon s’inscrivait dans le tout petit nombre des acteurs efficaces.

Le vent a-t-il commencĂ© de tourner contre l’impunitĂ© dont ont joui de fait les Gafa ?

C’est ce qu’affirme JoĂ«lle Toledano, pointant quelques condamnations pĂ©cuniaires pour entrave au droit de la concurrence et pas mal de tirades des politiques contre la diffusion de contenus haineux. On peut cependant penser que les Gafa se moquent des amendes et que les surfeurs se moquent des contenus qui dĂ©plaisent tant aux Ă©lites, lesquelles ne sont pas, aux yeux de la masse, exemptes de tout soupçon en matiĂšre de diffusion de bobards ou de manipulations patentes de la vĂ©ritĂ©. Et pas seulement Ă  Washington ou Ă  Minsk.

Que le code privĂ© et opaque devienne la loi est un fait, surtout si l’on pense aux algorithmes. LĂ  encore, cependant, la grande distribution a toujours su organiser le parcours des clients, la disposition des gondoles et mĂȘme la musique d’ambiance au mieux de ses seuls intĂ©rĂȘts
 et les « conseils » donnĂ©s par les banquiers en matiĂšre de placement ne reflĂštent que la stratĂ©gie commerciale de cet oligopole.

Je trouve peu honnĂȘte le reproche formulĂ© en terme de productivitĂ© au niveau macro-Ă©conomique. Le « paradoxe » d’une faible contribution des ordinateurs Ă  la productivitĂ© a Ă©tĂ© Ă©noncĂ© par Robert Solow une grosse dĂ©cennie avant la naissance de Google, 7 ans avant celle d’Amazon. Il y a quand mĂȘme un bon bail qu’on ne peut plus dire que la productivitĂ© se diffuse progressivement « dans l’ensemble du tissu industriel » si tant est que ledit tissu n’ait pas, certes par endroit mais depuis bien longtemps, pris l’aspect d’une guenille. En faire un Ă©lĂ©ment de remise en cause du « cƓur de la lĂ©gitimitĂ© des Gafa » me paraĂźt donc Ă  la limite de la dĂ©fausse quand pourraient ĂȘtre examinĂ©es d’autres responsabilitĂ©s, ressortant pour le coup du monde officiel, dont celle du fardeau des normes sur la Cerfa-Nation, de la prĂ©dation du secteur financier ou de coĂ»t totalement improductif de la surveillance (AML, KYC et autres jeux stĂ©riles). Il m'est arrivĂ© de penser qu'avec ses bullshit jobs, Graeber avait apportĂ© une des rĂ©ponses possibles au paradoxe de Solow : les ordinateurs servent Ă  numĂ©riser tous les 2 ans ma carte plastifiĂ©e renouvelĂ©e tous les 10 ans (au mieux).

Ainsi donc, les pouvoirs publics seraient enfin murs pour passer Ă  l'offensive? On veut bien le croire mĂȘme si on ne peut s’empĂȘcher de sourire en lisant que face Ă  « un diagnostic commun, des prĂ©conisations partiellement diffĂ©rentes » sont Ă©mises par les divers auteurs de rapports des diffĂ©rentes autoritĂ©s nationales.

Le regulatory shopping tient sans doute autant au vice des Gafa qu’à nos propres tares congĂ©nitales, notamment en Europe : les bricolages de Renault aux Pays-Bas malgrĂ© la prĂ©sence de l’Etat français Ă  son capital sont antĂ©rieurs aux naissances d’Amazon ou de Facebook et ils n’avaient pas mĂȘme la fiscalitĂ© pour seule boussole. Le choix d'installer la gestion de nombreux fonds d'investissement des banques françaises Ă  Luxembourg, voire Jersey, tient aussi au caractĂšre de havres rĂ©gulatoires autant que fiscaux de ces paradis. Les effectifs des rĂ©gulateurs financiers de Saint-Helier, comme ceux en charge de l’application du RGPD Ă  Dublin ne doivent pas obĂ©rer la « productivitĂ© » de ces vertueux pays !

Que certains Gafa, Facebook en tĂȘte, soient aujourd’hui, comme l’affirme l’auteur, demandeurs de rĂ©gulation est bien possible. Pour restaurer leur capital de confiance, ils ont surtout intĂ©rĂȘt Ă  partager certaines responsabilitĂ©s. Il y a lĂ -dedans une bonne part de chiquĂ©. La chasse aux fake news est un Ă©pisode risiblement « sur-jouĂ© » par les Ă©lites politiques. Lors de l’élection française de 2002, l’emballement hystĂ©rique autour d’un fait divers n’ayant ensuite abouti Ă  aucune condamnation, ne saurait ĂȘtre imputĂ© aux dĂ©mons des Gafa. Quant aux « propos manifestement haineux » ciblĂ©s par la proposition de loi de Madame Avia, cette notion floue n’a Ă©videmment pas sautĂ© la barre au Conseil Constitutionnel. Tout ceci ne servira in fine qu’à augmenter l’emprise des rĂ©seaux, seuls Ă  mĂȘme (par leur technologie comme par leurs effectifs) de faire le mĂ©nage des plus grosses saletĂ©s. Que M. Trump ait Ă©tĂ© l’un des premiers Ă  en ressentir l’effet devrait donner Ă  penser. Les rĂ©seaux imposeront leurs valeurs avant celles qu’on dĂ©crit comme « les nĂŽtres » mĂȘme quand de large part de notre population ne les partage pas.

Il est par ailleurs dangereux de spĂ©culer sur la baisse de la confiance dont jouissent les Gafa, si celle dont pourraient se targuer les Etats est moindre, voire nulle, ce que l’auteur ne concĂšde, significativement, qu’à l'ultime page de son livre. L'invocation incantatoire du caractĂšre de « notre État de droit » est un Ă©lĂ©ment de langage relativement nouveau qui vise sans doute Ă  imposer le silence sur ce point, en en faisant une donnĂ©e de nature plus qu’une variable passible d’érosion.

Le bictoineur attend Ă©videmment le chapitre financier

Son attente n’est pas déçue : JoĂ«lle Toledano dĂ©nonce d’abord la cĂ©citĂ© du monde officiel, tombant de sa chaise face Ă  Libra, malgrĂ© des mises en garde de Madame Lagarde dĂšs septembre 2017. Avec une pointe de vanitĂ©, puis-je rappeler que j’en avais parlĂ©, moi, dĂšs mai 2016 ? Je suggĂ©rais, je me cite, de « tracer la perspective de ce qui pourrait ĂȘtre un rĂ©el use-case de la blockchain pour les banques centrales, quand elles en auront fini avec le stade du proof of concept : une blockchain banque centrale dont l'unitĂ© de compte serait une dĂ©clinaison digitale de sa propre monnaie (une e-fiat) ».

L’auteur embraye sur la double rĂ©action officielle (passĂ©e l’agitation sous le choc quand on a dĂ©couvert que l’élĂ©phant Ă©tait dans le bac Ă  sable) : se prĂ©parer Ă  adapter leur rĂ©glementation pour accueillir l’intrus, accompagner des rĂ©ponses industrielles aux projets des Big Tech. AprĂšs un coup de patte que nous ne dĂ©savouerons pas Ă  la « faible efficacitĂ© du systĂšme financier existant », elle expose le risque qu’une monnaie numĂ©rique de banque centrale ferait courir aux banques puis rĂ©vĂšle la solution dialectique : n’émettre que la monnaie utile Ă  la banque commerciale, pas celle qui serait utile Ă  ses clients. Il faut donc rappeler ici, ce qui a Ă©tĂ© dit plus haut par l’auteur elle-mĂȘme : la force des Gafa tient sur la satisfaction de leurs clients, bien plus que sur la contrainte. La force du systĂšme rĂ©gulĂ© est manifestement d’une toute autre nature. JoĂ«lle Toledano ne le cache pas ; elle semble mĂȘme douter de l’issue du projet.

Elle ne croit guĂšre au dĂ©mantĂšlement par les amĂ©ricains, « sauf peut-ĂȘtre pour Facebook » , ce qui selon elle, met la responsabilitĂ© de la lutte entre les mains des europĂ©ens. L’eurosceptique risque ici de dĂ©crocher.

Elle ne croit guĂšre, non plus, que l’attaque par le droit de la concurrence suffise, car l’attaque de l'empire est plus vaste, plus ambitieuse Ă  chaque Ă©tape, alors qu'aucune rĂ©sistance n'est exercĂ©e par la nature du terrain. Que Google soit en train de cartographier la terre est une chose, qu’elle vise Ă  prendre le contrĂŽle des Google cities pourrait certes priver les Ă©diles du contrĂŽle de la politique de leur propre ville » 
 si seulement ils en avaient une. On sait bien que la dĂ©sertification des centre-villes est antĂ©rieure Ă  Google, que la clochardisation de certains quartiers et la gentrification d’autres, ne sont pas dues Ă  Amazon ! La lecture de ce livre rappelle souvent, ce qui n’est malheureusement pas Ă©crit, que la nature a horreur du vide. Et que le vide politique, malgrĂ© un incessant bavardage, est sidĂ©rant.

JoĂ«lle Toledano propose donc de rĂ©guler plutĂŽt les entreprises de l’écosystĂšme, au niveau europĂ©en (Ă  suivre
) en renforçant nos capacitĂ©s d’analyse (si on peut aligner les salaires sur ceux qu’offrent les Gafa
) et en Ă©valuant les Ă©volutions du modĂšle Ă©conomique dans sa globalitĂ©. RĂ©guler les Ă©cosystĂšmes, pour les ouvrir Ă  la concurrence, imposer des codes de conduite empĂȘchant les abus de position dominante, taxer (dans quel pays ?) les investissements ne rĂ©pondant pas au « critĂšre de l’investisseur avisĂ© en Ă©conomie de marchĂ© » tout cela risque de s’enliser, dans le temps juridique (alors que l’envahisseur est agile) et dans l’espace bourbeux de l’Union EuropĂ©enne.

Enfin « introduire la concurrence » risque de nous emmener dans des aventures Ă  la Qwant, qu’il est inutile de dĂ©tailler tant elles se ressemblent toutes. Lutter contre la personnalisation des prix fera un bon sujet de conversation dans le train, oĂč personne ne paye jamais le mĂȘme prix. Mais au total presque toutes les mesures proposĂ©es par JoĂ«lle Toledano sont pertinentes
 sur le papier. Reste Ă  savoir de combien de courage politique et de quelle force de travail compĂ©tente et motivĂ©e, ce que l’auteur dĂ©signe comme « les moyens intellectuels et politiques » disposeront les vieux et impĂ©cunieux royaumes.

Reste aussi Ă  mesurer le soutien de l’opinion dont ils disposeront face au « pouvoir d’influence et pouvoir de sĂ©duction » de l’Empire.

Et c’est là sans doute que je peux commencer l’inventaire de ce qui me paraüt manquer à l’analyse, d’autant que la conclusion y invite trùs clairement.

Rien n’indique que les États jouiraient du moindre support concret de l’opinion face Ă  leurs adversaires. C’est parfois difficile Ă  articuler devant l’autoritĂ© qui parle de « nos institutions » ou de « notre Etat de droit ». L’argument rhĂ©torique opposant « notre Constitution » Ă  laquelle nous serions profondĂ©ment attachĂ©s aux conditions d'utilisation des Gafa, que nous approuvons effectivement d’un clic ignare, indiffĂ©rent et pressĂ© n’a pour moi que peu d'impact. Il y a, vis Ă  vis des Gafa, une sorte de servitude volontaire. Ce que j’entends par lĂ  est chose fort connue et depuis fort longtemps. Le problĂšme c’est que face aux États, la servitude n’est plus vraiment ressentie comme volontaire. Demandons aux gilets jaunes, demandons Ă  ceux qui sont verbalisĂ©s Ă  hauteur de 10% d’un mois de SMIC pour de simples balivernes. Ce qui, il y a prĂšs de deux ans, a Ă©tĂ© ressenti par des politiciens, des juristes et des journalistes bien en cour comme une profanation d’un symbole rĂ©publicain n’a soulevĂ© sans doute que peu d’émotion hors de leur cercle.

Faut-il s’en Ă©tonner ? L'opinion est saoulĂ©e d'injonctions contradictoires et absurdes. La gestion de la pandĂ©mie a Ă©tĂ© sinon une « étrange dĂ©faite » du moins un fiasco exemplaire, et ce sont pas des anarchistes ou des amish qui le disent, mais le trĂšs convenable Institut Montaigne. Et - soyons clairs - ceci n'est pas (seulement) un mal français. En Belgique ou en Suisse, on voit les mĂȘmes rĂ©sistances aux applications de traçage Coronalert ou SwissCovid, et l'une des premiĂšres raisons tient Ă  ce que ces solutions viennent du gouvernement.

DerriĂšre l’extĂ©nuation, de l’adhĂ©sion, du consentement, du respect, il y a l’ombre portĂ©e de tant d’échecs. Le philosophe italien Raffaele Alberto Ventura, dans un article intitulĂ© La chute de l’ordre dominant, soutenait en 218 que les diffĂ©rentes colĂšres populaires du moment manifestaient une forme de « rĂ©action aux rendements dĂ©croissants du paradigme en place ». Autrement dit le coĂ»t croissant des Ă©lites et le bĂ©nĂ©fice marginal dĂ©croissant que les gouvernĂ©s en retirent conduisent Ă  l’érosion du consentement.

Le clivage entre « nous » et « eux » est Ă  la fois excessif et imprĂ©cis. Il y a de la porositĂ©, ou de la corruption. J’ai lu ce livre le jour mĂȘme oĂč j’apprenais le recrutement d’un ancien patron de la NSA, apĂŽtre de la surveillance Ă©lectronique de masse, par le conseil d’administration d’Amazon. La plupart du temps, les puissants s’entendent fort bien entre eux et leurs « conflits » sont plutĂŽt des rĂ©glages hiĂ©rarchiques internes que des dĂ©bats de sociĂ©tĂ©, quelque soit la rhĂ©torique dĂ©ployĂ©e. Les honnĂȘtes gens le savent.

philo mag confiance.jpg, sept. 2020Le « nous » caché dans le titre du livre désigne-t-il le bon peuple naïf, les citoyens frustrés, les politiques désarmés ? Il pourrait ne désigner que les consommateurs abusés et les PME rackettées, si l'auteur n'expliquait pas, justement, les limites de l'approche par le droit de la concurrence.

On n'avancera pas sans un peu de philosophie débarrassée des convenances politiques. Plusieurs articles dans le dernier numéro de Philosophie Magazine évoquent la crise actuelle de la confiance. Celui du rédacteur-en-chef, Martin Legros fait - au rebours des discours officiels - l'apologie de la défiance. J'ai bien aimé sa référence à La société de défiance, publié en 2007 par Yann Algan et Pierre Cahuc (aux éditions de la rue d'Ulm) et cette citation prophétique :

« Le dĂ©ficit de confiance mutuelle nourrit la nĂ©cessitĂ© de l'intervention de l'État. Mais en rĂ©glementant et en lĂ©gifĂ©rant de façon hiĂ©rarchique, l'État opacifie les relations entre les citoyens. En court-circuitant la sociĂ©tĂ© civile, il entrave le dialogue social et dĂ©truit la confiance mutuelle. »

La confiance algorithmique est une réponse possible à cette situation aporétique.

Il manque donc, Ă  mes yeux, une perspective sur ce qui pourrait ĂȘtre reconstruit sur des architectures dĂ©centralisĂ©es. De mĂȘme, il me semble qu’il manque une vue sur le sujet de l’identitĂ© en ligne, d'autant que c'est un sujet typiquement rĂ©galien. S’identifier en ligne grĂące aux Gafa est plus aisĂ©, et on le fait vingt fois par divertissement. S’identifier avec les procĂ©dures Ă©tatiques (ou bancaires) est long, pĂ©nible, parfois kafkaĂŻen, et cela ne vous dote que d’une identitĂ© locale, hexagonale.

De telles vues auraient offert matiÚre à élargissement de la perspective, sinon pour l'extension du domaine de la régulation, du moins pour les possibilités de brÚche dans le dispositif de l'Empire. C'est ce qu'on avait lu chez Laurent Gayard, par exemple, mais aussi... dans les angles du rapport Toledano, que j'ai déjà commenté sur ce blog.

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Ichimoku comment gagner 200 euros en 5 min

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Il y a quelques mois encore je rédigeais réguliÚrement des billets sur mon blog en expliquant mes prises de positions en détail. En cherchant bien vous trouverez de nombreux billets similaires à celui ci. DerniÚrement par manque de temps je ne le faisais plus. Retour aux bonnes veilles habitudes en espérant que cette nouvelle démonstration de trading avec ichimoku et les chandeliers japonais ...

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100- Le sang

By: Jacques Favier —

Voici un billet dont le sujet m'avait Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© d'abord par une simple homophonie, ensuite par une rĂ©elle intuition. Il m'a conduit Ă  quelques recherches fĂ©condes. Le sang, liquide infiniment prĂ©cieux, que l'on versa bien avant de verser des sommes d'argent, le sang qui eut un prix des siĂšcles avant l'invention de la monnaie, que pouvait-il nous dire de la valeur que doit avoir une monnaie, surtout en ayant Bitcoin en tĂȘte ?

Est-ce que, pour suivre un simple jeu de mot initial, je ne m'aventurais pas dans une quĂȘte peut-ĂȘtre sacrĂ©e mais oĂč le sol allait se dĂ©rober sous mes pas ?

bitcoin graal.jpg, sept. 2020S'il me fallut plus de six mois pour Ă©crire ce billet n°100, c'est que je consacrais d'abord le temps de confinement Ă  me faire un sang d'encre, j'entends Ă  soigner mes angoisses par l'Ă©criture sur d'autres sujets. Ensuite, durant l'Ă©tĂ©, il me fallut rechercher dans tous les endroits oĂč je stocke du livre l'utile ouvrage de Jean-Paul Roux, Le Sang, trop superficiellement feuilletĂ© Ă  sa sortie en 1988 et depuis lors peut-ĂȘtre sottement prĂȘtĂ© Ă  quelque ami indĂ©licat (devenu de ce fait frĂšre de sang) et enfin Ă  le racheter et Ă  le relire. VoilĂ , pour le making of.

« Tu ne tueras pas »

Ce commandement est au fondement de notre civilisation, tout autant que son contournement dans les faits, mais aussi dans le droit, oĂč s'Ă©labore presque toujours une thĂ©orie distinguant ce qui est lĂ©gitime, ce qui est seulement excusable, et ce qui est interdit, voire punissable de mort, et ceci dans des conditions particuliĂšres pour Ă©chapper Ă  la vendetta. Bref l'effusion du sang, encadrĂ©e rituellement, l'est aussi politiquement.

Une violence légale, que l'on présente abusivement comme une « violence légitime », s'instaure au profit des seigneurs, puis du roi seul, et enfin du monstre froid.

symboles régaliens.jpg, aoĂ»t 2020

Le rapprochement entre le droit de battre monnaie et le droit de rĂ©pandre le sang (que ce soit Ă  cheval Ă  la guerre ou sur le trĂŽne du justicier, soit dans les deux postures que l'on retrouve sur les piĂšces mĂ©diĂ©vales) trouve son symĂ©trique dans la presque coĂŻncidence du moment oĂč nous, Français, trouvons le secret du premier « argent miracle » et de celui oĂč nous tranchons la tĂȘte du Roi des Français.

la tete du roi.jpg, août 2020

Le temps oĂč l'on chante les vertus du « sang impur » voit un effondrement de la valeur de la monnaie comme aucune catastrophe d'ancien rĂ©gime n'en avait suscitĂ©.

révolutions.jpg, aoĂ»t 2020La gĂȘnante ressemblance de la planche Ă  billet et de la « Veuve » illustre cette idĂ©e de façon troublante.

DĂ©sormais le « premier fonctionnaire de la Nation » pourra ĂȘtre plus ou moins clairement Ă©lu ou bien s'imposer par la violence et la ruse, mais plus n'est besoin que coule dans ses veines la moindre goutte de sang de saint Louis.

Certains présidents se sont donnés le frisson en allant, plus ou moins seuls ou nuitamment, visiter la basilique Saint-Denis : rien n'y fait, n'étant pas de la famille, ils n'y sont jamais que des touristes et cela n'abuse que les journalistes. En outre les tombeaux sont vides, la république, dans sa prime jeunesse, ayant poussé la désacralisation jusqu'au sacrilÚge, ce qu'elle n'aime pas voir rappeler, d'ailleurs.

Le choix du chef (caput, le mot qui donne « capital ») ne dĂ©pendant plus, dĂšs lors, que de la loi, fĂ»t-elle celle du plus fort, n'y a-t-il pas quelque risque de voir la mĂȘme loi rĂ©gir la monnaie ? NapolĂ©on, qui entendait bien crĂ©er une dynastie nouvelle et « succĂ©der Ă  Charlemagne » plutĂŽt qu'Ă  Robespierre ou Barras, voulut restaurer la valeur de la monnaie (5 grammes d'argent Ă  neuf dixiĂšme). MalgrĂ© la force de sa volontĂ© et la clairvoyance de ses intuitions, la rĂ©fĂ©rence au mĂ©tal prĂ©cieux ne devait pas rĂ©sister Ă  la modernitĂ© davantage que celle au « sang de France ». DĂ©sormais es papel.

La premiĂšre monnaie?

J'aime bien rappeler, en conférence ou en situation d'enseignement - et surtout avec les plus jeunes, les plus politiquement corrects - que « la premiÚre monnaie, ce sont les femmes ». Frissons ou froncements de sourcils garantis. J'embraye sur le regretté Graeber, et ce qu'il en dit dans Dette, pour faire passer... Mais , né à Rome, je pense naturellement aux vaillantes Sabines, dont l'enlÚvement finit d'ailleurs par créer des relations fructueuses. Tous les hommes sont beaux-frÚres ! De ce viol (à nos yeux) et de ce vol d'un sang étranger, n'est-il pas né le moins raciste de tous les Empires?

Enlèvement des Sabines par Poussin.jpg, sept. 2020

Le sang des femmes a, je crois, offert Ă  toutes les cultures connues de quoi forger mythes et reprĂ©sentations. Je n'Ă©voquerai ici que celui de la dĂ©floration, telle que se la reprĂ©sentaient nos ancĂȘtres. « Cette blessure que l'on inflige Ă  celle qui va devenir la mĂšre de ses enfants n'est pas sans Ă©veiller un trouble » Ă©crit JP. Roux. Il n'y a pas de vie, de perpĂ©tuation de la lignĂ©e et de la structure sociale sans ce premier saignement, traditionnellement interprĂ©tĂ© comme offrande, consĂ©cration et prĂ©mices.

Nous ne comprenons plus aujourd'hui les anciennes obsessions tournant autour de l'innocence ou de la sagesse des filles avant le mariage que comme un dispositif de contrĂŽle social et patriarcal, ce qui est tellement Ă©vident que peut-ĂȘtre faut-il aller voir un tout petit peu plus loin.

don du sang.jpg, sept. 2020Nous avons, sans doute, perdu ou totalement changé le sens du sang. La religion contemporaine nous impose plutÎt de le donner de façon anonyme, en le versant au pot commun sanitaire géré par les autorités, ce qui a un petit parfum de contributions volontaires comme on disait en 1789 pour désigner l'impÎt.

Signer avec son sang ?

Jadis, donner son sang (comme le faisaient la femme à son mari, le vassal à son suzerain, le croisé à son Dieu) avait tellement de sens que signer avec son sang devint un fantasme mythologique obligé, dÚs qu'apparurent au moyen-ùge les récits de diableries, avec leur commerce satanique. La goutte de sang est l'un des moments forts de la légende de Faust, en quoi Hegel voyait « le mythe philosophique par excellent » : le pacte signé de sang coulant de la main gauche y figure dÚs la premiÚre version littéraire.

VoilĂ , dira le moderne, une intĂ©ressante signature biomĂ©trique. Le cĂ©lĂšbre clown qui prĂ©tend ĂȘtre Satoshi et ne peut signer un satoshi suggĂšre que l'identitĂ© que confĂšre une clĂ© bitcoin ne s'usurpe pas davantage que le sang. VoilĂ , pensait en son temps l'ancien, un paiement en monnaie rĂ©elle : le sang c'est l'Ăąme. Une goutte suffit. La signature est irrĂ©versible, la transaction opĂ©rĂ©e ex opere operato.


Payer avec son sang?

Infiniment prĂ©cieux, le sang ne saurait, sans scandale, profanation ou prostitution, payer les dĂ©penses courantes. L'effusion de sang semble au contraire indispensable pour laver le sang versĂ©, mais aussi pour laver l'honneur bafouĂ©. « Presque tout, d'aprĂšs la Loi, est purifiĂ© avec le sang ; et sans effusion de sang, il n'y a pas de pardon » dit saint Paul (ÉpĂźtre aux HĂ©breux). Plus prosaĂŻquement, NapolĂ©on dira un peu la mĂȘme chose un jour qu'un soldat sortit du rang pour rĂ©clamer une croix de la LĂ©gion d'Honneur qu'on lui refusait malgrĂ© moult exploits. Son Colonel, interrogĂ©, reconnaissait les faits d'armes du brave, mais en ajoutant que c'Ă©tait « un ivrogne, un voleur, un...». Sans vouloir en connaĂźtre davantage, l'Empereur accorda la faveur en rĂ©pondant «Bah, le sang lave tout cela...». Le crĂ©ateur de la Banque de France et de la LĂ©gion d'Honneur Ă©tait attachĂ©e Ă  la valeur des choses, plus que des gens, sans doute.

le cid.jpg, sept. 2020En Europe, cette vieille idĂ©e a servi Ă  justifier une pratique nĂ©e du tournoi mĂ©diĂ©val, et transformĂ©e au 16Ăšme siĂšcle pour servir tant Ă  la vengeance du sang qu'Ă  la punition des offenses : « Ce n'est que dans le sang qu'on lave un tel outrage » comme le dit Don DiĂšgue dans Le Cid. C'est que l'honneur est une chose qui semble presque disparue, sauf peut-ĂȘtre dans « le milieu », chez ceux qui ont notamment le front de vouloir se faire justice eux-mĂȘmes.

duel henry picquart.jpg, sept. 2020

Comme l'honneur a été remplacé par le sentiment, les duels ont cédé la place aux centaines de procÚs intentés aujourd'hui par tous ceux qui s'estiment « choqués » par telle ou telle allusion (maligne ou innocente) à leur personne, à leurs origines, à leur orientation sexuelle etc. Ces procÚs apparaissent comme des avatars cheap des duels : on ne s'en tirait pas jadis à si bon compte, avec de la monnaie d'honneur constituée de parlottes judiciaires et de condamnations à l'euro symbolique.

suicide denfert rochereau.jpg, sept. 2020« Faut qu'ça saigne » comme disait Boris Vian : la corde c'est pour les dĂ©pressifs (ceux qui pensent ne pas avoir de valeur intrinsĂšque ?) alors que naguĂšre un homme d'honneur qui faisait faillite, loin de monter une nouvelle entreprise avec de nouveaux partners, se rĂ©volvĂ©risait proprement sur le sofa ou tapis dĂ©jĂ  rouge du grand salon. Dans l'affaire Madoff, un banquier français s'est significativement ouvert les veines. Le boursicoteur qui saute par la fenĂȘtre s'inscrit dans cette tradition, puisqu'il finit lui aussi dans une mare de sang, aprĂšs avoir rĂ©pĂ©tĂ© mĂ©taphoriquement la chute dramatique des valeurs spĂ©culatives qui l'a conduit Ă  cette issue fatale.

Une séance de krach boursier est d'ailleurs rituellement décrite comme un « bain de sang ». On voit bien, parmi les bitcoineurs, que ceux qui ont déjà vécu deux ou trois de ces épisodes constituent une noblesse de sang et se gaussent des effrois des nouveaux venus. Les grands seigneurs du trading ne sont-ils pas, d'ailleurs, un peu vampires, vivant la nuit, se reconnaissant entre eux, déplaçant instantanément et sans bruit sinon leurs corps du moins leurs actifs ?

Le Graal

Difficile de ne pas aborder, pour finir, le sang sous son aspect sacramentel : le vin que la transsubstantiation opérée pour le sacrifice de la messe change en sang du Christ. On est ici hors de tout commerce possible : une goute du sang précieux pour racheter les péchés de toute l'humanité.

La disproportion de la chose, et pour ĂȘtre franc son caractĂšre par trop abstrait, ont pour ainsi dire dĂ©portĂ© l'imagination des profanes du contenu au contenant. L'histoire du Graal est en elle-mĂȘme fascinante : ce possible avatar du chaudron magique qui nourrissait les hĂ©ros celtes ou ressuscitait les guerriers morts au combat est progressivement enchĂąssĂ© dans le rĂ©cit chrĂ©tien Ă  partir d'un auteur nommĂ©... ChrĂ©tien de Troyes. Qu'il ait contenu le vin de la CĂšne ou le sang de la Passion, il est dĂ©sormais vide, et ce qui narrĂ©, de poĂšme en poĂšme, outre l'Ă©numĂ©ration des prodiges qui l'entourent, c'est la quĂȘte des chevaliers partis Ă  sa recherche.

le calice de Dona Urraca.jpg, sept. 2020Bitcoin a parfois Ă©tĂ© comparĂ© Ă  un Graal, un peu parce que l'expression a percolĂ© dans le langage, cette sainte relique y rejoignant la pierre philosophale dans l'attirail des rĂȘves d'antan. On notera qu'il existe sans doute encore plus de forks que de calices rĂ©putĂ©s ĂȘtre le saint Graal par environ 200 cathĂ©drales, abbayes ou musĂ©es. Chacun le sien. Vieille histoire. Les revendications ne se sont pas arrĂȘtĂ©es: en 2011 la basilique de San Isidoro de Leon clamait, sur la foi de deux parchemins Ă©gyptiens Ă©tudiĂ©s durant trois ans par des chercheurs, qu'un vase dĂ©tenu depuis 1050 et connu jusqu'Ă  prĂ©sent comme le « calice de l'infante Doña Urraca » (au moins Ă©chappe-t-on au faux pour musĂ©e amĂ©ricain) Ă©tait le prĂ©cieux et vĂ©ritable Graal.

Si Bitcoin tient effectivement du Graal c'est plutĂŽt, selon moi par la multiplicitĂ© des prodiges. Loin de n'ĂȘtre qu'une relique, le Graal possĂšde, parmi ses innombrables pouvoirs, celui de nourrir, soit le don de vie, celui d'Ă©clairer en procurant des illuminations spirituelles, et celui de rendre invincible. Bitcoin, dont les incroyants disent qu'il n'est pas une vraie monnaie est dĂ©crit par ses Ă©vangĂ©listes comme not just a money, comme une mĂ©ta-monnaie offrant sinon des pouvoirs du moins des clĂ©s vers les pouvoirs qu'entend monopoliser le Pouvoir.

Bitcoin serait-il le sang du numérique ?

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Du choix des meilleures opportunitĂ©s blockchain pour l’assurance – par Laurent Benichou

By: Blockchain Partner —

Merci Ă  Laurent Benichou, qui a initialement Ă©crit cet article en langue anglaise. Pour voir la version originale de l’article, c’est par ici.

RĂ©unir le monde de l’assurance et celui de la blockchain a jusqu’à prĂ©sent Ă©tĂ© la mission la plus difficile de ma carriĂšre. D’un cĂŽtĂ©, ces deux concepts devraient bien fonctionner ensemble : l’assurance et la blockchain appartiennent toutes les deux Ă  la famille des services financiers ; dans les deux cas, il s’agit de flux monĂ©taires, et les deux peuvent compenser vos pertes si un malheur arrive Ă  vos actifs.

Pourtant, de grands obstacles se dressent entre ces deux mondes : les technologies blockchain, les cryptomonnaies et la finance décentralisée sont des innovations trÚs récentes, tandis que le travail actuarial implique de pouvoir bénéficier de longues séries historiques pour prendre un risque.
Les crypto-ventures sont promptes Ă  prendre des risques, tandis que les compagnies d’assurances cĂšdent la majoritĂ© du risque qu’elles prennent. Les dĂ©veloppeurs blockchain commencent sur une architecture neuve alors que l’assurance a beaucoup de dette technique. Les entreprises blockchain inventent des modĂšles non rĂ©gulĂ©s tandis que les assureurs doivent ĂȘtre particuliĂšrement attentifs Ă  leur conformitĂ© rĂ©glementaire. Enfin, les assureurs se basent sur la confiance du consommateur (qu’il sera indemnisĂ© en cas de perte) tandis que la devise de l’écosystĂšme blockchain est “don’t trust, verify” (ne faites pas confiance, vĂ©rifiez)

La blockchain est pleine de potentiel pour les assureurs, mais sĂ©lectionner les meilleures opportunitĂ©s et savoir comment s’y atteler est une tĂąche difficile pour les dĂ©cideurs du secteur. Les meilleurs opportunitĂ©s sont en effet la plupart du temps les plus risquĂ©es, les moins rĂ©gulĂ©es et/ou les plus difficiles Ă  mettre en place. Avant de s’attarder sur ces opportunitĂ©s, je souhaite commencer par Ă©voquer quelques erreurs que j’ai observĂ©es en voyant le dĂ©veloppement, l’accĂ©lĂ©ration ou l’arrĂȘt de “projets blockchain” dans l’assurance.

Erreurs que le secteur assurantiel devrait Ă©viter concernant la blockchain

Erreur #1 : “Oui” à la blockchain, “Non” aux tokens

Bitcoin a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour Ă©changer de la valeur sans tiers centralisateur. L’objectif mĂȘme de Bitcoin Ă©tait de crĂ©er un actif numĂ©rique pour permettre son Ă©change incensurable. On peut donc par principe douter que la “technologie blockchain” soit la meilleure rĂ©ponse Ă  des objectifs trop Ă©loignĂ©s du principe d’échange dĂ©centralisĂ© de valeur numĂ©rique. Lorsqu’on est face Ă  un projet blockchain sans token, la valeur ajoutĂ©e de la blockchain s’avĂšre la plupart du temps au minimum sujette Ă  dĂ©bat, et se conclut souvent par un examen technique des diffĂ©rences entre une blockchain privĂ©e et une base de donnĂ©es partagĂ©e. En d’autres termes, on dĂ©marre avec la volontĂ© de sauter d’un grand pas dans la modernitĂ© avec la blockchain, et on termine par une discussion technique sur les moyens d’amĂ©liorer lĂ©gĂšrement son SI.

Utilisons une blockchain mais pas le token qui va avec

Erreur #2 : Ajouter de la blockchain mais ne pas changer le reste

Le caractĂšre nouveau de la blockchain la rend incompatible ou difficilement connectable Ă  d’anciens systĂšmes. On peut mĂȘme ajouter que la philosophie de blockchain dans son premier avatar, le bitcoin, est plutĂŽt de se substituer Ă  d’anciens systĂšmes. Et il faut beaucoup d’efforts de gens talentueux (propriĂ©taires de plateformes d’échange, fournisseurs de services, rĂ©gulateurs) pour relier le “monde cypher” avec l’ancien monde et apporter une valeur ajoutĂ©e Ă  ce dernier, parfois sous la critique des dĂ©fenseurs les plus intransigeants et les plus radicaux de la sphĂšre crypto.

Si vous voulez extraire de la valeur de la blockchain, vous devez vous y adapter. C’est pourquoi penser qu’un assureur peut siffler la blockchain Ă  l’aide et voir soudainement apparaĂźtre un magicien amĂ©liorant les processus de l’assurance n’est qu’une chimĂšre. Vous ne pouvez pas tirer de la valeur de la blockchain si vous voulez conserver tous vos anciens systĂšmes, tous vos processus, toute la complexitĂ© dont vous devriez vous dĂ©barrasser.


Erreur #3 : ignorer les opportunités les plus évidentes

Le secteur de l’Assurance comprendra bientĂŽt que les opportunitĂ©s les plus immĂ©diates ne sont pas liĂ©es Ă  la maniĂšre dont la Crypto peut soutenir l’Assurance, mais Ă  la maniĂšre dont l’Assurance peut soutenir la Crypto. Le secteur des cryptomonnaies est dĂ©sormais bien rĂ©el, avec des milliards de dollars Ă©changĂ©s chaque jour. Ce secteur a besoin d’assurances pour les portefeuilles et les dĂ©positaires et a vu des produits Ă©merger Ă  des prix Ă©levĂ©s. L’assurance finira certainement par faire son travail habituel (Ă©valuation et couverture des risques) sur cette nouvelle surface (Bitcoin et toutes les autres cryptomonnaies). Certains courtiers (Marsh, AON) et assureurs (Arch Insurance) se sont engagĂ©s dans cette premiĂšre Ă©tape, et pourront ainsi rapidement lancer une activitĂ© autour de l’assurance Blockchain. Plus ces acteurs acquerront de connaissances, plus il sera difficile pour les suivants de les rattraper.


Erreur n°4 : Refuser aux cryptomonnaies leur statut d’actifs financiers

Les assureurs investissent le produit des primes d’assurance sur les marchĂ©s financiers. Ils le font avec prudence et investissent dans des actifs Ă  faible risque, gĂ©nĂ©ralement des obligations souveraines ou des actions dĂ©fensives [NDLR: action qui fournissant un dividende rĂ©gulier et des bĂ©nĂ©fices stables quel que soit l’état du marchĂ© boursier global], afin de pouvoir indemniser les crĂ©ances d’assurance (le respect de la rĂ©glementation SolvabilitĂ© II les contraint Ă©galement dans cette direction). La thĂ©orie moderne du portefeuille de Markowitz enseignant de ne jamais “mettre tous ses Ɠufs dans le mĂȘme panier” afin de rĂ©duire le risque pour une mĂȘme attente de rendement, les gestionnaires de trĂ©sorerie des compagnies d’assurance optent pour la diversification entre les obligations souveraines de diffĂ©rents pays, les obligations Ă  long et Ă  court terme, et ajoutent les obligations d’entreprises et d’autres classes d’actifs.

Mon avis personnel est qu’il serait Ă©galement judicieux d’investir une toute petite part de leurs fonds dans un “nouvel” actif, appelĂ© bitcoin, aujourd’hui :
– Investir une petite partie des primes d’assurance dans le bitcoin permet de se couvrir contre l’hyperinflation fiat en cas de dĂ©faut de crĂ©dit souverain ou de faillite bancaire (n’oubliez pas que les assureurs n’indemnisent pas seulement en espĂšces, mais parfois avec des services qui peuvent aussi ĂȘtre soumis Ă  une forte augmentation des prix en cas d’hyperinflation)
– L’engagement d’une partie de leurs rĂ©serves en bitcoin comme rĂ©serve de valeur, comme Microstrategy a dĂ©cidĂ© de le faire il y a quelques semaines, est une couverture contre les turbulences des monnaies souveraines

Michael J. Saylor, PDG, MicroStrategy Incorporated : “Cet investissement reflĂšte notre conviction que Bitcoin, en tant que cryptomonnaie la plus largement adoptĂ©e dans le monde, est une rĂ©serve de valeur fiable et un actif d’investissement attrayant avec un potentiel d’apprĂ©ciation Ă  long terme plus important que la dĂ©tention de liquiditĂ©s”.


Erreur n°5 : Supposer que vous pouvez rattraper le retard plus tard

Une chose est certaine Ă  propos de la Blockchain, c’est la vitesse de changement de l’industrie. Forks, ICOs, stablecoins, DeFi, flash loans: chaque trimestre apporte un nouveau sujet et il est de plus en plus difficile de rattraper les connaissances non acquises. De plus, les blockchains donnent naissance Ă  des projets qui ne cadrent pas bien avec l’idĂ©e que “les assureurs investiront plus tard, lorsque le secteur sera stabilisĂ©â€. Il ne sera pas possible pour les assureurs d’“acheter la Blockchain gagnante” car elle sera beaucoup trop chĂšre ; il ne sera pas possible pour les assureurs d’éliminer les pools de liquiditĂ© car ils sont dĂ©centralisĂ©s ; il ne sera pas possible pour les assureurs d’assurer le secteur de la crypto quand des smart contrats alimentĂ©s par des capitaux dĂ©centralisĂ©s le feront de maniĂšre autonome. Le risque pour l’assurance n’est pas seulement celui d’opportunitĂ©s perdues, mais aussi celui de menaces pour les activitĂ©s actuelles.

OpportunitĂ©s de la blockchain dans le secteur de l’assurance

1. Nouvelles opportunitĂ©s d’assurance : assurer le monde Crypto

Portefeuilles, contrats intelligents, ICO, dĂ©positaires, solutions de sĂ©curitĂ©, actifs tokenisĂ©s
 La beautĂ© de l’assurance est que tout nouveau secteur ou activitĂ© crĂ©Ă© dans le monde reprĂ©sente souvent une nouvelle surface d’application d’assurance. Le besoin d’assurance est d’autant plus fort pour les cryptomonnaies que le vol digital ne peut par construction pas ĂȘtre “annulĂ©â€ par un pouvoir central administrant le systĂšme. La bonne nouvelle pour l’assurance est qu’elle suppose une premiĂšre Ă©tape d’évaluation des risques crypto, qui elle-mĂȘme fournit dĂ©jĂ  beaucoup de “connaissances sur la blockchain” Ă  une compagnie d’assurance. Ensuite vient l’assurance elle-mĂȘme, et la perte liĂ©e aux premiers piratages couverts permet aux assureurs
1. D’affiner leur Ă©valuation des risques et d’adapter les couvertures
2. D’identifier les points faibles du secteur de la crypto qui pourraient constituer de nouvelles opportunitĂ©s commerciales pour les assureurs.


2. Nouvelle opportunitĂ© d’investissement : se prĂ©munir contre la chute des monnaies fiat

Alors que les primes d’assurance investies sur les marchĂ©s financiers reprĂ©sentaient autrefois une grande partie des bĂ©nĂ©fices des assureurs, ce n’est plus le cas dans un contexte de taux d’intĂ©rĂȘt faibles voire nĂ©gatifs. De plus, la rĂ©cession Ă©conomique attendue aprĂšs la crise, combinĂ©e Ă  de fortes mesures d’assouplissement quantitatif, pourrait conduire Ă  des Ă©pisodes d’hyperinflation, potentiellement favorisĂ©s par la dĂ©fiance des investisseurs Ă  l’égard de la dette souveraine et des entreprises. Il s’agit d’un risque que les assureurs pourraient couvrir en investissant dans de la « hard monnaie »: ils peuvent suivre Berkshire Hathaway et investir dans l’or, ou suivre des Ă©conomistes autrichiens comme Saifedean Ammous et investir dans Bitcoin.

MĂȘme s’il n’y a pas d’effondrement complet des systĂšmes de devises souveraines, la structure de Bitcoin (Ă©mission programmĂ©e, rĂ©duction de l’émission au fil du temps, offre maximale fixe) rassurera les investisseurs en leur montrant qu’il s’agit d’un actif qui a le pouvoir de dĂ©tenir plus de valeur Ă  moyen et long terme que les actifs Ă  taux fixe, et qui constitue donc une couverture claire contre la chute des valeurs des devises souveraines. Et ce, quoi qu’en disent les critiques sur la “volatilitĂ© des bitcoins”.

La logique qui sous-tend un investissement dans Bitcoin est triple :
1. Augmenter la diversification (et donc réduire le risque pour un objectif de rendement des capitaux propres)
2. Repenser le risque d’allocation dans un monde oĂč les risques de dĂ©faut souverain amĂ©ricain, allemand ou suisse ne peuvent plus ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme les risques les plus faibles
3. Pouvoir survivre dans un monde oĂč les monnaies souveraines s’effondrent

Dans un scénario apocalyptique pour les monnaies fiduciaires, comment les assureurs protégeraient- ils leurs fonds ?

3. Remodeler l’assurance
 et la finance

L’idĂ©e que l’assurance ne peut ĂȘtre fournie que par les assureurs est de plus en plus contestĂ©e par les nouvelles technologies et les nouveaux acteurs du numĂ©rique. Les barriĂšres traditionnelles Ă  l’entrĂ©e du secteur de l’assurance s’effondrent : l’expertise actuarielle est contestĂ©e par de nouvelles armĂ©es de ‘data scientists’ ; la gestion des sinistres devient inutile avec l’assurance paramĂ©trique et l’internet des objets ; les ‘smart contracts’ publics Ă©liminent la nĂ©cessitĂ© de faire confiance Ă  une grande marque financiĂšre sur la promesse d’un paiement futur ; le capital peut ĂȘtre accumulĂ© par le biais de pools de liquiditĂ© et la rĂ©glementation devient inutile et impuissante pour rĂ©guler les protocoles dĂ©centralisĂ©s et les flux monĂ©taires. Dans ce nouveau contexte, le secteur de l’assurance doit se rĂ©inventer, se renouveler avant d’ĂȘtre dĂ©pasĂ© et trouver de nouveaux domaines oĂč il peut apporter de la valeur.

Si nous regardons en arriĂšre, voici quelles sont les opportunitĂ©s que les assureurs ont dĂ©jĂ  laissĂ©es Ă  d’autres : ĂȘtre un oracle (Chainlink), ĂȘtre un dĂ©positaire de cryptomonnaie (BitGo), assurer des places de marchĂ© de cryptomonnaies (SAFU de Binance), inventer des protocoles d’assurance distribuĂ©e (Etherisc), crĂ©er des pools de liquiditĂ© dĂ©centralisĂ©s (Uniswap), assurer la finance dĂ©centralisĂ©e / offrir de la couverture de prix en finance dĂ©centralisĂ©e (Nexus Mutual, Opyn)
 On peut bien sĂ»r dĂ©battre de la proximitĂ© de ces opportunitĂ©s avec le secteur de l’assurance aujourd’hui, mais elles pourraient constituer les Ă©lĂ©ments de base de la prochaine gĂ©nĂ©ration d’assurance.

Il en va de mĂȘme pour la finance. La capacitĂ© des assureurs Ă  saisir les opportunitĂ©s de la finance dĂ©centralisĂ©e ne dĂ©pend pas du fait que les banques ou autres institutions financiĂšres les laissent faire (notez que la liste ci-dessus n’est composĂ©e que de nouveaux acteurs) mais de la capacitĂ© des assureurs Ă  fournir les services dĂ©centralisĂ©s que les amateurs de crypto recherchent. Tout est possible pour les assureurs, pour autant qu’ils respectent les “principes de la crypto” (open source, dĂ©centralisation, confiance prouvĂ©e, transparence et respect de la vie privĂ©e dans une certaine mesure). Il ne s’agit pas tant de savoir si les compagnies d’assurance ont les ressources nĂ©cessaires pour contribuer, mais si leur culture leur permettra ou non de contribuer, et de le faire de la bonne maniĂšre.

4. OpportunitĂ©s pour les process : Plus d’horodatage dans les processus d’assurance

La modernisation des processus d’assurance implique l’ajout de dĂ©cisions simples mais difficiles Ă  mettre en Ɠuvre : passage des processus de courriers et d’appels tĂ©lĂ©phoniques Ă  des logiciels, numĂ©risation et suivi. Dans le domaine du suivi, qu’il s’agisse de l’engagement de l’assureur/rĂ©assureur, de la relation entre le ‘fronter’ et le porteur de risque, des conditions contractuelles de l’entreprise ou du contrĂŽle du fret, la Blockchain peut apporter une certaine valeur grĂące Ă  l’horodatage des actions et au rapprochement automatisĂ© des Ă©vĂ©nements. Ce n’est certainement pas la maniĂšre la plus rĂ©volutionnaire de tirer parti de la Blockchain pour les assureurs, mais c’est une maniĂšre opportune car les assureurs d’une pĂ©riode post-COVID devront Ă©liminer les frictions, les litiges coĂ»teux et le temps perdu dans le rapprochement manuel.
C’est, j’en conviens, une exception Ă  l’erreur n° 1 dĂ©crite ci-dessus.

Le proof-of-process de Stratumn

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Mais comment ai je fait pour prédire l'incroyable remontée des indices boursiers et en particulier du SP500 ? Aujourd'hui le SP500 a retracé 100 % de sa baisse depuis son krach post covid-19.  Ai je un pouvoir de divination, une boule de cristal, aurais je appris à lire dans le marc de café ? Non ! En suivant l'action des prix d'une part et en analysant la politique monétaire ...

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Blockchain, résilience et souveraineté : tribune dans Investir

By: Blockchain Partner —

Alexandre Stachtchenko, associĂ© cofondateur de Blockchain Partner, a Ă©tĂ© interrogĂ© parmi 57 dirigeants et personnalitĂ©s par le magazine Investir Ă  l’occasion d’un numĂ©ro spĂ©cial, sorti le 11 juillet. Nous publions ci-dessous la version texte de ses propos, articulĂ©s autour d’une idĂ©e : la blockchain et Bitcoin pour renouer avec la rĂ©silience et la souverainetĂ©.

« La pandĂ©mie de Covid 19 a eu le mĂ©rite de remettre certains sujets sur le devant de la scĂšne, et en particulier celui de rĂ©silience. Il est en effet apparu clairement ces derniers mois que la tendance Ă  la recherche permanente d’efficience a menĂ© Ă  une complexification des systĂšmes Ă©conomiques, au point de mener Ă  de sĂ©rieuses pannes, voire des arrĂȘts, lorsque l’un des maillons est dĂ©faillant.

Efficience et rĂ©silience sont deux modĂšles gĂ©nĂ©ralement opposĂ©s, le premier Ă©tant celui privilĂ©giĂ© par dĂ©faut depuis des dĂ©cennies. Ils forment souvent un dilemme au moment d’effectuer le choix de l’architecture d’un systĂšme. Plus l’on privilĂ©gie l’efficience d’une chose, moins l’on privilĂ©gie sa rĂ©silience, c’est-Ă -dire sa capacitĂ© Ă  rĂ©sister aux modifications et chocs de son environnement.

Ce choix clef se retrouve notamment dans les architectures informatiques. Si, par exemple, vous choisissez un modĂšle centralisĂ© (un seul serveur faisant fonctionner tout un service), il sera gĂ©nĂ©ralement efficient : il atteindra son but en consommant le moins de ressources possibles. Mais coupez l’accĂšs Ă  Internet Ă  ce serveur, et c’est l’ensemble du service qui ne fonctionne plus.

La blockchain par essence est Ă  qualifier de systĂšme plutĂŽt rĂ©silient qu’efficient. L’exemple phare en est sa capacitĂ© de transaction : lĂ  oĂč Bitcoin, la blockchain la plus connue et sĂ©curisĂ©e, est capable de gĂ©rer sept transactions par seconde maximum, le nombre monte Ă  plus de 20 000 pour Visa. Mais si un nƓud (serveur) tombe, aucun problĂšme sĂ©rieux ne se pose pour le rĂ©seau. La base de donnĂ©es est en effet rĂ©pliquĂ©e en des dizaines de milliers d’endroits. C’est l’incarnation d’un systĂšme dĂ©centralisĂ©.

Ces derniĂšres annĂ©es, les technologies blockchain se sont heurtĂ©es Ă  ce modĂšle de pensĂ©e dominant favorisant l’efficience. Le premier rĂ©flexe des professionnels dĂ©couvrant ces technologies a Ă©tĂ© de chercher Ă  faire rentrer un carrĂ© dans un rond : « d’accord pour la blockchain, mais si possible dans mon propre serveur, en plus rapide, et moins Ă©nergivore ». Peu comprenaient alors que ce qu’ils interprĂ©taient comme des dĂ©savantages Ă©taient en rĂ©alitĂ© des caractĂ©ristiques essentielles de ces systĂšmes : c’est ce qui leur permet d’ĂȘtre plus rĂ©silients. Aujourd’hui, avec le retour en grĂące du concept de rĂ©silience, les mentalitĂ©s Ă©voluent peu Ă  peu, fort heureusement.

Réduire la dépendance au dollar américain

Car ĂȘtre plus rĂ©silient c’est aussi souvent renforcer sa souverainetĂ©. Bitcoin a ici des arguments Ă  faire valoir. Loin des politiques monĂ©taires de la FED et de la BCE, qui ont mis sous perfusion les marchĂ©s financiers dans une sorte de fuite en avant gĂ©ante et inhĂ©rente Ă  ces politiques, Bitcoin constitue la monnaie de la raretĂ©. En s’appuyant sur une politique monĂ©taire dĂ©flationniste, transparente, et trĂšs difficilement altĂ©rable, Bitcoin se comporte comme l’étalon-or de l’espace numĂ©rique. Un or amĂ©liorĂ© : facilement stockable, transmissible, et divisible, l’utilisation du bitcoin ne connaĂźt pas de frontiĂšres. Une potentielle monnaie qui permettrait de s’émanciper de la domination amĂ©ricaine du dollar. En effet, pour les amĂ©ricains, « il est facile de s’endetter dans une monnaie qu’il ne tient qu’à soi d’émettre » prophĂ©tisait De Gaulle peu avant la fin des accords de Bretton-Woods. Avec une monnaie devenue le standard des Ă©changes internationaux, et dĂ©tenue par de multiples pays comme rĂ©serve de valeur (dont en particulier la Chine), les Etats-Unis peuvent sans limite crĂ©er de la monnaie pour leurs propres marchĂ©s financiers, au dĂ©triment des autres pays, qui s’appauvrissent par l’inflation.

Bitcoin est cependant une maniĂšre Ă  la fois de renforcer l’indĂ©pendance des Etats et de l’amoindrir. De la mĂȘme façon que l’or, qui dans un certain sens nuisait Ă  la souverainetĂ© des banques centrales en limitant leur pouvoir d’action, un Ă©talon-bitcoin produirait les mĂȘmes effets. Mais n’est-ce pas un prix honnĂȘte Ă  payer pour rĂ©duire le dĂ©sĂ©quilibre massif de puissance entre les banques centrales, et faire valoir ainsi leur indĂ©pendance ? En douze ans, les Etats-Unis ont multipliĂ© par six leur base monĂ©taire, alors que leur PIB n’a Ă©voluĂ© « que » d’environ 20%. Cette illusion collective n’a que trop durĂ©.

RĂ©silience, monnaie, souveraineté  Autant de concepts, sous le feu nouveau des projecteurs, qui portent les technologies blockchain et du web dĂ©centralisĂ©. Les entreprises ne s’y trompent pas : pensons ces derniers mois aux annonces de la SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale (actions reprĂ©sentĂ©es sur blockchain), de Samsung (portefeuilles numĂ©riques intĂ©grĂ©s aux smartphones, ainsi qu’accĂšs direct Ă  des bourses en ligne de cryptomonnaies), ou encore plus rĂ©cemment d’Ubisoft (items numĂ©riques collectionnables uniques sur blockchain). Les projets blockchains deviennent plus concrets, crĂ©dibles, ambitieux. Gageons qu’il ne s’agit lĂ  que d’un dĂ©but. »

– Alexandre Stachtchenko

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Comment Investir en bourse avec Ichimoku

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Trading du Dax avec le SP500 comme indicateur

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Aujourd'hui lors de ma revue de marché ichimoku et suite au plan de trading qu'Anthony a partagé avec nous, j'ai une fois de plus démontré qu'il est trÚs difficile de trader le DAX en intraday ou à court terme sans tenir compte de l'action des prix du SP500 . Tout dabord je vous invite à regarder la vidéo à partir de la minute 51 '.   Vous ...

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Objectifs Ichimoku atteints

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Eurjpym15 objectif atteintCe matin lors de ma Revue de marché Ichimoku que vous pouvez  revoir sur YouTube ici Revue de marché Ichimoku Forex, Indices et Cryptos du lundi 6 juillet J'ai construit en direct plusieurs plans de trading intraday (court terme)  EURJPY M15  J'ai indiqué que si les pris cassaient les 121,70 , aprÚs repli la cible était à 121,90  Objectif atteint. Il y a bien eu ...

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Les enseignements des monnaies numériques de Facebook et Telegram

By: Blockchain Partner —

Un an aprĂšs le dĂ©voilement de Libra par Facebook, quels enseignements peut-on tirer ? DĂ©couvrez ci-dessous l’analyse de ClĂ©ment Jeanneau et Alexandre Stachtchenko publiĂ©e aujourd’hui dans L’Express :

« C’était il y a un an : Facebook annonçait en grande pompe le lancement Ă  venir de Libra, son projet de monnaie numĂ©rique fondĂ©e sur un panier de devises traditionnelles. L’ambition Ă©tait immense : imposer Libra comme la monnaie de rĂ©fĂ©rence dans l’espace numĂ©rique – autrement dit dans ce qui constitue l’économie de demain et de plus en plus d’aujourd’hui.

Douze mois plus tard, la tonalitĂ© est toute autre. Mark Zuckerberg, parfois prĂ©sentĂ© comme le dirigeant d’un proto-Etat en puissance, a dĂ» revoir sa copie : avant de viser la rĂ©volution monĂ©taire, il s’attellera d’abord plus modestement Ă  faire naĂźtre diffĂ©rentes monnaies numĂ©riques fondĂ©es sur leurs Ă©quivalents physiques : e-euro, e-dollar, etc.

Plusieurs leçons peuvent dĂ©jĂ  ĂȘtre tirĂ©es.

La premiĂšre tient Ă  l’écart spectaculaire entre l’annonce tonitruante du dĂ©part et la confrontation Ă  la rĂ©alitĂ©. Beaucoup voyaient dans Libra le parachĂšvement de la domination des GAFA sur les Etats. Ici, les Etats, les vrais, ont gagnĂ© la bataille – et probablement avant tout les Etats-Unis.

La mĂȘme remarque vaut pour Telegram. En 2017, l’application de messagerie aux 400 millions d’utilisateurs avait fait, elle aussi, une entrĂ©e fracassante dans l’univers des cryptomonnaies, qu’elle voulait rĂ©volutionner de fond en comble. Telegram projetait de crĂ©er un systĂšme de paiement alternatif Ă  Visa et Mastercard et une multitude d’applications dĂ©centralisĂ©es vouĂ©es Ă  devenir leaders dans leur domaine.

Trois ans et une levĂ©e de fonds de 1,7 milliards de dollars (!) plus tard, l’ampleur de la chute est Ă  la hauteur de l’ambition du projet : celui-ci ne verra en rĂ©alitĂ© jamais le jour, en raison d’un imbroglio juridique qui aura traĂźnĂ© en longueur jusqu’au couperet final. C’est le plus grand Ă©chec de l’histoire – jeune mais dĂ©jĂ  mouvementĂ©e – des cryptomonnaies.

Les exemples de Facebook et de Telegram sont emblĂ©matiques. LĂ  oĂč les deux gĂ©ants avaient fait de la technologie le moteur de leur initiative, la rĂ©alitĂ© est venue rappeler qu’en matiĂšre monĂ©taire, le dĂ©fi est avant tout rĂ©glementaire et politique. En venant s’attaquer Ă  la souverainetĂ© des Etats, Facebook a franchi une ligne rouge. PlutĂŽt que le passage en force, Mark Zuckerberg a prĂ©fĂ©rĂ© reculer.

Pour un groupe valorisĂ© 236 milliards de dollars, qui n’est plus depuis longtemps une startup prĂȘte Ă  prendre tous les risques, ce choix Ă©tait logique. Mais en creux, cet Ă©chec et celui de Telegram viennent valoriser ce qui constitue encore aujourd’hui la seule monnaie numĂ©rique mondiale de rĂ©fĂ©rence : le bitcoin, lancĂ© en 2009 par un anonyme sans demande d’autorisation prĂ©alable.

MalgrĂ© ses limites, suffisamment dĂ©crites par ailleurs, cet ovni monĂ©taire poursuit ses avancĂ©es depuis plus d’une dĂ©cennie sans discontinuer, comme un pied de nez aux multiples Ă©conomistes qui n’ont cessĂ© d’annoncer sa mort imminente et qui n’ont, en vĂ©ritĂ©, jamais acceptĂ© de prendre au sĂ©rieux les cryptomonnaies
jusqu’à aujourd’hui.

C’est lĂ  l’ironie de la situation actuelle : il aura fallu la menace du Libra pour que le sujet des cryptomonnaies, sur la table depuis des annĂ©es, soient enfin pris au sĂ©rieux par les plus grands experts et les institutions les plus prestigieuses, Ă  commencer par les banques centrales. A posteriori, l’impact le plus fort du Libra tiendra peut-ĂȘtre Ă  ce rĂŽle d’accĂ©lĂ©rateur des mentalitĂ©s.

Depuis un an, les rapports s’enchaĂźnent sur ce qui est pudiquement dĂ©signĂ© comme « actifs numĂ©riques ». Une notion en particulier suscite les dĂ©bats : les « stablecoins », ces cryptomonnaies indexĂ©es le plus souvent Ă  des monnaies traditionnelles. Les stablecoins apparaissent, pour les acteurs traditionnels, comme une façon de mettre un pied dans ce monde mystĂ©rieux des actifs numĂ©riques tout en restant arrimĂ©s Ă  leur champ de connaissances – une sorte d’« en mĂȘme temps » adaptĂ© Ă  ce nouvel univers.

Ce faisant, les cryptomonnaies, si peu considĂ©rĂ©es jusqu’ici, ont gagnĂ© en lĂ©gitimitĂ©. Bien sĂ»r, elles restent regardĂ©es avec mĂ©fiance. Mais l’évolution est notable. Il est tout sauf anodin, entre autres exemples, que JP Morgan, dont le PDG dĂ©signait bitcoin comme une « fraude » en 2017, ait dĂ©cidĂ© cette annĂ©e d’étendre ses services bancaires aux plateformes d’échanges de cryptomonnaies. D’innovations Ă  Ă©touffer, celles-ci reprĂ©sentent maintenant la nouvelle donne Ă  laquelle il faut s’adapter.

A quoi s’attendre pour la suite ? Suite au recul de Facebook, les Etats auraient tort de croire que la guerre est gagnĂ©e. En rĂ©alitĂ©, il ne s’agissait que du premier acte. L’erreur serait de se centrer uniquement sur la numĂ©risation des processus monĂ©taires existants sans percevoir qu’il ne s’agit lĂ  que d’innovation incrĂ©mentale, insuffisante face l’innovation de rupture qui frappe Ă  notre porte.

Par innovation de rupture, il faut notamment comprendre cette capacitĂ© inĂ©dite Ă  rendre les actifs financiers programmables, interopĂ©rables, et ouverts Ă  tous. C’est la proposition de valeur d’une plateforme comme Ethereum, dont l’attractivitĂ© ne cesse de grandir. Un brevet pour un dollar digital utilisant Ethereum a du reste Ă©tĂ© dĂ©posĂ© rĂ©cemment par
Visa.

Le parallĂšle entre les Ă©checs de Libra et de Telegram d’une part, et l’attractivitĂ© de Bitcoin et d’Ethereum d’autre part, devraient inciter les acteurs existants Ă  plus d’humilitĂ© face Ă  la crypto-Ă©conomie. Facebook semble l’avoir compris. Si l’entreprise a reculĂ©, c’est pour mieux revenir demain. Elle vient de placer Ă  la tĂȘte de Libra un expert de la rĂ©glementation, ex-directeur juridique de HSBC passĂ© par le TrĂ©sor amĂ©ricain. Quant au cofondateur de Libra, David Marcus, il ne cesse d’insister dans ses interviews sur l’argent programmable.

Une immense vague d’innovations est en prĂ©paration. Elle pourrait demain bousculer un monde financier et monĂ©taire qui n’a pas encore connu de transformation numĂ©rique de rupture. Les banques centrales, qui ont ici l’opportunitĂ© de retisser un lien avec le citoyen qu’elles avaient en partie perdu au profit des banques commerciales, seraient mal avisĂ©es de faire la sourde oreille. Et Ă  l’heure oĂč l’on reparle de souverainetĂ©, en toile de fond se profile une question fondamentale, qui devrait importer Ă  tout citoyen : celle de savoir si l’euro programmable de demain sera pilotĂ© par un acteur public
ou par un gĂ©ant privĂ©. »

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