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Quand le sage dit Bitcoin, l’idiot voit Libra

By: david teruzzi

“Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt” dit un vieux dicton chinois pour indiquer que parfois on peut ne pas comprendre le vrai sens des choses, si on se borne à regarder en surface.

La big news de ce mois de Juin 2019 dans l’univers blockchain et en général dans l’ensemble de la finance mondiale, est sans doute celle de Facebook qui a dévoilé et annoncé officiellement son projet Libra. Facebook va créer la première monnaie qui sera privée au lancement, publique dans 5 ans selon les dire du whitepaper. Libra sera utilisable mondialement et sera forgée et gérée par un consortium de sociétés privées, 100% indépendantes des banques centrales.

Pour faire simple, Libra pourrait se résumer en ces points :

  • La blockchain arrive et permet pour la première fois de faire circuler de l’argent à travers le monde instantanément et pratiquement sans coût.
  • Facebook comprend que ce break technologique peut casser le système de paiement mondial et que techniquement il peut facilement mettre en place un nouveau circuit SWIFT.
  • Facebook réalise que ayant plus de 2 milliards de personnes dans son « CRM » il a un pouvoir d’action plus important que la FED pour imposer une monnaie à la planète ; et puisqu’il peut désormais le faire à bas coût techniquement…

Du point de vue d’une banque par contre Libra serait plutôt :

  • Les banques centrales comprennent enfin la puissance de la technologie blockchain.
  • Ayant fait l’erreur de casser le pont entre les monnaies et l’or (fin des accords de Breton Woods, en 1971), elles n’ont plus d’arguments pour faire valoir leur légitimité. Si la teneur même de l’argent se résume à une question de confiance des gens, pourquoi ne pourrait-on pas avoir autant de confiance en un consortium d’entreprises privées.
  • Les banques privées comprennent que leur monopole est remis en question par la rupture technologique blockchain. Dans une récente interview à YahooFinance, Jamie Dimon, PDG de la banque JPMorgan Chase, a clairement exprimé ses inquiétudes face à la montée de projets blockchain. Selon ses propres mots « on sait qu’ils sont là, on sait qu’ils arrivent et veulent manger dans notre assiette« .
  • Les banques n’ayant pas encore développées de solution telle Goldman Sachs, affirment qu’elles ne vont pas tarder à tokeniser des actifs.
  • Les banques centrales arrivent même à prévoir qu’elle auront un jour leur propre « projet Libra » et il l’annoncent via le FMI (Fond Monétaire International)


A notre avis ces acteurs n’ont pas tout à fait réalisé que le vrai danger qui les guette est le bitcoin, car il est le seul en mesure de casser le paradigme de l’argent et de changer la manière dont on l’a jusqu’ici conçu.

Toujours est-il que Libra est un projet de grande ambition. Il est même à notre avis le projet de loin le plus ambitieux qu’un GAFA ait jamais crée. Cette nouvelle monnaie planétaire sera lancée au premier semestre 2020 par une association homonyme basée à Genève. Un consortium inédit, qui regroupe les 28 premiers partenaires de Facebook et permettra de payer et de transférer de l’argent sur Messenger, WhatsApp, Facebook. Parmi les membres de ce consortium plus que original on trouve Uber, Vodafone, eBay, Iliad, PayPal, Visa, Spotify, Farfetch…

Tous les partenaires de la Balance
Membres du consortium Libra
au moment du lancement

D’autres partenaires pourront s’ajouter par la suite moyennant acceptation dans l’élite facebookienne. L’entrée sera en effet décidée par l’instance de gouvernance mise en place au sein du consortium.

Plusieurs malentendus ont déjà pris la main sur la réalité. Déjà, première chose à noter il serait plus correct d’appeler Libra une monnaie virtuelle et non pas une crypto-monnaie. Cette monnaie existera entièrement sous forme digitale et verra les transactions enregistrées et confirmées dans un livre commun blockchain. Toutefois à part ces quelques analogies Libra a plus de différence que de similitudes avec une cryptomonnaie.

Deuxième malentendu beaucoup de gens nous contactent pour savoir comment acheter cette crypto dans un but spéculatif. Ils oublient qu’il s’agit là d’un stable-coin qui aura pour valeur, à vie et par construction plus ou moins toujours 1 dollar. Libra étant étalonné sur un panier des principales monnaies (euro, dollar, yen…), des écarts sont possibles mais la valeur sera toujours foncièrement au moins aussi stable et constante que la moyenne des monnaies existantes.

Quant au bitcoin, il n’est pas vraiment de la partie. Trop différent du dollar et de Libra à la fois, il reste du moins pour l’instant un acteur passif dans le bras de fer banques/Facebook qui va sans doute avoir lieu. Un spectateur non des moindres toutefois, vu que le bitcoin a le potentiel de remplacer les deux factions et d’être le seul en mesure d’apporter une vrai changement dans la manière même de concevoir l’argent dans le monde.

Ainsi nous ne pouvons que être d’accord avec le plus grand expert bitcoin au monde, Andres Antonopoulos lorsqu’il dit :

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est FN_SiOzVWmB8E1eUU3KdBoy6DePYKfYNHUBqAiJCClOBXOPeVPsjEt0gZg_KeN8xkI-mnWJIkphfsoaSBbPAtjK_wXkvc_1qPBSu8h2ktdpZ7zzjP3xKuHueL3NrUBBgBsDvekbH.

De fait, le Libra Coin de Facebook ne crée pas du tout une nouvelle crypto-monnaie comme beaucoup semblent l’entendre. Il crée plutôt une nouvelle banque centrale, originale et très inédite, peut être bien mais toujours une vieille bonne banque centrale.

Ainsi nous avons deux angles de vue opposés :

  • Du point de vue du bitcoin, Libra n’est rien d’autre qu’une autre fintech (l’énième d’ailleurs) et il n’y a pas vraiment de souci à se faire.
  • Du point de vue d’une banque centrale, Libra est un danger qui met le système entier dans l’inconfortable position des majeurs de la musique à l’arrivée de Youtube au début des années 2000.

Malgré tout ça, on entend souvent les médias faire de Libra le nouveau bitcoin. Paradoxalement, non seulement il ne l’est pas mais en plus sous certains aspects, Libra est l’antithèse du bitcoin puisqu’il nie les bases mêmes de la cryptomonnaie.

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Tableau comparatif des principales monnaies blockchain. Noter comme seul Bitcoin et Ethereum respectent les principes de base de la cryptomonnaie.


Les principales différences Libra/Bitcoin sont :

  • Il s’agit d’un stablecoin qui n’a pas de volatilité tandis que le bitcoin fluctue et peut être même très instable surtout à court terme sur les marchés. Sa valeur sera ancrée dans un ensemble d’assets réels (dépôts bancaires, obligations d’État … plus un panier de devises de banques centrales). Cela va garantir stabilité et une absence structurelle de spéculation. Une Libra vaudra ainsi toujours environ un dollar.

  • Afin d’éviter tout ennui avec le régulateur, Facebook prendra des dispositions avec les autorités bancaires pour prévenir le blanchiment d’argent et d’autres crimes financiers. Par conséquent, il est plus précis de comparer le projet Libra avec d’autres systèmes de paiement basés sur des blockchain privées telles que le JPM Coin, devise numérique annoncée par JP Morgan ou le programme Blockchain World Wire lancé par IBM.

  • L’offre en Libra va augmenter ou diminuer en fonction de la demande du marché. Si les utilisateurs des médias sociaux en veulent davantage, l’association à but non lucratif achètera plus de dollars, euros, yen ou d’obligations gouvernementales, les stockera dans sa réserve afin de créer de la nouvelle monnaie à la volée. Si, en revanche, les utilisateurs collectivement démontrent moins d’intérêt, la même association dévalorisera sa réserve en effectuant des paiements en monnaie fiduciaire et détruira la quantité équivalente de livres blockchain. Adieu l’inflation, ce mécanisme se démarque suffisamment du money printing pour apporter une alternative originale. Cela dit tout ça n’a rien à voir avec le bitcoin qui a une émission finie, publique et connue à l’avance.

  • Le bitcoin constitue une protection naturelle contre les crises mondiales de liquidité et en ce sens il ne ressemble à aucune autre monnaie FIAT. Etant complètement opposé au système financier existant, le BTC est un rempart en cas de crise financière majeure. Tout le contraire de Libra qui étant principalement étalonné sur un panier de devises FIAT sera bien, en cas de tempête, dans le même bateau que toutes les autres banques. Toute crise financière mondiale se répercuterait automatiquement sur la monnaie de Facebook, unie à jamais au monde financier aussi bien dans les bonnes que dans les mauvaises périodes…
  • Les deux monnaies n’utilisent pas le même type de technologie : vrai blockchain publique d’un côté, DLT privé de l’autre. Bitcoin utilise un ledger dit sans permission : il fonctionne sur le principe d’une blockchain publique qui, par définition, est ouverte, non soumise au contrôle/propriété d’acteurs individuels. Toute personne a en principe la possibilité de mettre à jour les données sans autorité de validation ou de contrôle autre que les mathématiques qui régissent le tout. Le système est ainsi complètement centripète, dépourvu de toute forme de censure et réglementé par la simple collaboration des nœuds dans la formation du consentement à l’opération. Libra, au contraire, utilise des ledgers avec permission : elle fonctionne sur le principe d’une blockchain privée qui, par définition, n’est pas ouverte et soumise au contrôle d’un ou plusieurs acteurs principaux. Pour mettre à jour les données, il est nécessaire d’obtenir l’autorisation du nœud de validation central. Le processus est donc fermement maîtrisé, il n’y a pas de réelle décentralisation et les principaux nœuds sont tout-puissants face aux opérations individuelles. Il est vrai que le whitepaper affirme « l’ambition est que Libra puisse devenir un jour une blockchain sans autorisations ». Le problème est qu’une simple promesse ne suffit pas lorsqu’il s’agit d’une monnaie planétaire. Selon notre avis il s’agit là d’une illusion : nous attendons de voir des corporates abandonner le contrôle de la future monnaie mondiale.

Les quelques aspects positifs de Libra sont :

  • Il jette un sacré pavé dans la mare de tous ceux qui soutenaient que « Blockchain c’est bien, crypto c’est mal« , maintenant que c’est un GAFA qui se fait passer pour une crypto.
  • Libra peut avoir une action pédagogique et aider le grand public à comprendre la position des monopoles obligatoires par loi. De là à douter d’un argent planche à billet le pas peut être bref. Reste à savoir si cela peut sonner le glas des banques centrales.
  • Libra peut en même temps être un facteur d’accélération de l’adoption bitcoin. Les gens commencent à envisager et à trouver normales d’autres formes d’argent liées à la technologie blockchain.

Nos considérations sur Libra

En créant Libra, Facebook aurait-t-il anticipé l’effondrement du système financier ? Imaginons qu’après des années de planche à billet sauvage, les dix plus grandes monnaies FIAT au monde se retrouvent dans la situation du Bolivar vénézuélien. Faute de mieux la population pourrait alors se tourner vers des Libra même sans que cette monnaie ne soit étalonnée sur des vrais assets. Le problème est que l’argent n’est de nos jours, qu’une question de confiance. Dans quel organisme nous pourrions avoir le plus confiance ? Une société qui compte 2,5 milliards de clients ou une banque centrale qui n’arrive plus à gérer ses taux directeurs ? L’idée de Facebook derrière Libra serait-elle de devenir la nouvelle banque mondiale en abandonnant plus ou moins progressivement les assets sous-jacents ?

Heureusement, Libra ne pourra jamais concurrencer sérieusement le bitcoin puisqu’il ne lui ressemble en rien. Bonne nouvelle : tant que le bitcoin (et ou des cryptomonnaies) existe, l’humanité aura toujours une alternative viable et sérieuse au système monétaire actuel.

Libra n’a aucune privacy!

La pierre d’achoppement du projet Libra et son principal défaut est sans doute l’absence de privacy. En supposant même que le consortium accepte de laisser les clés privées (dont dépendent les avoirs) dans les mains des utilisateurs finaux, quelle privacy pourrait avoir ce réseau d’entreprises qui contient déjà Facebook, Uber, eBay ? C’est-à-dire les géants de la collecte de données privée? A quoi bon cacher le montant et les détails des transactions monétaire alors que le couple FB+Uber sait précisément où l’utilisateur se trouve, ce qu’il aime, et probablement même mieux que lui ce qu’il est censé faire à bref ?

Voilà pourquoi nous pensons que la fenêtre de tir de Libra et des projets similaires est relativement courte. Le temps que les utilisateurs réalisent que la seule manière de reprendre en main leurs données digitales et la maîtrise de leur argent est par le biais d’une vraie cryptomonnaie. A notre avis Libra est d’ores et déjà sous la menace du tsunami-crypto qui est susceptible de se produire, contre lequel il ne peut absolument rien, étant structurellement et techniquement une monnaie anti-crypto.

Donc pour résumer :

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Le nouvelles classes de la monnaie sur terre.

Pensez-vous maitnenant que le corporate lancera vraiement une monnaie 100% publique sur laquelle il n’aura plus aucun contrôle? Aussi bien sur les transactions financiaires que sur les données client ? N’est il bien plus probable que Facebook continue à faire ce qui a fait jusqu’ici son succès: nous fournir un service gratuit en échange de ce que nous avons de plus précieux sur le web, notre vie digitale?

Ainsi en paraphrasant le vieux dicton chinois on peut dire:

“Quand le sage désigne le Bitcoin, l’idiot y voit Libra”.

Méfiez vous des imitations : la seule vraie innovation est le bitcoin qui nous donne pour la toute première fois une monnaie 100% décentralisée, n’appartenant à aucune entreprise. Créer une nouvelle émission monétaire par le biais d’un consortium de sociétés privées équivaut à lancer une énième fintech. Ce n’est vraiment pas pour ça que Satoshi nous a confié une des plus grandes inventions de l’histoire de l’homme.

Est-ce que le web va lui lui donner une deuxième chance ?

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Thunder Core + Ethereum = 1600 tx/sec ?

By: david teruzzi

Qu’est-ce que ThunderCore ?

ThunderCore est une blockchain à part entière qui a sa propre crypto-monnaie native. Elle a toutefois une particularité assez unique. Développée par des experts leaders du secteur, ThunderCore est compatible avec la virtual machine d’Ethereum et peut donc lui faire atteindre un débit de plus de 1200 tx/sec, pour des temps de bloc inférieurs à une seconde et des coûts en gaz très faibles. Bref, les ingrédients nécessaires à faciliter, accélérer et rendre scalables les DApps d’Ethereum. Résultat : une vitesse inédite pour une blockchain et des performances globales considérablement améliorées, sans compromis en matière de sécurité.

Comment ça marche ?

ThunderCore propose un protocole extrêmement simple, basé sur les recherches des professeurs Shi et Pass. Chaque étapes du dit protocole est détaillée et étayée par des preuves mathématiques rigoureuses.

L’ACCELERATEUR

Le pivot de tout le système est l’accélérateur, un système distribué résistant aux attaques DDoS, qui constitue un réseau de nœuds chargé de voter pour les nouveaux blocs.

Relations entre les noeuds du réseau ThunderCore.

En moins d’une seconde, ces nœuds votent par consensus et confirment les transactions d’un bloc. Les utilisateurs n’ont pas besoin de faire confiance ni à l’accélérateur ni à un nœud spécifique de consensus. Ils ont seulement besoin de faire confiance au fait que la majorité des noeuds votants reste honnête.

ThunderCore utilise cet accélérateur en conditions normales mais peut basculer et revenir en mode « blockchain classique » (sous jacente) en cas de soucis.

On distingue donc deux voies : la rapide et la lente

LA VOIE RAPIDE

En conditions normales, au moins ¾ des noeuds du comité de vote arrivent à trouver le consensus sur un état. L’accélérateur se comporte alors comme prévu et les transactions sont confirmées très rapidement (moins d’une seconde).

Pour devenir membre du comité, il faut bloquer une somme en crypto-monnaie Thunder, dans un wallet de chaîne lente. On devient ainsi des stake-holders. ThunderCore sélectionnera 500 nœuds, proportionnellement au nombre des avoirs mis en jeu. Ces nœuds changeront périodiquement.

Le leader courant des noeuds votants ainsi que les autres membres du comité recevront des récompenses provenant des frais de transaction et une partie des jetons Thunder pré-émis.


LA VOIE LENTE

Elle fonctionne exactement comme la blockchain Ethereum, d’où la totale compatibilité : si vous avez un smart-contract ETH vous le postez tel quel dans ThunderCore et il fonctionnera. On peut dire que la partie lente de ThunderCore est 100% un copié-collé de Ethereum. Elle fonctionne donc en proof-of-work (le consensus ETH actuel) mais a un rôle en plus : elle protège et rend inefficaces les attaques à 51% éventuellement destinées à la voie rapide.

L’un des points de valeur clés de ThunderCore est le fait de pouvoir passer en automatique et facilement à la chaîne lente, puis de revenir sur la voie rapide au besoin. La méthode la plus simple est de rester dans le mode lent pour un nombre fixe de blocs sur la chaîne lente sous-jacente et de passer à la confirmation « rapide » des blocs passés, dans l’espoir que l’accélérateur soit réparé entre temps. Si ce n’est pas le cas, les transactions seront encore confirmées sur la voir lente.

Grâce à ses deux voies, ThunderCore se veut :

  • Décentralisé à la vue de ses 500 membres du comité de vote
  • Sécurisé contre les attaques 51%
  • Scalable avec ses plus de 1 000 transactions par seconde

Dans des conditions idéales, lorsque le comité est honnête et/ou n’est pas sous attaque, le réseau peut atteindre un débit élevé au tour de 1600tx/sec et une confirmation presque instantanée. Par comparaison, Visa traite environ 1.700 transactions par seconde, valeur qui est rarement dépassée même si on peut avoir des pics.

En mode dégradée (voie lente) la blockchain ThunderCore reste aussi sécurisée que Ethereum même si l’accélérateur est complètement corrompu, tant que la chaîne lente n’est pas sous un attaque de type 51%.

COMPARAISON AVEC LES AUTRES CONSENSUS

Dans les réseaux de consensus PBFT classiques et variantes (Tendermint par exemple) si le leader est corrompu ou bloqué, le protocole entre en mode récupération, ce qui est complexe et inefficace puisqu’il continue de fonctionner en mode asynchrone avec une réseau sous-jacent qui n’est plus disponible. ThunderCore utilise tout simplement la blockchain Ethereum et son PoW comme outil de récupération. Après une période limite pour la validation d’un bloc, le chemin lent s’active et commence à être utilisé.

Ainsi, tandis que les blockchain utilisant des solutions de consensus bizantines sont protégées contre des attaques au niveau d’un tiers de leurs noeuds, ThunderCore atteint les mêmes performances, niveau vitesse, tout en offrant une protection contre les attaques jusqu’à un taux de défaillance (noeuds malveillants) de 50%. Notez que ces seuils sont flous. A partir de 51% on a des chances statistiques de pouvoir corrompre le système.


DU COUP, UNE OU DEUX BLOCKCHAIN ?

Initialement, Thunder utilisera la blockchain publique de Ethereum comme
chaîne lente. A l’avenir, Thunder envisage de mettre en place sa propre chaîne lente et de prendre tout en charge afin d’améliorer le service. La première version de Thunder sera déjà entièrement compatible avec la EVM (Ethereum virtual machine) donc aura la possibilité de migrer instantanément des applications existantes.

Ethereum et ThunderCore vont donc être à terme deux blockchain 100% séparées. Ce qui veut dire que si vous avez déjà une solution qui tourne dans ETH vous devrez la redéployer dans ThunderCore, en version testnet au moment où nous écrivons cet article (mai 2019). Il n’y a donc aucune manière de faire bénéficier au mainnet d’Ethereum des améliorations apportées par ThunderCore. La seule manière serait d’intégrer le même code source dans ETH (mais à ce moment on aurait deux ThunderCore.)

ETHEREUM vs THUNDERCORE

On peut se poser un tas de questions. ThunderCore pourrait agir un peu comme Litecoin pour le Bitcoin : une sorte de lab-de-test qui intègre à l’avance les break techno (ce qui avait été le cas avec le Lightning Network)

Quel serait alors impact sur Ethereum ? Allons nous assister à une migration en masse des smart contracts de Ethereum vers ThunderCore ? Est-ce que cela remet en question le besoin même d’avoir Ethereum ? Est ce que intégrer Thunder dans Ethereum n’est pas déjà une solution sur étagère au problème de scalabilité ? Si c’est le cas, a-t-il du sens de continuer à chercher ?

Le protocole est décrit dans le whitepaper comme essentiel et très simple. Pourquoi donc si c’était si simple, le très doué core-dev d’Ethereum n’y a t-il pas pensé avant ?

L’accélérateur est de facto une sorte d’autorité de gouvernance et constitue donc un important facteur de centralisation. C’est pourquoi cette solution, bien que technologiquement très proche d’Ethereum, devrait être critiquée et non supportée par le core-dev d’Ethereum. Au même titre que EOS, par exemple.

Vitalik Buterin & Co ont toujours cherchés la solution ultime à la décentralisation en fuyant le plus possible tout facteur de centralisation. Il n’y pas de raison que ce cas soit traité différemment.

Nous sommes toutefois au coeur du monde blockchain où la vérité sera le taux d’adoption. Si la scalabilité ETH tarde à venir et en même temps ThunderCore gagne en traction, ce projet pourrait avoir plus que son mot à dire dans l’écosystème.

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Privacy, blockchain et corporate: E&Y et Deloitte déjà à risque ?

By: david teruzzi


La protection de la vie privée digitale est devenue une des principales préoccupations des internautes pour les années à venir. Chaque jour, nos données personnelles alimentent un peu plus le web. Que ce soit Google qui trace nos déplacements et nos agendas, Amazon qui fait du ML sur ses 600 millions de ventes annuelles ou encore Facebook qui traque nos vies, les GAFA finissent par en connaître davantage sur nous … que nous-mêmes.

Une blockchain publique est par définition ouverte. On pourrait ainsi penser que ce mouvement s’accentuera lorsque, lentement mais surement, les blockchain deviendront l’infrastructure standard du Web 3.0.

En théorie, l’équivalent de nos données Facebook ou Google seraient anonymisées et nous appartiendraient : plus de compagnie tierce, petite ou grande, in the middle si on passe par une des blockchain.

Cela serait déjà un beau pas en avant, par rapport à la situation actuelle mais n’aurait pas de réelles conséquences sur la privacy. Quiconque arriverait (même dans un siècle) à faire correspondre un pseudonyme blockchain à une personne physique, aurait accès à l’intégralité de ses données en clair. A quoi bon éliminer les intermédiaires entre l’utilisateur et les données, pour par la suite disposer d’un libre accès dans une blockchain ? Plus aucun GAFA n’exploiterait commercialement les données, c’est vrai, mais il serait plus judicieux de dire que quiconque pourrait, à ce moment les exploiter.

Le sujet est de taille et est défini comme un des enjeux majeurs des années à venir.

Tâchons maintenant de comprendre pourquoi cette question de la privacy est aussi cruciale à l’interface entre monde corporate et blockchain publiques.

« L’incapacité de créer des transactions privées est l’une des principales raisons pour lesquelles les entreprises ont été réticentes à adopter des chaînes de blocs publiques et s’en tiennent plutôt aux réseaux privés »
[ Ernst&Young ]

Le gros du problème est là.

Les industries du monde entier découvrent rapidement l’énorme potentiel se cachant derrière les blockchain ouvertes, mais « l’ancien monde » n’est

  1. Pas prêt à la mettre en œuvre avec son infrastructure actuelle.
  2. Pas en mesure de changer rapidement (court/moyen terme) pour s’interfacer aux blockchains
  3. Pas prêt à livrer des données internes critiques dans l’espace public d’une blockchain

Après avoir beaucoup visé les blockchain privées et Consortium (rien qu’en France Carrefour, Casino… ), une nouvelle tendance semble se dessiner : le mariage du corporate avec les blockchain publiques.

La Société Générale a récemment ouvert la voie avec l’émission du premier bond sur Ethereum pour une valeur de 100M$.

Cependant c’est à l’étranger que les choses vont plus vite. Deux nouvelles récentes montrent comment le corporate pense combler ses gaps vers les blockchain publiques.

1ère nouvelle
Un des Big Four , Ernst & Young, vient d’annoncer la sortie NightFall, un logiciel conçu (par 200 développeurs blockchain internes) pour aider les entreprises à utiliser la blockchain publique Ethereum. Chose étonnante NightFall a été livré par un des Big Four (en principe ardents défenseurs de propriété privée) en mode open-source !

La produit tire parti de la preuve de connaissance nulle (ZKP), afin de permettre des transactions privées sur la blockchain publique Ethereum.

Nous voulons maximiser l’adoption et la participation de la communauté, nous voulons que les gens l’adoptent, l’adaptent et l’améliorent. Si nous en conservons la propriété, les gens pourraient ne pas investir autant de temps et d’énergie dans quelque chose qu’ils ne contrôleraient peut-être pas

Paul Brody , responsable mondial de l’innovation chez Blockchain chez Ernst & Young

Je ne sais pas vous mais nous rien que la nouvelle que E&Y disposait de environ 200 développeurs blockchain en interne, nous a déjà surpris. Lire maintenant que la priorité de E&Y est de « rendre les blockchain publiques sûres et sclalables » nous a littéralement sidérés.

Communiqué de presse annonçant la sortie de NightFall

La solution EY-Nightfall est une couche d’intégration entre les
principaux outils corporate, comme le cloud Microsoft Azure ou le logiciel d’entreprise SAP, et la blockchain Ethereum. Cette couche pourra assurer une adoption simplifiée, avec une expérience pour les sociétés le plus possible familière par rapport aux leurs SI existants.

Au passage : si on peut dire que ce blog avait anticipé l’importance de la technologie blockchain (il existe depuis 2015), cet engouement du corporate nous ne l’avions pas anticipé et même pas envisagé. Suivant le fameux dicton « l’histoire se répète » nous pensions à un scénario à la Youtube/Majors de la Musique.

Pour nous, le corporate se devait attentiste (son inertie oblige). Des news comme celles E&Y, Deloitte (entre des dizaines d’autres) montrent toutefois que les plus grosses entreprises au monde ne sont pas spectatrices de la disruption à venir. On est loin de la célèbre affirmation de Pascal Nègre (patron d’Universal Music) en 2001:

« Internet ? On s’en fout, ça ne marchera jamais ».

Force est de constater que le corporate cherche avec insistence et sans crainte un contact avec la rupture.


2ème nouvelle
Un autre Big Four, Deloitte, vient d’annoncer son partenariat avec VeChain. Cette nouvelle a été relativement mal comprise. La nouvelle fut présentée comme « Deloitte quitte Ethereum pour VeChain« . Toutefois ce que Deloitte souhaite faire, va bien au delà d’un « simple » partenariat avec une (seule) blockchain. Deloitte est aussi en train de construire une passerelle globale qui s’intègre avec les principales structures existantes (SAP, Azure, AWS …) et qui est en mesure d’assurer le pont vers n’importe quelle blockchain. Le focus et à présent sur VeChain mais l’élargissement aux autres blockchain n’est qu’une question de temps.

En principe, grâce à la solution Deloitte le corporate pourra faire sauter les deux premiers obstacles à l’adoption, ci-dessus listés. Il sera alors en mesure de s’interfacer aux blockchains ouvertes à moindre effort, sans besoin de bouleverser son infrastructure actuelle.

***

Deux différences majeures avec la solution E&T. La notion de privacy, qui est moins mise en avance et le fait que Deloitte se maque plus son coté blockchain-agnostique.

Il est important de souligner que (à cause du troisième point) les deux solutions (E&Y + Deloitte) doivent impérativement assurer la privacy des données, condition sine-qua-non pour que le corporate adopte une blockchain publique.


Enter DERO

Mais que se passerait-il si une autre blockchain 100% publique venait aussi assurer la privacy ? DERO se veut être une plateforme de smart-contracts axée sur la confidentialité. Ses principales caractéristiques sont:

  • Utilisation d’un DAG (non linéaire) pour la structure des données
  • Fournir l’anonymat et la privacy des participants
  • Fournir une plateforme nativement smart contract

DERO utilise un DAG pour mettre à disposition des smart contracts sécurisés et privés de manière native, sans s’appuyer sur des couches protocolaires additionnelles, ni des blockchain externes.

On peut dire que DERO est l’assemblage en une seule entité des meilleurs parties (open-source) de Bitcoin, Ethereum, Monero et Nano.

L’union d’une chaîne de blocs de type Proof of Work, dans sa variante CryptoNote, avec une structure de données de type DAG donne des transactions 100% anonymes. DERO sera donc la première blockchain à utiliser le consensus emprunté à Monero, qui intègre en même temps nativement des smart contrats.

Pour atteindre cette alchimie, DERO, initialement dérivé de Monero, a été entièrement réécrit dans le langage de programmation Golang. Cette nouvelle conception a été l’occasion pour l’équipe d’améliorer des parties précises du protocole en intégrant les meilleures features (fonctionnalités) des 4 autres blockchain. On voit ici en action toute la force du système open-source. En mélangeant le tout, on obtient un nouveau type de technologie (pour l’instant unique) qui assure fiabilité, confidentialité, sécurité, facilité d’usage et transférabilité via la programmation de ses smart-contract. Tous ces ingrédients convergent vers la première raison d’être de DERO : fournir des Private Smart Contrats sur une blockchain publique.

DERO face au corporate

Pour résumer

  • Tant qu’il n’ y a pas des smart contrats qui assurent la privacy le corporate n’envisage que des blockchain consortium (les membres gèrent et administrent chacun ses noeuds, aucune partie cruciale n’est exposée publiquement)
  • E&Y est le premier à comprendre l’importance pour le corporate de créer une passerelle (compatible avec l’existant et proposant la privacy) vers les blockchain publiques. Il annonce NightFall en Octobre 2018 et le livre en Avril 2019, via MS Azure et SAP
  • Deloitte suit avrc un produit similaire, plus intégration dans un mode blockchain-agnostique. Ils proposent aussi des outils aidant les architectures existantes à intégrer des blockchain publiques. La privacy reste un MUST, sans être au coeur de leur offre.
  • DERO arrive soudainement sur scène. La solution E&Y (tout en étant pas encore disponible) risque d’être déjà obsolète. DERO fournit les mêmes fonctionnalités et de manière plus élégante et compacte : tout est réunit dans une blockchain unique sans besoin de sur-couches software.
  • Les deux solutions devrait tirer leur son épingle du jeu ayant axé leur offre sur une intégration facile qui intéresse sans doute beaucoup le corporate. Mais c’est sans compter 1) sur la force de l’open source et la possibilité que des passerelles similaires (forcement assez standard) soient aussi développées via des projets ouverts et communautaires 2) sur l’arrive de la privacy comme feature nativement intégrée aux blockchain existantes (avec DERO qui ovre la voie)

Comment cette tendance va-t-elle évoluer ? Allons nous assister à une amplification du mouvement avec de plus en plus de grosses entreprises rejoignant des blockchain ouvertes ?

Notre avis est que cette tendance devrait continuer à un rythme soutenu et constituer un important facteur d’accélération de l’adoption blockchain. Par la même occasion cela devrait aussi accentuer le passage du web 2.0 au web 3.0, c’est à dire de l’infrastructure old-style « serveurs centraux » aux shiny-brand-new plateformes blockchain.

Rappelez vous notre position à ce sujet : le web du futur veut que le software soit de l’AI et l’infra des blockchain, impatients de voir tout ça prendre forme.

Deux des quatre big four.

Le fait que deux des quatre Big-Four soient impliqués dans cette course inédite aux blockchain publiques ne vous a probablement pas échappé. S’agit-il d’un simple hazard? Evidemment, non.

L’aspect innovant les plus oublié des blockchain est sans doute le fait qu’elles nous permettent de casser un paradigme de plus, celui de la comptabilité. Vieille de 5 siècles, la double-comptabilité est obsolète, mais aussi condamnée à rester sur place, faute d’alternatives viables. Votre banque, par exemple, est bien obligée de garder un livre de vos entrées et sorties, rôle de tiers de confiance oblige.

Avec le bitcoin (et une blockchain plus en général) ce rôle disparait. Mais ce n’est pas tout. Une des (nombreuses) innovations built-in est bien le fait que le bitcoin contient dans son soft non seulement toute la partie monétaire, échange et transfert de valeur (ce qui est déjà assez mind-blowing) mais aussi les comptes des utilisateurs.

Jamais dans l’histoire de l’humanité un système financier avait pu intégrer de la sorte des comptes à la masse monétaire.

Le premier corollaire de tout ça est maintenant le fait que la double comptabilité peut enfin prendre sa retraite : le bitcoin nous amène sur étagère latriple-comptabilité : comptes et argent ne font plus qu’un.

Deuxième corollaire : plus besoin d’audit périodique des comptes. Dans une blockchain l’audit arrive (gratuit et built-in) avec chaque nouveau bloc.

On voit mieux maintenant pourquoi deux des quatre plus grandes sociétés au monde spécialisées dans l’audit se retrouvent presque au même moment flirter avec les blockchain publiques. Nous saluons leur effort. Le futur dira si il aura été fructueux.

Une chose est certaine : Notre époque ressemble de plus en plus au début aux années 1995, où, un nouveau web prend forme sous nos yeux.

Une confirmation de plus vient d’un recent sondage de Deloitte, lui même : en mai 2019, 53% des entreprises classent la blockchain dans les sujets à haute priorité.

Mai 2019 : pour 53% des entreprises
la blockchain est un sujet prioritaire
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